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La Fête des mères est née à Philadelphie, en Amérique, en 1908. Il y avait alors dans cette ville une famille Jarvis qui jouissait de l'estime générale en raison de la bonté dont ses membres faisaient preuve et du dévouement que la mère manifestait à l'égard de l'Ecole du dimanche dont elle était monitrice.

 

A sa mort, on demanda à sa fille, Miss Anna Jarvis, d'organiser une petite cérémonie à sa mémoire. Cette manifestation, préparée avec soin et amour, suscita un tel enthousiasme qu'on en parla beaucoup. Les journalistes ne tardèrent pas à s'y intéresser et ils firent des articles si élogieux que, l'année suivante, de nombreuses associations américaines de jeunesse imitèrent Philadelphie et organisèrent des manifestations "pour les mamans". Le 9 mai1914, le président Wilson instituait la "Fête des mères", fête officielle en Amérique.

 

 

Anna Jarvis

 

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Publié en 1946 :

 

Fête des Mères.

 

Célébrons la fête la plus touchante, la plus émouvante, la féhe de la tendresse maternelle si simple, qui est l'une des plus saines de l'humanité ; les joies les plus pures sont éprouvées par la mère ; la maman auprès de son petit qu'elle berce et voilt grandir. "Enfant même parvenu adulte, n’ignore pas que le refuge le plus certain, le conseil le plus désintéressé, le plus dévoué, te sera prodigué par celle qui t’a donné le jour."

 

En ce jour heureux, n'oublions pas celles qui, après les heures terribles que nous avant passées en ces dernières années, ont perdu leur bien le plus précieux ; les mamans douloureuses qui ne verront plus revenir au foyer l’enfant chéri dans lequel elles avaient placé leur espoir. Ne les oubliez pas, qu’à elles aille noire gratitude, et qu’elles sentent, afin de fortifier leur courage, et adoucir leur chagrin, venir jusqu'à elles l'hommage de ceux qui comprennent la valeur d’un tel sacrifice.

 

 

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illustration parue en 1964 dans le journal Tintin

 

 

La plus belle fête des mères n'est-elle pas celle de la naissance du premier enfant ? Devant ce miracle de l'amour, la jeune maman sent son coeur bondir de bonheur. Ah ! comme elle le contemple, son bébé, comme chante en elle cette phrase: Je suis mère !
Les douleurs de l'enfantement se sont vite envolées; que comptent-elles devant cette joie de tenir dans ses bras son enfant dont elle ne peut détacher les yeux ?
Etre mère pour la première fois, quel orgueil et quelle félicité !

Pour cette autre, la fête des mères, c'est ce premier sourire que son fils lui offre en présent. Ce sourire là, elle ne l'oubliera jamais; elle demeurera presque en extase tant qu'il flottera sur sa petite bouche rose. Elle sourit aussi et tout le monde saura que pour sa première fête des mères elle a reçu en cadeau le sourire de son petit garçon.

Que dire de celle qui, pour la première fois, en ce jour de la fête des mères, entend son petit garçon dire : Mama, mama... Tendre onomatopée qu'elle est seule à comprendre et qui, doucement, l'enchante.
Elle appelle son mari : Ecoute, écoute, il a dit maman !
Tous deux penchés sur le berceau, ils attendent, silencieux et émus, que le tendre gazouillis reprenne.

Pour la fête de sa maman, Sophie a réservé ses premiers pas. Elle marche, elle marche ! Vraiment, on croirait que jamais avant elle, bras étendus, pieds hésitants, aucun bébé eût tenté l'aventure. A genoux devant une telle performance, maman est le but où l'héroïne titubante viendra blottir la gloire de sa victoire.

Etre maman d'un tout petit, c'est une joie toujours neuve que marque d'une pure étoile la Fête des mères. Et c'est le papa qui offre le beau bouquet, quand la main est encore trop fragile pour le tenir.

 

Le Pèlerin - 5 juin 1955

 

MAMAN !


Tu es mon nid, mon paysage,
Tu es  ma nourriture et mon abri,
Et je ne serais jamais ce que je suis
Si tu n’étais mon ange sage.


