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DEUX GRANDES FETES DE TRAVAIL
Deux grandes fêtes du travail illustrent la première semaine de décembre : saint Eloi et sainte Barbe. Si pour les fidèles, Eloi et Barbe ne sont point des saints particulièment privilégiés, par contre, des millions de travailleurs non-croyants les célèbrent chaque année. Tous les métiers du fer et des métaux se placent sous le patronage de saint Eloi, le 1 er décembre. Artilleurs et mineurs, le 4 décembre, fêtent sainte Barbe.
Si Barbe fut une sainte à la vie légendaire, Eloi était un homme de métier, grand artiste dans le travail des métaux. La chanson du roi Dagobert nous le présente comme un personnage un peu narquois mais plein de bon sens. Si le chansonnier anonyme qui écrivit la chanson au dix-huitième siècle a donné cette image débonnaire d’un saint évêque, c’est que la tradition n’en faisait point un être surhumain, mais gardait le souvenir d’un artisan consciencieux. Forgerons et orfèvres avaient choisi comme patron l’un des leurs. Et en honorant le plus habile et le plus loyal des orfèvres, les métallurgistes, en somme, honorent leur métier.
Mais les mineurs, au fond de leurs ténébreuses galeries, sont à la merci des puissances mystérieuses qui déclanchent l’explosion et propagent le feu. Le péril de tous les instants, cet inconnu qui les menace, l’impuissance où ils se trouvent en face d’un insaisissable danger les poussent à invoquer une sainte dont le martyre provoqua l’intervention du feu du ciel. Tout est légendaire — ou surnaturel — dans la vie de sainte Barbe, comme dans la vie des mineurs tout était mystérieux avant les progrès de la technique moderne.
Sainte Barbe, vierge de Nicomédie, était d’une grande beauté. Son père Dioscore, pour la dérober aux regards des hommes et aux tentations de la vie, l’enferma dans une haute tour. Au retour d’un voyage, Dioscore trouva sa fille convertie à la religion nouvelle. Il s’emporta, voulut la frapper de son épée, mais la vierge s’enfuit au sommet d’une haute montagne. Un énorme rocher, en se fendant sous l’effet d’une puissance invisible, avait favorisé sa fuite. Découverte et rejointe, Barbe dépouillée de ses vêtements fut traînée sur les chemins, martyrisée, mutilée. Enfin, Dioscore, trancha de sa main la tête de sa fille. Mais au même instant il s’effondra frappé par la foudre.
Après l'invention de la poudre au quatorzième siècle, les artilleurs et les artificiers qui maniaient les explosifs se placèrent sous la protection de celle dont le feu du ciel avait vengé le martyre. Au début du dix-septième siècle on utilisa la poudre dans l’exploitation des mines ; les mineurs, à leur tour, invoquèrent sainte Barbe.
Ils avaient le métier le plus périlleux, et dans l'état rudimentaire de la technique minière, rien ne les protégeait contre les dangers souterrains. Quand on commença à exploiter le charbon, le grisou provoqua des catastrophes sans nombre. On n’avait d’autre ressource que le sacrifice d’un homme qui, vêtu d’une cagoule et porteur d’une torche, s’aventurait seul dans les galeries avant la descente des mineurs. Si le "pénitent" remontait, on commençait lâ travail. S’il ne remontait pas — et bien souvent on ne le revoyait plus — un autre "pénitent", le lendemain, s’enfoncait dans les ténèbres.
Toute la vie du mineur était dominée par la terreur du feu souterrain et de la mort qui guette. Impuissant à se défendre contre l’inconnu, le mineur implorait sainte Barbe. Il lui consacrait des églises, donnait son nom protecteur à des galeries et des puits, portait des médailles frappées à son image. Le folklore des pays miniers est tout peuplé de son évocation. Le métier de mineur est aujourd’hui beaucoup moins périlleux, les règlements et la technique assurant aux équipes un maximum de protection, mais le culte de sainte Barbe reste vivace dans les corons. La légende de Dioscore est oubliée, mais le 4 décembre est la grande fête de la mine. Ce jour-là, en temps normal, est un jour de réjouissance qui rapproche patrons et ouvriers et qui réunit la population toute entière dans une même allégresse.
