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"Je me demande s'il s'est jamais trouvé chez nous quelqu'un qui puisse demander autant à tant d'hommes et à tant de femmes." Celui qui parlait ainsi du général De Gaulle était qualifié pour porter le jugement. C'est le colonel Rémy, qui allait de Londres à Paris, déguisé en vieillard afin d'échapper à la Gestapo, pour organiser la résistance au nom du chef de la France libre. Il rencontrait au cours de ces voyages en territoire occupé ceux qui allaient mourir en criant "Vive De Gaulle".

De Gaulle, lui-même, n'ignorait pas l'enthousiasme et les élans de foi que sa seule silhouette suffisait à provoquer. "Les hommes, écrit-il dans ses Mémoires, voyant de près celui qu'ils appellent le grand Charles lui offrent par leurs égards, leur attitude, leur ardeur dans la manœuvre, l'hommage d'un attachement qui ne composera jamais".


Le mystère


Pour ceux qui, n'ayant pas collaboré avec lui pendant la résistance, ont moins connu De Gaulle le mystère est encore plus impénétrable. En 1940 comme en 1958, et encore en 1967, les étrangers venaient le voir comme une bête curieuse. Ils observaient ses gestes politiques comme l'extériorisation de quelque psychologie inconnue. De son caractère, ils retenaient surtout l'impassibilité : "Votre De Gaulle ne rit jamais", s'étonnaient les hommes politiques et journalistes d'outre-Atlantique habitués aux visages rayonnants des candidats à la magistrature suprême. Il suffit de se reporter aux Mémoires pour comprendre les raisons qui ont poussé De Gaulle à se créer ce personnage distant, lointain, impalpable. "Ma nature m'avertit, mon expérience m'a appris, qu'au sommet des affaires on ne sauvegarde son temps et sa personne qu'en se tenant méthodiquement assez haut et assez loin."

 

Une mission historique


Ce sentiment d'être chargé d'une haute mission historique pour le bien de la France aida De Gaulle à traverser bien des tempêtes, qu'il ne dédaignait pas de déchaîner lui-même. Si on ajoute à cela un sens profond de l'honneur, au spectacle duquel personne n'est tout à fait insensible, une absence totale d'intérêt pour les problèmes matériels le concernant directement, on comprend que bon gré mal gré, la grande majorité de ses concitoyens n'ait cessé d'avoir du respect pour lui.
Comment débute la vie d'un grand homme d'Etat ? Très bourgeoisement en ce qui concerne celui auquel ses compagnons d'armes donneront le nom de « symbole ». C'est au sein d'une famille austère, dirigée par un professeur de philosophie dans un collège de jésuites et vivant à Lille, que naquit le 22 novembre 1890 Charles-André-Joseph-Marie De Gaulle.

 

 

 

Charles De Gaulle  enfant – 8 avril 1921 : mariage avec Yvonne Vendroux - 1944 : Charles De Gaulle débarque en Normandie – 1946 : Il lance le R.P.F. à Epinal

 

 

 

L'armée


"Mon père, écrit-il dans la première page de ses Mémoires, homme de pensée, de culture et de tradition, était imprégné du sentiment de la dignité de la France.  Ma mère portait à la patrie une passion intransigeante à l'égale de sa piété religieuse." Dans cette atmosphère d'où paraît exclu tout excès de tendresse, le jeune Charles dévore les livres d'histoire. Il y découvre vite un' attrait pour la gloire, et le sentiment que l'intérêt de la vie consiste à rendre un jour un "signalé service" à la nation. Dès lors son choix est fait. La seule voie à suivre est celle qui aboutit à l'une des plus grandes choses du monde : l'armée. Reçu à Saint-Cyr à l'âge de 18 ans, il en sort en 1912 parmi les premiers de sa promotion (Alphonse Juin avait arraché la première place). Nommé sous-lieutenant, il fut nommé au 33ème R.I. à Arras, sous les ordres du colonel Pétain.
Il est lieutenant lorsqu’ éclate la guerre de 1914. Il se jette au combat pour effacer les amertumes, laissées par la défaite de 1870. Blessé par deux fois, le 15 août 1914 à Dinant, le 15 mars 1916 à Arras, il se retrouve en septembre 1917 avec le grade de capitaine et une citation à l'ordre de sa division. Le combat prend .fin pour lui à Verdun. Blessé devant Douaumont, il est fait prisonnier mais tente par cinq fois de s'évader, ce qui lui vaut d'être transféré dans les camps de représailles d'Ingolstadt et de Magdebourg.