Lorsque je m’éveille au matin,
C’est ton visage qui m’éclaire.
Et lorsque, le soir, je m’endors,
C’est sur ton visage encore
Que je ferme les paupières

 

Tu coupes mon pain en tartines,
Tu te penches sur mes devoirs,
Tu me raconte des histoires.
Tu me parles de la fée Mélusine.


Près de toi, je rêve, je vis.
Je vis et rêve à l’avenir
Et je vais au-devant de lui
Comme un conquistador
Qui n’a pas froid aux yeux.


Et si un jour j’aborde au port,
Si je deviens un homme sage,
C’est à toi, Maman, que je le devrai,
A toi qui es ma barque et mon rivage !

 

 

MAMAN

 

Quand  j’étais petit garçon,
Jeune maman, qu’il t’en souvienne !
Je glissais ma main dans la tienne
Lorsqu’à l’école nous allions.

 

A présent que je suis plus grand

Et que je te sais mon amie,
C’est à ton bras que je m’appuie
Lorsque nous marchons en riant.


Mais plus tard, oh ! dans bien longtemps !
Lorsque sera venu l’automne,
C’est à mon solide bras d’homme
Que tu appuieras tes ans.


Ainsi, jusqu’à la fin des temps,
Nous vagabonderons ensemble
Sur les routes qui nous ressemblent,
O ma douce et chère maman !

 

POEME POUR ELLE

 

Petit, tu me protégeais contre le fauteuil hostile,
Contre le coin de table, contre la fenêtre ouverte.
Les méchants qui peuplaient ma nuit
Ne pouvaient plus m’atteindre
Lorsque tu me prenais la main.

 

Tu coupais mon pain en tartine.
Tu me bordais, le soir, dans mon lit.
Tu me faisais réciter mes prières.
Tu me racontais une histoire.

 

A présent, tu chantes dans la maison
Comme l’oiseau sur la branche.
Près de toi, c’est toujours dimanche.
Et lorsque je dis : maman ! il me semble
Que je n’ai plus rien d’autre à dire.

 

Pourtant, je ne pense jamais à te remercier
De tes soins, de ta sollicitude.
Non point par ingratitude,
Mais parce que tu fais partie de moi
Comme l’air que je respire,
Comme le pain que je mange, comme le ciel que je vois.

 

La rivière et le fleuve et la mer
Disent-ils merci à la source ?
Le blé mûr dit-il merci au soleil ?
Et la terre, gorgée d’eau, dit-elle merci
A la pluie qui l’abreuve de sa fraîcheur ?

 

Tu es ma source, mon soleil et ma pluie.
O ma mère, et je te remercie
Pour cette fraîcheur, pour cette chaleur,
Pour cette douce lumière.

poèmes extraits du journal Tintin (années 1950)

 

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FETE DES MERES MOTHER DAY MUM

 

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Le dimanche 26 mai, ce sera la Fête des Mères. Comme toutes les années, je vais souhaiter une bonne fête à ma maman et lui offrir avec mes frères et ma sœur un tableau représentant un paysage de printemps et placé dans un magnifique cadre doré. Ce jour là ne vient pas assez vite et le temps me semble long. Mais c'est aussi chaque jour qu'il faut prouver à sa mère qu'on l'aime beaucoup. Toute l'année maman travaille: elle fait chaque semaine la lessive si fatigante et la vaisselle chaque jour, elle prépare les repas, elle raccommode mes vêtements déchirés, elle nettoie la maison et la rend accueillante. Quand je suis à l'école ou quand je joue, je pense à elle qui est toujours à la besogne et qui ne peut pas se reposer. Pour lui témoigner mon affection et ma reconnaissance tout au long de l'année je lui rends service: je fais les courses, je remplis les charbonnières de charbon, je casse du bois et j'exécute beaucoup d'autres travaux légers. Je tache de lui obéir et de l'aider quand elle me le demande. Pour la rendre heureuse, je travaille bien en classe pour obtenir mon certificat d'études et pour réussir à mes examens. J'essaie ainsi de la remercier de tout ce qu'elle a fait pour moi. Mais le jour de la Fête des Mères, c'est vraiment le jour le plus beau de l'année pour les mamans que leurs enfants n'oublient pas.


texte d'André Liéven (14 ans) - école publique de garçons de Bachy au début des années 1960

Composition français d'André Liéven - article de presse de mai 1931

 

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La Fête des Mères, remonte en France en 1920 (premières initiatives à partir de 1918), mais elle commença vraiment à être fêtée à partir de 1941 quand le Gouvernement de Vichy incita les enfants des écoles à préparer cette Journée des Mères.