Les ouvriers en métaux qui n’étaient point, comme les mineurs, hantés par la peur des forces de la nature ont choisi leur patron dans leur propre métier. Car Eloi fut orfèvre avant de porter la mitre. L’Eglise vénère en lui un pasteur qui entreprit de convertir les Flamands et les Frisons. Mais il avait plus de cinquante ans quand il fut élu évêque de Noyon. Evêque, il n’abandonna pas les outils et continua à ciseler des travaux d’orfèvrerie. Il était né près de Limoges en 588, de parents pauvres. Placé comme apprenti à l’atelier monétaire de Limoges, il ne tarda pas à se faire remarquer pour son habileté à travailler les métaux pécieux. Le roi Clotaire II en fit son orfèvre et son trésorier. On raconte qu’ayant été chargé de construire un siège d’or enrichi de pierreries, il créa deux sièges merveilleux avec la quantité de métal que demandaient les autres orfèvres, donnant ainsi une preuve exceptionnelle d’habileté et de loyauté. Dagobert I er, successeur de Clotaire, le chargea d’exécuter de nombreux travaux. Dagobert avait une grande confiance en son argentier et prenait son avis à tout propos, comme en témoigne la chanson populaire.
Ce n’est pas tellement pour ses qualités de ministre ou pour sa piété qu’Eloi est devenu le patron de tous ceux qui travaillent le fer ou les métaux précieux. Aussi sa tradition folklorique, beaucoup moins riche, est-elle très différente de celle de sainte Barbe. On invoque à la fois sa protection et on l’admire, ou plutôt, à travers lui, on admire îe métier.
On aurait pu croire que la vie moderne et surtout les transformations de l’industrie auraient peu à peu fait mourir la tradition de sainte Barbe et de saint Eloi. La plupart des métiers ont laissé disparaître leur tradition, mais les métallurgistes et surtout les mineurs n’ont rien abandonné du passé. Une aussi tenace fidélité à la tradition du métier devrait servir d’exemple. Quel que soit le régime des Etats modernes, ils consacrent au Travail pris dans son ensemble un jour de fête par an. Chaque métier ne devrait-il pas avoir en outre son jour de repos, de ferveur et de liesse ? Et ne convient-il pas de renouer partout où on l’a abandonnée la tradition de la fête du métier pour honorer la conscience professionnelle.
article publié en 1940
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Premier jour de Décembre
Célébrons Sainct Eloy,
Chacun bien se remembre
De Sainct Tugdual pour vray :
Le quart jour, bien le scay.
Faisons de Saincte Barbe.
D’elle remembre-toy,
C’est bonne sauvegarde.
(Extrait d’un Noël du 16* siècle)
publié en 1950
Saint-Eloi n'espas mort
Car il chante encore...
Le 1er décembre, c'est la fête "des noirs" et à cette occasion, on entendra cette vieille chanson populaire qui clame à tous les échos "que le patron de tous ceux qui utilisent le marteau vit toujours...
Tout au moins dans la pensée de ceux qui l'ont pris comme patron : les orféves d’abord, les travailleurs des métaux puis ceux qui concourent au harnachement des chevaux et même les cultivateurrs
La vie de l'ancien èvêque de Noyon est toute de probité et de droiture.
Eloi vit le jour en 588 aux environs de Limoges, à Chaptelat. C’est dans la cité de St Maritalqu'il apprit son métier d'orfèvre dans lequel il excellait. Sa renommée fparvint au roi Clotaire II qui lui fit envoyer de l'or et des pierreries pour lui confectionner un trône. Le Saint orfèvre avec les mêmes matériaux en construisit deux.
Pour le remercier, le Roi le nomma maitre de la monnaie et plus tard trésorier roval.
A la mort de Clotaire, Dagobert devint roi et nomma Saint Eloi ministre. Le monarque le chargea d'une mission importante qu'il réussit auprès de Judicaêl, duc de Bretagne.
Saint Eloi conseilla au Roi de bâtir la Basilique St Denis. Il fonda des hhôpitaux et cronstruisit des monastères dont les principaux furent ceux de Paris et de Solignac. Dans la vieille église de ce village du limousin on voit encore à l'entrée du sanctuaire un bénitier en granit taillé provenant de l'ancienne abbaye.
En tant qu’orfévre on lui doit les magnifiques chasses de St Quenttin, de St Piat et de Sainte Geneviève.
Avant d'entrer dans la prétrise il avait fait réviser et publier la loi des francs. Il donna ensuite tous ses biens aux pauvres.
Il fut choisi comme chef du diocèse de Noyon et fut sacré évêque à Rome en l'an 640 en même temps que son ami Saint Oueen. Il mourut en 659.
publié en 1950
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publicité de 1950
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