 

La carrière


Enfin c'est l'armistice. De Gaulle revient  en France, pour constater que le pays, saigné à blanc, est en proie aux divisions politiques, mais surtout que l'armée "auquel l'Etat ne donnait d'impulsions que saccadées et contradictoires, s'enfermait dans son conformisme". Cette idée ne cessera de torturer son esprit alors qu'il participe à la campagne de Pologne en 1919, puis le long des différentes étapes de sa carrière - poste de professeur d'histoire militaire à Saint-Cyr, Ecole supérieure de guerre, cabinet du maréchal Pétain au conseil supérieur de la guerre, commandement du 19ème bataillon de chasseurs à pied stationné à Trêves, état-major des troupes du Levant à Beyrouth.
Le jeune officier a la confiance de ses chefs. Les postes qui lui sont offerts prouvent l'estime que l'état-major lui porte. Mais la renommée du colonel n'aurait jamais dépassé les cercles militaires si De Gaulle ne s'était pas mêlé de demander ouvertement une refonte de l'armée. Il présente ses conceptions dans un premier ouvrage, "La discorde chez l'ennemi", qui n'est guère lu que par les initiés à l'art de la guerre. Son deuxième livre, "Le Fil de l'épée", dans lequel il résume ses vues sur le rôle de l'armée, ne fait guère plus sensation à l'époque. Il faut attendre 1934 et la parution de « Vers l'armée de métier » coïncidant avec la menace qui se précise lentement outre-Rhin, pour que les spécialistes s'intéressent sérieusement à ce qu'écrit le lieutenant-colonel.

 

Les blindés

 

Que propose-t-il ? Une armée blindée et mécanisée, composée de spécialistes. Pour mener, en cas de guerre, l'offensive. Les stratèges, qui ne connaissaient autre chose, en matière de tactique, que la défensive si bien préparée par le ministre Maginot, n'en croient pas leurs yeux. Paul Reynaud est l'un des rares à soutenir l'officier écrivain. Il tente de faire adopter par l'assemblée un projet de création d'une force blindée, mais les parlementaires s'y refusent, d'autant que les grands chefs militaires, à leur tête le général Weygand et le maréchal Pétain, combattent la théorie de De Gaulle. De Metz, où il a reçu en 1937 le commandement du 507ème régiment de chars, le colonel De Gaulle assiste « sans surprise mais sans douleur » à la querelle qu'elle a suscitée et sans doute songe-t-il alors à ce qu'il pensait des réactions suscitées quatre ans auparavant par la publication de son premier ouvrage. "Je me sentis, dit-il à ce propos, tenu d'en appeler à l'opinion... Mais comme l'affaire risquait d'avoir des conséquences, il fallait attendre qu'un jour se posent sur moi les projecteurs de la vie publique. C'est avec peine que j'en pris mon parti après vingt-cinq ans passés sous les normes
militaires."

 

Les heures sombres


La guerre qui éclate en 1939 et la fulgurante avance des troupes du Reich vient à point pour démontrer au stratège que ses idées étaient justes. De Gaulle, que rien décidément ne prend au dépourvu, constate, alors pour une fois, il se départit de son impassibilité. Spectacle de ce peuple éperdu et de cette déroute militaire... je me sens soulevé d'une fureur sans borne, écrit-il. C'est ce jour-là, qu'il prend sa décision, et que se dessine pour la première fois la silhouette du futur chef de la France libre. Tandis que ses pensées  l'emportent déjà loin, De Gaulle a dans l'immédiat une provisoire consolation. Colonel, il est nommé à la tête d'une division, la 4ème cuirassée, qui d'ailleurs n'existe pas précise-t-il, mais dont les éléments disparates vont rapidement être regroupés, et qui ne va pas tarder à se distinguer. Sa mission est de barrer la route de Paris en fixant l'ennemi près de Laon. De Gaulle lance avec succès une contre-offensive.

 

Ici Londres


Nommé général de brigade à titre temporaire le 28 mai, Charles De Gaulle entre moins de dix jours plus tard dans le gouvernement. Car Paul Reynaud, l'un des rares qui ait marqué de l'intérêt pour les conceptions militaires de De Gaulle vient d'être nommé président du Conseil. Il s'empresse d'appeler auprès de lui ce singulier militaire, et le nomme sous-secrétaire d'Etat à la défense nationale et à la guerre. Une lutte serrée s'engage immédiatement, au sein du gouvernement, entre lui et les partisans de l'armistice. La lutte sera brève et  c'est en revenant de Londres, où il était allé étudier avec Churchill les moyens de poursuivre la guerre, que De Gaulle apprend la démission de Paul Reynaud et la formation du gouvernement Pétain. Décidé à ne pas rester une heure de plus qu'il ne faut avec les partisans de l'abandon. De Gaulle repart aussitôt pour Londres en avion.


