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Evêque de Noyon et de Tournai - Patron de la Paroisse de Bachy (mort vers 659)


Fête le 1er décembre et en juin (translation de ses reliques).

Il naquit à Chatelac près de Limoges. Dans sa jeunesse, il apprit l'art de l'orfèvrerie et il devint si habile, que le roi Clotaire II l'appela à sa cour où il fut comblé d'honneurs. Tandis qu'il multipliait les chefs-d'oeuvre de son art, pour doter les églises de chasses d'or et d'argent destinées à recevoir les reliques des saints, il se préparait par la pénitence et la prière à sa mission apostolique. Avec St Ouen, son ami, il délivra l'Eglise des Gaules, de la lèpre de la simonie. St Achaire étant mort, il fut élu à sa place évêque de Noyon et de Tournai et sacré à Rouen avec St Ouen. Il évangélisa les peuples de la Flandre et de la Zélande, et notamment ceux d'Anvers et de Bruges. Les Frisons et les Suève, et arracha ces régions au culte des idoles. Il mourut à Noyon, septuagénaire.

 

SAINT ELOI

 

 

Saint Eloi est surtout connu par les paroles de la chanson "Le Roi Dagobert" dont vous trouverez, ci-dessus, les paroles du premier couplet. (Photo de fond extraite du Film "Le Bon Roi Dagobert" de Pierre Chevalier avec Fernandel (1963)

 

 

 

A la fête de Saint Éloi, le 1er décembre, on chantait dans le passé :


Ah ben non non, Saint Éloi i'n'est pas mort
Ah ben non non, Saint Éloi i'n'est pas mort
Car il vit encore, car il vit encore
On l'a vu, dans les rues,
I'n'avot pas d'marrone à s'cul


Ah ben non non, Saint Éloi i'n'est pas mort

...

 

Il y avait également la chanson un peu paillarde (ou gauloise, comme on disait dans le temps) "Trois Orfèvres à la Saint-Eloi"

 

 

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Voici un texte publié en 1922 :

 

LE GRAND SAINT ELOI

 

Qui ne connaît la chanson du roi Dagobert et son ministre le grand saint Eloi. Mais elle n’éclaire guère la vision lointaine de ces personnages qu’elle rend même assez ridicules. Ils ne l’étaient certes pas. L’un redoutable, l’autre admirable, qu’on en juge. En contant un peu de leur histoire, on les replacera dans le cadre de vérité qui convient à leur mémoire. L’histoire n est pas moderne, mais le passé de la France ne peut jamais être dénué d’intérêt pour des Français, surtout quand l’anecdote se mêle à l’histoire.

 

