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Mickey Mouse fait ses débuts à New York en 1928 sous les traits suivants : deux grands cercles, l’un pour le corps, l’autre pour la tête, auxquels s’ajoutent deux cercles plus petits représentant les oreilles, ainsi que les bras et les jambes en forme de tuyaux de caoutchouc terminés par de grosses mains et de grands pieds pour lui donner en quelque sorte de la stabilité. Mickey a, en plus, une longue queue effilée et une culotte courte décorée de boutons par-devant et par derrière. Il faut que Mickey ait de l’expression, alors, on lui ajoute un museau espiègle, un nef en forme de pruneau, des yeux en boutons de bottines. Mickey a une toute nouvelle dimension dans le domaine du dessin animé. Walt Disney, son créateur, lui a toujours gardé une affection particulière.

 

 

 

 

BANDE SONORE EN DIRECT

 

Mickey nait juste après l’explosion du cinéma parlant. Immédiatement, Walt pense à un dessin animé où la musique et l’action seraient synchronisées. Ce qui n’est pas facile à réaliser. Et cependant, un soir, Disney présente à un public d’amis une séquence de Steamboat Willie. Toute l’équipe se trouve dans une petite pièce où chacun improvise en direct l’accompagnement sonore. L’un joue de l’harmonica, les autres produisent des effets avec des cloches de vaches, des sifflets, des casseroles, etc.

 

Cette bande sonore est transmise aux spectateurs grâce à un haut-parleur rudimentaire. Le public n’est pas très convaincu mais Disney est persuadé d’avoir trouvé la bonne solution.

 

Quelques mois plus tard, la première séance d’enregistrement a lieu réunissant un orchestre de 17 musiciens et les 3 meilleurs bruiteurs de New-York. Ce sera un désastre. Mais Walt Disney est tenace. Il obtient de l’argent, il recommence et le premier film parlant de Mickey s’achève. Disney fait presque du porte à porte pour essayer de trouver un distributeur. C’est maintenant chose faite. Le film Steamboat Willie obtient un triomphe. Suivent tout de suite la sonorisation de Plane Crazy et Gallopin’ Gaucho, The Barn Dance et The Opry House.

 

Le Mickey Mouse de l’époque était insupportable avec à l’occasion une pointe de méchanceté. Mais ces défauts-là disparaitront vite. Il peut commettre des actes héroïques lorsqu’il s’agit de défendre Minnie. Il n’est pas loin d’évoquer les accès de noblesse de Charlot.


LA VOIX DE SON MAITRE


Un autre problème pour Disney : donner une voix à son héros. Il faut de nombreux essais. Il est seul à sentir le genre de fausset – criarde qu’il faudrait à Mickey. Alors, il va prendre lui-même cette voix. Et il la continuera durant de nombreuses années.

 

Mickey et Minnie ne sont pas des souris ordinaires. Ce sont des créatures douées de pouvoirs spéciaux. Leurs vêtements, comme leurs faits et gestes, parodient ceux des hommes et des femmes.


Le premier dessin animé de Mickey fut Plane Crazy (sonorisé par après). Dans ce film, Mickey se prenait pour Lindbergh, adoptant un sourire juvénile. Après quelques mésaventures dans une ferme, il transforme une automobile en avion. Il emmène Minnie et l’histoire devient délirante.

 

Disney triomphe, donne le coup de pouce au dessin animé sonore. Il a 26 ans et gagne 50 dollars par semaine. Souvent il travaille le soir et même la nuit pour achever les dessins sans gagner un sou de plus mais cela n’a aucune importance car Walt Disney est passionné par l’art du dessin animé.

 

Le principe du dessin animé était le suivant : après avoir dessiné les intermédiaires d’une scène, on faisait l’épreuve au crayon. Les intermédiaires  sont les dessins qui établissent la liaison entre les dessins principaux exécutés par l’animateur. Chaque image projetée correspond à un dessin et l’animateur n’en réalise lui-même qu’environ un sur quatre. L’épreuve au crayon sert à tester l’animation d’une scène avant l’encrage et la peinture sur cello. Après avoir développé l’épreuve à la main et l’avoir séchée dans un séchoir tournant, on la découpait image par image et on allait présenter la séquence à l’animateur. De la sorte, toute l’équipe avait l’occasion de participer aux différents stades de la production. C’est une invention de Walt Disney.

