ACCUEIL | LES FETES ET LES TRADITIONS | ARBRES, CHANTS, QUÊTES ET FESTINS DE NOËL 

 

 

 

 

Noël, c’est la grande tradition de la fête aux lumières en ces profondes ténèbres de décembre, marquée par le sapin vert illuminé pour la plus grande joie des petits et des grands. Saviez-vous que cette tradition de l’arbre de Noël n’est pas née sur notre terre française ; on ne trouve trace, nulle part de l’arbre symbolique dans les plus anciennes coutumes de notre pays. Le sapin de Noël est d’origine germanique et il nous est venu de la Suisse allemande, symbolisant l’arbre de la Forêt Noire alors que l’arbre de France demeurait celui des druides, le chêne celtique porteur du gui, plante que l’on retrouve en tous foyers, mêlée au houx à cette époque de l’année…
Disons que le sapin de Noël, venu par Strasbourg au début du XVII° siècle, gagna Paris à la fin du XVIII° et qu’il fait partie, depuis lors du décor obligé de la fête sacrée qui mêla toujours la foi la plus tendrement naïve aux festivités gastronomiques, créatrices de bien des péchés de gourmandise !  

 

On s’attendrit en ces jours sur l’agnelet doucement bêlant que l’on enrubanne et que l’on fête… A-t-on songé au martyr de décembre, celui qui fut toujours, à la même époque, égorgé, saigné, brûlé sur feu de paille, transformé en boudins, saucisses et jambons qui chargeront les estomacs au retour de la Messe de Minuit ? Ce valeureux cochon est toujours resté, en définitive, le grand artisan des festivités de Noël.
Dans l’Orléanais on lui doit les crépinettes, en Touraine les rillons et les rillettes… cuits pour que nul trouble ne vienne ternir les futures agapes en une saumure mêlée d’eau bénite ! Andouilles et jambons furent toujours de partout et comme nos pères tenaient à demeurer, envers et contre tout excès de ventre, en règle avec le ciel, ces jambons odorants étaient l’objet d’une formule spéciale de bénédiction dans les rituels du Moyen-Age.

 

On buvait sec et on mangeait force pâtisseries : les fouaces sèches de Loches, les nieulles beauceronnes, les échaudés  de l’île de France, les bourdes des Ardennes, les haguinettes normandes et les quénioles flamandes en forme de berceau portant un Jésus en sucre … Et pichets d’aller, bouteilles de danser, alors que les chants reprenaient.

 

Les quêtes, qui faisaient aller enfants et chanteurs à la lune de porte en porte, brandissant lanternes et étoiles en papier, avec leurs besaces peu à peu remplies, furent de toutes les provinces. Elles commençaient fort tôt, bien avant Noël, et se prolongeaient jusqu’à la fête des Rois. On chantait devant chaque porte et bien peu étaient ceux qui refusaient ou n’ouvraient point à ceux qui "n’avaient mie". En Normandie, on chantait ainsi les Aguignettes du nom du célèbre craquelin de Rouen et du Vexin :

----Aguignettes, miettes, miettes !

----J’ons des miettes dans not’ pouquette.
----Pour les jeter à vos poulettes
----Si elles pondent de gros œufs.
----La maîtresse, donnez m’en deux !
----Aguignolo !

On appelait cela aussi, chanter la "part à Dieu", ce qui était façon fort benoîte de patronner les agapes que l’on ferait grâce à la bonne charité.

 

 

_____________________________________________________

 

 

LES CHANTS DE NOEL

 

Les chants de Noël sont l'emballage cadeau des fêtes. Ils font le charme des veillées de l'Avent, réconciliant les générations près du sapin. Profanes ou pieux, ces chants remuent même le cœur des athées et évoquent bien souvent une imagerie biblique féerique. Nous vous donnons le "la"...

 

Les commerçants ne sauraient passer décembre sans eux. Dans les magasins, les chants de Noël ramènent le chaland à son devoir de saison: les cadeaux. Aujourd'hui récupérés par des esprits mercantiles, ces refrains sont issus des coutumes établies par l'Eglise au IVe siècle pour fêter la Nativité. Pour les historiens, les célébrations d'alors dérivaient de l'adoration du dieu solaire Mithra. Cinq siècles avant Jésus-Christ, la fête de cette divinité perse tombait le 25 décembre...

Au IVe siècle de l'Ère chrétienne, des textes latins sont psalmodiés pour la Nativité, témoigne saint Jérôme. Vers l'an 800, surgissent des airs non liturgiques, souvent en patois, que l'Eglise tolère uniquement à la messe de minuit. Les enfants de choeur font aussi du porte à porte pour chanter et quêter en faveur des déshérités. De là sans doute le dicton: "Chanter Noël à grande gorgée, et son bien croîtra toute l'année".