 

Extraits des brochures adressées pendant la seconde guerre mondiale aux membres de l'enseignement:

 

Parce que les temps sont difficiles, il faut malgré tout s'ingénier à faire de la Journée des Mères une véritable fête de la reconnaissance envers celles qui ont tant peiné et qui peinent chaque jour pour élever leurs enfants.
Dans toutes les écoles de France, la semaine précédant la Journée des Mères sera consacrée à l'amour maternel et à la gratitude filiale.

La Journée des Mères consacre une tradition déjà ancienne. C'est en effet, en 1926* qu'eut lieu pour la premières fois, cette charmante manifestation de reconnaissance familiale et nationale. L'école prolonge le foyer. Comme lui, elle fêtera les mères.

 

* le 20 avril 1926 : première cérémonie officielle

 

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Et voici un texte paru dans la presse régionale en mai 1938 :

 

C'est aujourd'hui que se célèbre la fête la plus sympathique, la plus émouvante de l'année, la fête de la Maman. Enfants petits et grands, viendront à elle, les mains chargées de présents et de fleurs. Ils lui diront leur vénération et leur reconnaissance. Emue, surprise, peu habituée à la gratitude, elle les pressera alors sur leur cœur, ces enfants chéris, et leur bonheur sera immense. On a tout dit et tout écrit sur la beauté de l'amour maternel, les plus grands poètes l'ont chanté en strophes immortelles, mais il n'y a que depuis trois ou quatre lustres qu'on lui rend annuellement hommage. Cette louable coutume, qui nous vient, parait-il. d'Amérique, doit être maintenue, diffusée, exaltée chaque année d’avantage, car, non seulement elle oblige les enfants à méditer ce qu'ils doivent à la noble créature qui fut tout pour eux, mais aussi parce qu'elle aide à resserrer les liens familiaux que la misère des temps a rendu si fragiles.


La famille, on n'en parle plus guère. Jadis, on chantait ses vertus, sa force, sa fécondité. Le père et la mère étalent des êtres respectés et obéis. Les enfants se groupaient autour d'eux, ne faisant rien sans leur assentiment. La plupart des familles étaient unies. De nos jours, on se disperse. Les difficultés de la vie forcent les oisillons, dès que leurs ailes poussent, à quitter le bon nid où Ils furent élevés et le foyer se dissout ! La famille est le pivot de toute société civilisée, sa désagrégation conduit à la décadence qui aboutit à la barbarie. En honorant les mères, c'est le sentiment familial que l'on développe, et on ne fera jamais assez d'efforts pour le développer. Bien plus que le père, occupé par de multiples soucis, c'est la mère qui est le véritable chef de la famille. C'est de son courage, de son dévouement, de son grand cœur qu'en dépendent le bonheur et la prospérité. Elle est la tendre bergère qui conduit son petit troupeau avec une douce fermeté, caressant souvent, grondant quelquefois, châtiant rarement. Elle forme les jeunes caractères, enseigne aux tout-petits la différence qui existe entre le bien et le mal, leur apprend à aimer, à avoir pitié et à pardonner. Elle est toujours pour eux un exemple. Sans cesse, elle est sur la brèche. Quand tout le monde dort au logis, maman veille. Couchée la dernière, levée la première, elle accomplit les plus rudes besognes sans même songer à se plaindre. Que ne ferait-elle pour ses petits ! La marmaille la harcèle, crie, pleure, se chamaille, ne lui laisse aucun repos, elle sèche les larmes, apaise les puérils chagrins. Sa patience est infinie. Quand les petits reviennent de l'école, elle veille à ce qu'ils fassent soigneusement leurs devoirs et apprennent bien leurs leçons. Elle les aide du mieux qu'elle peut car la bonne maman n'est pas toujours instruite. On a vu des mères apprendre le latin et le grec afin de pouvoir seconder leurs fils dans les études. N'a-t-on pas dit que les grands hommes ont toujours eu pour mère une femme supérieure. Où la maman est admirable, où elle devient un être extraordinaire de dévouement sublime, c'est quand elle soigne son enfant malade. Elle ne mange plus, ne dort plus : elle se bat. Elle se bat, avec une énergie farouche, contre la maladie et la mort. Le plus souvent elle en triomphe. Mais, hélas, quand le mal est plus puissant que son amour, alors la pauvre maman s'écroule, vaincue, anéantie, folle de douleur, d'une douleur devant laquelle les plus insensibles s'inclinent respectueusement. Dans la nature, la mère, est l'être le plus noble. Tout est petit, mesquin, si on le compare à la majestueuse grandeur de la maternité. La plupart des femmes se rendent compte de la beauté de leur mission ici-bas et en sont fières. Néanmoins, il en est, de plus en plus nombreuses, hélas, qui ne l'acceptent pas avec enthousiasme et qui même se refusent à la remplir. Pourquoi ? Est-ce l'instruction trop développée que l'on donne aux filles qui, en modifiant leur mentalité, les détourne de leur tâche naturelle ? Est-ce pour beaucoup l'obligation de travailler - les gains de l'époux ne pouvant plus suffire aux besoins d'une famille - qui ne leur permet plus d'avoir des enfants ? Est-ce l'égoïsme ? Il y a sans doute un peu de tout cela et cela est un grand mal.