 

Plusieurs dessins animés de Mickey sortent en 1929 : The Karnival Choo Choo, The Jazz Fool. En l’espace de quelques mois, Mickey acquiert des gants, des chaussures et… de bonnes manières. Sur le plan technique, les pistes sonores deviennent de plus en plus compliquées et souvent, elles sont enregistrées avant que les animateurs se mettent au travail. Autrement dit, une fois l’histoire écrite, on prépare une partition et on l’enregistre. Les animateurs peuvent travailler suivant le rythme de la piste sonore.


UN HEROS NATIONAL


Mickey devient réellement un héros national aux USA. Il doit donc se tenir honorablement. S’il lui arrive de faire un léger écart, le Studio Disney est submergé de protestations de citoyens ou d’associations qui lui rappellent que la moralité de l’Amérique est entre ses mains.

 

La renommée de la petite souris aux oreilles rondes devient mondiale. Le personnage de Mickey est exploité par toutes sortes de fabriques de jouets, montres et combien d’objets divers. Aux personnages de Mickey et Minnie, d’autres vinrent se joindre : Dingo et Pluto… dans une bande où Mickey dirigeait un spectacle d’amateurs, un canard qui devait se produire dans un numéro de récitation. Le gag du film consistait à faire huer le canard par le public chaque fois qu’il essayait de réciter. Fou de rage, le canard se mettait à pousser des cris qui évoquaient une sirène détraquée. C’est alors que ce canard, rageur impénitent, reçut le nom de Donald.


De joyeux drilles qui ont fait rire tant de générations.

 

 

adapté du journal Tintin (1978) - Mickey avait alors 50 ans !

 

 

EN 1932

 

 

L’Académie des Arts et Sciences  Cinématographiques de Los Angeles vient de décerner au créateur de Mickey, M. Walt Disney,lors du banquet annuel de cette académie, deux prix, dont un pour la crétion même du personnage de Mickey et le second pour la création de la "Silly Symphonie" en couleurs naturelles.*

 

publication dans un quotidien - décembre 1932

 

* Flowers and Trees (Des arbres et des fleurs) est le premier film en couleurs de Walt Disney.

 

 

 

60 ANS EN 1988

 

Les Etats-Unis célèbrent cette année le soixantième anniversaire de ... Mickey Mouse, surgi tout armé du cerveau hollywoodien de Walt Disney - l'homme qui encore aujourd'hui fait rêver l'Amérique.

mickey 60ans  years sixty 1928 1988

 

 

Si Thomas Jefferson a "fondé" l'Amérique autrefois, Walt Disney a fourni à l'Amérique contemporaine son pilier culturel : l'optimisme. La Constitu-tion américaine impose aux citoyens la "poursuite du bonheur" comme un devoir. C'est en 1928 que Mickey Mouse fit son apparition sous la forme d'un personnage de dessin animé. Ce fut lecoup de foudre. L'immense classe moyenne américaine l'adopta comme une mascotte nationale. Même les nazis, en un premier temps, lui firent la fête: à l'occasion des Jeux olympiques de Berlin, en 1936, les "comics" de Mickey Mouse étaient projetés dans les cinémas de la capitale allemande. Pour avoir une idée de l'importance de cette souris faite "homme", il suffira de se rappeler que le nom de code du débarquement allié en Normandie, en 1944, était Mickey".

 

Qu'Hollywood prît peu à peu une position dominante — comparée par exemple aux Universités de Boston, à Washington — on s'en rendit compte quand, vingt ans après l'avènement de J.F. Kennedy, élève de Harvard, c'est Ronald Reagan, pur produit de l'industrie cinématographique, qui s'installa à la Maison-Blanche. Mickey doit sa popularité d'abord et avant tout au fait qu'il incarne parfaitement la morale puritaine de la classe moyenne américaine : travailler dur mais se montrer généreux. Mieux que coca-cola, que les jeans, que les hamburgers, que le rock, Mickey Mouse symbolise les USA. Le bien triomphant toujours du mal en fin de compte : la souris ne finit-elle pas par déjouer les complots ourdis contre elle par le vilain chat, le chien bruyant, etc.?

