SOUVENIRS D'ENFANCE

 

C'était vers la fin des années 50, la veille de la Saint-Nicolas. Avant d'aller nous coucher, nous ramenions une petite table en bois que nous installions à la cuisine entre le feu à charbon et le petit buffet. Mon frère et moi y déposions un peu de foin, quelques navets et autres carottes et par terre un seau en zinc à moitié rempli d'eau pour que l'âne du bon Saint Nicolas puisse se rassasier... sans oublier nos lettres de souhaits de jouets... On terminait par les remerciements "par avance". En ce temps-là, la politesse on connaissait et ça pouvait être un plus pour obtenir les cadeaux tant désirés.

 

Le lendemain matin, c'était miraculeux, toute la nourriture avait disparue, le seau était vide et nous découvrions chacun un jouet, parfois deux et notre "grand" pain d'épices recouvert d'une image de Saint-Nicolas. Quelques clémentines complétaient tout cela. Il ne nous en fallait pas plus.

 

 

 

POURQUOI DONC SAINT NICOLAS A-T-IL ETE CHOISI COMME PATRON DES ENFANTS ?

 

Sans doute parce que beaucoup de légendes ayant trait à des enfants tournent autour de ce personnage né aux alentours de 270 dans la ville de Patare, en Lycie (Asie mineure). Issu d'une famille riche, influente et chrétienne, Nicolas était le neveu de l'archevêque de Myre. Il perd ses parents très jeune et distribue aux pauvres sa grande fortune. On le voit en particulier jeter en secret des bourses pleines d'or dans la maison d'un homme pauvre qui a trois filles à marier. Cette histoire fait de lui aussi le protecteur de la vertu des jeunes filles.

Nicolas devient prêtre et entreprend un voyage en Terre Sainte. Sur le bateau, il apaise une tempête et ressuscite un jeune garçon, mort en tombant d'un mât. Ce sont là les premiers miracles du futur saint qui acquiert alors une certaine notoriété. Lorsqu'il débarque à Alexandrie, il est vite entouré d'une foule d'infirmes et de malades. De retour à Myre, il en devient l'archevêque. Il sauve alors de la mort un enfant gravement brûlé que sa mère avait oublié dans une bassine sur le feu alors qu'elle était venue voir l'intronisation de Nicolas. La population subit ensuite les persécutions de l'armée romaine. Après la paix de Constantin, Nicolas est libéré et il reconstruit les églises tout en continuant ses miracles. Il aurait notamment nourri miraculeusement la population de Myre durant une famine. On date sa mort au 6 décembre 326 ou 329.

La légende la plus célèbre est celle des trois petits enfants: trois clercs, c'est à dire des écoliers, se rendaient à Athènes pour étudier la philosophie. Le soir arrive et ils demandent l'asile à un boucher. Celui-ci les accueille mais au milieu de la nuit, il les égorge, les coupe en morceaux et les mets au saloir mélangés avec du porc. Sept ans plus tard, Saint Nicolas passant par là s'invite chez le boucher et se fait conduire au saloir où, naturellement, il ressuscite les trois enfants.

 

 

 

RENCONTRE AVEC SAINT NICOLAS

 

Pas très rassurés auprès de Saint Nicolas et son âne au Monoprix de Lille (fin des années 1950). Regardez bien : L'âne de Saint Nicolas passe sa tête entre les rideaux du décor. En bas à droite, une image apposée sur un Saint Nicolas en pain d'épices.

 

 

 

 

 

C'était la fin des années 1950. La fête de Saint-Nicolas était synonyme de confiseries, pain d'épices et surtout de jouets. Les Saint-Nicolas et ânes en chocolat arrivèrent plus tard. Les cartes de vœux étaient très nombreuses et très attendues par les enfants. Ci-dessous: le verso d'une carte que mon père avait reçu de ses parents alors qu'il était pensionnaire à aubourdin (fin des années 1920).