Les plus anciens chants de Noël français arrivés jusqu'à nous datent du XIe siècle. Plus tard, des scènes jouées près de la crèche vont rehausser l'éclat de la fête dans les églises. A l'origine, ce joyeux spectacle est innocent. Mais il va dégénérer en parodies et farces pastorales brodées sur des chansons à boire. Indignées, les autorités ecclésiastiques vont interdire ces réjouissances. Mais le pli est pris, car les fidèles continuent à chanter des couplets inspirés par la Nativité. Ces noëls, ou "carols" chez les Anglais, écrits souvent par des laïcs aujourd'hui oubliés,sont "aussi rustiques que les bergers censés les chanter", écrivent les chroniqueurs. Au XVe siècle, les premiers recueils manuscrits de "noëls" sont réunis par des bénédictins. On y trouve notamment "Les anges dans nos campagnes". La Réforme, au XVIe siècle, va redonner aux chants de Noël leur nature religieuse, gracieuse et naïve. C'est durant cette période que s'implante en Europe la tradition d'entonner ces airs en famille, voire dans les cabarets, lors des veillées de l'Avent.

Plusieurs cantiques à succès sont signés dès le siècle suivant. En Allemagne, le maître de chapelle Michael Praetorius compose "Es ist ein Ros entsprungen" ("D'un arbre séculaire"), basé sur un psaume d'Isaïe. Jean-Sébastien Bach harmonise d'anciennes partitions, dont celle de Martin Luther "Vom Himmel h'och" ("Je viens à vous du haut des cieux"). Il adapte aussi le psaume "Uns ist ein Kindlein heut' gebor'n" ("Un enfant, ce soir, nous est né"). L'école italienne n'est pas en reste et s'illustre notamment avec le Concerto de Noël d'Arcangelo Corelli. D'autres musiciens de renom ont abordé le mystère de la Nativité: Charpentier, Haendel, Mozart, Vivaldi et, plus tard, Beethoven, Berlioz, Mendelssohn, Wagner, Honegger ou l'abbé Bovet. Certaines des œuvres célèbres aujourd'hui datent du XVIIIe siècle: "Il estné le divin enfant", qui aurait été primitivement un air de chasse, ou "Entrele bœuf et l'âne gris". Un noël a même été écrit sur l'air de "La Marseillaise". Le XIXe siècle voit éclore "Mon beau sapin", adapté d'une ancienne chanson d'amour, ou l'émouvant "Minuit Chrétien" devenu "O, holy night" dans les pays anglo saxons. Autre succès mondial de cette époque: "Stille Nacht, Heilige Nacht" ("Douce nuit, sainte nuit", ou "Voici Noël"), créé pour le Noël 1818, à Oberndorf, en Autriche. Cette berceuse attendrissante n'a rien perdu de son charme. Tous les ans, immanquablement, elle filtre des salons, des temples, des églises et des supermarchés.

 

article publié en 1995

 

Un commerce rentable

Le répertoire de Noël est une rente de l'industrie du disque: divas d'opéra, orchestres de variété, DJ's de techno ou rockers au coeur tendre exploitent le filon. Derrière les bons sentiments, beaucoup rêvent au jack-pot de Bing Crosby. Les interprétations de ces mélodies ne sont pas toutes des cadeaux; pourtant les airs de Noël se laissent écouter à n'en plus finir. Indubitablement rassurants, ils font revivre d'ineffables bonheurs de l'enfance. Les industriels jouent donc sur du velours en rééditant tous les ans des enregistrements largement amortis. Le répertoire n'est toutefois pas figé. Il évolue et s'enrichit. Pour doper les ventes de disques, des artistes mettent ces refrains au goût du jour en y greffant des rythmes de jazz ou de techno, d'autres exhument des partitions médiévales méconnues ou écrivent de nouveaux thèmes. Certains virtuoses en informatique se risquent même hors des sentiers battus en utilisant des animaux familiers pour leur faire "chanter" les ritournelles de saison. Le crooner américain Bing Crosby caracole très loin en tête des ventes de disques de Noël. Son "WhiteChristmas", paru curieusement le 29 mai 1942, s'est vendu à 175 millions d'exemplaires. Ce classique des fêtes a naturellement été repris par une foule d'interprêtes. En français, grâce au fantaisiste Blanche qui en a fait la traduction, il est devenu très logiquement "Noël blanc". Les francophones d'ailleurs ne sont pas en reste dans le domaine: Le "Petit papa Noël" de Tino Rossi s'est vendu à près de 35 millions d'exemplaires depuis 1946.

 

article publié en 1995 

 

 

 

 

_____________________________________________________

 

 

 

 

 

 

_____________________________________________________

 

Une coutume ancienne et sympathique veut que la bière bock, plus riche en malt, soit  brassée pour les fêtes et vendue au prix de la bière "normale"

extrait d'une publicité de 1961 (Suisse)

_____________________________________________________

 

 

 

_____________________________________________________

 

 

 

il y a la lettre au Père Noël... mais aussi la lettre au Petit Jésus (dessin de Poulbot publié en 1931)

 

_____________________________________________________

 

 

 

_____________________________________________________

 

 

 

_____________________________________________________

 

 

 

voir également : l'arbre de Noël a son histoire

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  ACCUEIL | LES FETES ET LES TRADITIONS | ARBRES, CHANTS, QUÊTES ET FESTINS DE NOËL 

 

 

 

bachybouzouk.free.fr