 

De grandes festivités sont prévues dans les Disneyland de Floride, de Californie et d'ailleurs, à l'occasion des "tempes grises" de Mickey l'indestructible qui fait l'objet d'un véritable culte, aujourd'hui, au pays de l'Oncle Sam. "Ils ont Karl Marx et nous, nous avons Mickey" a déclaré Mr. Koch,- le maire de New York.

 

article de Louis Wiznitzer publié dans un quotidien suisse en avril 1988

 

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Le 18 novembre 1928, le "Vapeur Willie" (Steamboat Willie) était le premier dessin animé Mickey à être présenté au public de New York. Le succès immédiat transforma son héros en un personnage universel mais aussi en un symbole américain.

 

C'est dans un train qu'un auteur de dessins animés nommé Walt Disney conçut en 1928 une petite souris. Responsable à 20 ans d'un studio d'animation, il revenait d'un voyage à New York où il avait demandé sans succès à ses commanditaires de lui faire encore crédit. Il n'avait pu que leur abandonne rles droits de son personnage favori, le lapin Oswald. "Ainsi je me retrouvais sans rien. Je ne pouvais pas le leur dire (aux employés du studio) sans avoir quelque chose à la place. J'ai trouvé cette souris dans un coin de mon crâne, parce qu'une souris est sympathique, même si tout le monde en a peur, y compris moi-même", devait raconter Walt Disney. Il l'habilla tout de suite d'un pantalon de velours en pensant l'appeler Mortimer. Sa femme Lillian, qui l'accompagnait, trouva ce prénom trop pompeux et proposa Mickey. Disney se mit ensuite au travail, qui aboutit à deux dessins animés muets : "L'avion fou" et "Le gaucho galopant". Il ne put les vendre car l'ère du son venait d'arriver sur les écrans.

 

Nullement découragée, la petite équipe de Disney retourne à ses crayons et sort "Steamboat Willie", une petite merveille sonore, où les objets débridés se conduisent comme des humains. Le mousse Mickey fait monter Minnie dans son bateau avec une grue, qui manifeste sa confusion d'avoir à la prendre par la culotte. Un concert, dans lequel Mickey joue d'ustensiles ménagers et d'animaux domestiques, constitue un autre temps fort de ce dessin. Après le succès initial, les Mickeys constituèrent une telle attraction qu'ils étaient présentés par les propriétaires des salles avec autant d'emphase que les longs-métrages.

 

Les bandes dessinées suivirent avec un succès mondial (traduites dans 21 langues), tout comme une ribambelle d'objets à l'effigie de la souris. Les clubs Mickey se multiplièrent: un million de membres en 1932, date à laquelle Walt Disney reçut un oscar. Mais le long métrage "Fantasia" (1940)* fut au début un échec contrastant avec le succès fabuleux de "Blanche Neige et les sept nains" (1937), avant d'être plus tard encensé.

 

Avec la gloire, Mickey devint le symbole d'une Amérique gentille et un peu naïve, à tel point que le mot de passe du débarquement allié du 6 juin 1944 en Normandie fut "Mickey  Mouse". Mais il devenait paradoxalement plusdifficile de le mettre en situation dans d'autres dessins animés, ses fans ayant quelquefois des réactions outragées. Walt Disney (mort en 1966) dirigea son dernier dessin animé en 1953 et  depuis un seul autre est sorti, en 1983.

 

Mickey est depuis devenu l'hôte officiel des parcs à thème: Disneyland de Californie, Disneyworld d'Orlando et Disneyland de Tokyo. A Orlando, son 60ème anniversaire est fêté chaque jour depuis plusieurs mois par des parades et revues musicales qui devraient culminer demain.

 

* avec de Mickey  dans "L 'Apprenti Sorcier" 

 

publié dans un quotidien suisse en novembre 1988

 

 

 

 

 

 

 

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une autre page sur Mickey :
Mickey à Paris

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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