Eloi naquit en Limousin et vint à Paris vers l’an 600 pour y travailler de son état. Le roi Clotaire II, qui rêvait d’un trône d’or et de pierreries, demanda à son orfrèvre Abbon de lui en fabriquer un et lui fournit la matière première pour ce travail. Abbon en chargea son ouvrier Eloi et celui-ci fit une chose si jolie, si délicate et employa si bien les matériaux, qu’au lieu d’un trône il en fit deux. Emerveillé de tant d’art et de probité, le roi se dit : "Voilà un homme précieux, il faudra confier des choses plus importantes à cet honnête artisan." Saint Ouen, son biographe, appuyant cette opinion ajoutait : "Eloi joint la prudence du serpent à la simplicité de la colombe." Peu après, Clotaire nommait l’ouvrier orfèvre son "monétaire", c’est-à-dire celui qui avait en mains, le trésor, les finances, les joyaux. (Quel Eloi ne nous faudrait-il pas aujourd’hui !). Quand Dagobert monta sur le trône pour succéder à son père, il donna toute sa confiance et toute sa faveur à Eloi qui n en était pas plus fier pour cela. Il essayait d’adoucir le redoutable monarque que la chanson ferait supposer débonnaire, mais il n’en était rien. Ce cruel souverain, qui tout jeune faisait couper la barbe à son gouverneur (il paraît que c’était un acte fort méchant), fit bien pis en faisant couper la tête à tous les prisonniers saxons qui dépassaient en grandeur la hauteur de son épée. Il fit en outre massacrer en une nuit 10.000 familles bulgares chassées de leur patrie. Ce barbare pourtant aimait les arts et c’est par là que le jeune artiste lui plut. Eloi (ce nom veut dire élu) avait une haute taille, des beaux cheveux frisés, un teint vermeil, une main bien faite et une figure angélique. Ses vêtements étaient très riches, avec une ceinture d’or ou d’argent, des broderies, une escarcelle enrichie de diamants... mais dessous ces richesses, il portait un cilice. Souriant, doux, modeste, il s’efforçait de régénérer son entourage ; vivant au milieu du luxe, il ne cherchait les pauvres, les admettait à sa table, et souvent il en avait tant autour de lui qu’il ne lui restait rien à manger. C’était seulement quand il avait servi ses invités, qu’il prenait un peu de ce qu’ils avaient laissé sur le bout de la table. Son plus grand bonheur consistait à racheter des captifs. On le voyait, lorsqu’un bateau amenait de malheureux esclaves, aller au-devant, leur parler, les consoler, les racheter, les nourrir et quand il manquait d’argent pour les avoir tous, il se dépouillait jusqu’à ses souliers. Ensuite il conduisait son troupeau devant le roi, payait pour eux, et leur obtenait des lettres d’affranchissement. Ceci accompli, il leur offrait trois partis à choisir : ou rentrer chez eux, ou rester chez lui à travailler et il les considérerait comme ses frères, ou entrer dans un monastère et se consacrer à la vie religieuse. Chacun de ses pauvres gens prenait la voie qui lui convenait. Ses domestiques étaient traités comme sa propre famille. Chaque jour à sa porte un grand nombre de pèlerins, de voyageurs, de malheureux attendaient le moment du repas. Il arrivait souvent qu’il ne restait plus rien à manger, tout ayant été dépensé la veille. Alors, ses serviteurs riaient et se moquaient, mais Eloi fort de sa foi profonde leur disait : "Pauvres gens que craignez vous ? que vous avez peu de confiance ! Celui qui a nourri dans le désert le prophète Elie et saint Jean, nous abandonnerait-il au milieu d’une ville populeuse ? J’ai la certitude que ces pauvres passants seront rassasiés par Sa Grâce avant qu’ils sortent de mon logis." Et cela ne manquait jamais. On entendait soudain heurter à la porte, et des messagers arrivaient chargés de victuailles venant de la part du roi ou de personnes charitables. Le bon Eloi allait jusqu’à ensevelir les criminels quand ils avaient payé leur dette à la justice humaine.

Eloi sut éviter la guerre menaçante entre Dagobert et le duc de Bretagne : il obtint que le duc fit hommage au roi et les épées déjà tirées rentrèrent dans le fourreau. Le roi se plaisait aux "doux entretiens d’Eloi", il abandonnait souvent les autres pour lui. Il lui accordait tout ce qu’il lui demandait pour les malheureux, sachant qu’en donnant ainsi à un seul il faisait largesse à plusieurs. Un jour Eloi dit au roi : "Monseigneur et mon roi, plaise à Votre Majesté de m’accorder la terre de Solognac afin que j’y puisse construire une échelle par où vous et moi monterons au ciel." Dagobert accéda au vœu de son argentier et il fut érigé en ce lieu fertile, superbe, où fleurissaient les plus beaux jardins, les bois, les vergers, une abbaye. Eloi s’y fût retiré si le ciel ne l’eût désigné pour un autre emploi.

Il y avait deux ans que Dagobert était mort, Clovis II, son fils, lui ayant succédé, quand Eloi quitta la cour royale et fut nommé, sans qu’il eût parcouru les degrés inférieurs de la prêtrise, évêque de Noyon. Il n’accepta cette charge qu’à la condition, qu’avant d’être consacré, il passerait quelque temps sous la règle de la cléricature. Lui et son ami saint Ouen furent sacrés évêques le même jour et par les mêmes mains. Plus que jamais, les pauvres et les faibles furent secourus par le digne prélat. Si parfois il se montrait sévère, c’était envers les riches et les puissants. Il rendit son âme à Dieu vers l’âge de soixante-dix ans.

Saint Eloi est le patron des forgerons. Ce qu’il forgeait était infiniment délicat, c’étaient des métaux précieux dont on a conservé longtemps au musée des Souverains quelques pièces, à présent disparues dans les révolutions. Si jamais le bon saint Eloi conseilla le roi non pour... sa toilette, mais pour ses actes, ce fut pour le prier de remettre à l’endroit ce qui était à l’envers de la justice et de la charité.

 

 

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la vérité sur une légende... par Pouzet (publié en 1969)

 

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En 1963, Bourvil épouste la statue de St Eloi dans le film de Jean-Pierre Mocky, Un drôle de paroissien

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