Le retour
Les appels lancés par le général De Gaulle à la radio de Londres cristallisent en peu de temps la résistance française. Le préfet  Jean Moulin est parachuté en France où il représente le comité national de la France combattante et réalise l'unité des mouvements de résistance. L'Afrique du Nord étant libérée, il constitue le 3 juin 1943 à Alger un comité de libération nationale qui, un an plus tard, se transforme en "Gouvernement provisoire de la République française".
En janvier 1944, il convoque la conférence de Brazzaville pour définir la nouvelle politique africaine de la France.  Débarqué le 14 juin 1944 en Normandie, le général De Gaulle fait son entrée dans Paris libéré le 25 août. Il se rend à Moscou en décembre 1944 pour y signer avec Staline un pacte d'alliance et d'assistance mutuelle, entre deux visites officielles aux Etats-Unis (juillet 1944 et août 1945).

 

 

 

1958 : Il décore Churchill de la Croix de la Libération - Président de la République – 1969 : En Irlande avec le Président De Valera

– Charles et Yvonne sortant de la messe dominicale à Colombey-les-Deux- Eglises

 

 

 

Premier départ


Ne pouvant obtenir l'appui unanime qu'il juge indispensable pour la réalisation de son programme, il démissionne le 26 janvier 1946 de la présidence du gouvernement  et se retire à Coiombey-les-Deux-Eglises. Il y rédige ses mémoires de guerre et crée en avril 1947 le Rassemblement du peuple français. Le général De Gaulle entreprend également plusieurs voyages en Afrique (1953) et dans les possessions françaises de l'hémisphère américain et du Pacifique (1956).
Rappelé au pouvoir par les événements  d'Algérie il est investi le 1er juin 1958 à une large majorité par l'Assemblée nationale. Après avoir parcouru en août 1958 les pays de la future communauté franco-africaine, il soumet au pays un projet de Constitution qui obtient 80 % des suffrages exprimés en métropole. Il est élu le 21 décembre 1958 président de la République et de la communauté. Deux ans plus tard il conduit à son terme la décolonisation de l'Afrique noire et après avoir triomphé du putsch des généraux (22 avril 1961) accorde à l'Algérie l'indépendance, ratifiée par le peuple.

 

L'œuvre intérieure


Sur le plan intérieur, le général De Gaulle couronne sa réforme constitutionnelle en faisant approuver par référendum, le 18 octobre 1962, l'élection au suffrage universel du président de la République. A l'expiration de son premier septennat, il est réélu au second tour, le 19 décembre 1965 avec 55 % des suffrages exprimés. Il doit affronter la crise universitaire et sociale de mai1968, qu'il surmonte par une éclatante victoire aux élections législatives de juin. En novembre, une nouvelle crise, cette fois financière, menace la parité du franc mais le chef de l'Etat, contre toute attente, refuse de dévaluer la monnaie. L'année 1969 s'engage sous le signe d'une nouvelle réforme : celle de la régionalisation, considérée comme un aspect essentiel de la "participation", thème majeur de la politique économique et sociale du général De Gaulle.

 

Vers le repos


Mais, bien que le président de la République ait mis son mandat dans la balance, le peuple français repousse par53, 18 % des suffrages exprimés la création de régions et la « rénovation » du sénat, proposées par le référendum du 27 avril 1969. De sa retraite de Colombey-les-Deux-Eglises, où il est allé attendre le verdict populaire, et qui deviendra désormais sa tour d'ivoire, De Gaulle fait connaître par un communiqué laconique sa décision d'abandonner ses fonctions présidentielles  le 28 avril à midi. Lorsque s'ouvre la campagne électorale, le général part pour l'Irlande (15 mai - 19 juin 1969).
Devenu simple spectateur de la vie de la nation, l'homme du 18 juin se consacre alors à la rédaction de ses mémoires, dont le premier volume a paru au mois d'octobre.

 

Article paru dans un quotidien suisse en novembre 1970, quelques jours après son décès.

 

 

Irlande (juin 1969)

 

 

 

 

 

 

 

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