Aussi la fête de ce jour en glorifiant la maternité, en rendant à nos chères et adorables mamans, le pieux hommage qu'elles méritent doit-elle être célébrée avec une sainte ferveur. Enfants, grands et petits, qui avez encore l'immense bonheur de posséder une maman, faites, aujourd'hui, l'impossible pour que ce jour soit pour elle le plus beau de l'année. Et vous, pauvres orphelins, choisissez les fleurs les plus rares et allez orner magnifiquement sa dernière demeure.

 

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Le petit Jean-Marie entre dans une boutique :
- Madame, je voudrais une pipe, dit-il.
- Quelle sorte de pipe ? lui demande la vendeuse en souriant.
- Oh ! ça n’a pas d’importance, répond-il. C’est pour la fête des mères qui a lieu dimanche ?
- La fête des mères ? Et tu as l’intention d’offrir une pipe à ta maman, dimanche ?
- Non, pas à ma maman. A mon père.
- Mais tu viens de me dire que, dimanche, l’on fêtait les mères.
- Bien sûr ! Mais comme je n’ai plus de maman et que c’est mon papa qui la remplace, c’est lui que je vais fêter, dimanche…


Ne trouvez-vous pas cette histoire touchante ? On m’a certifié qu’elle était authentique…

 

Publié dans le journal Tintin en 1950.

 

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Note : la Fête des Pères apparut quelques années plus tard, en 1955.

 

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Article publié dans un quotidien suisse en 1996 :

 

LA FETE DES MERES : UNE IDEE AMERICAINE

 

La Fête des Mères est née aux Etats-Unis à la fin du siècle dernier. Après la mort de sa mère, Anna Jarvis plaide pour un jour du souvenir dédié aux mères. La fête est officielle en 1914 et fait tache d'huile en Europe. Elle est instituée en Suisse en 1929 sous la pression des confiseurs, des fleuristes et des jardiniers. Précédemment, seules les Unions chrétiennes de jeunes gens de la Suisse romande et l'Armée du Salut ont célébré un Jour des Mères. L'idée d'une Fête des Mères a rencontré quelques réticences. Pour certains, ils'agissait d'une réjouissance "importée", heurtant la retenue naturelle des Suissesses. En outre, il fallait honorer sa mère durant toute l'année et pas seulement lors d'une journée officielle. En la matière, l'unité européenne n'existe pas. En Espagne, les mères sont fêtées le premier dimanche de mai. En Suisse, c'est une semaine plus tard et en France à la fin dumois. Les mamans sont fleuries en mars en Grande-Bretagne.

 

L'appel du maréchal

En France, la Fête des Mères est créée en 1926. Longtemps moribonde, cette tradition a été ragaillardie durant la guerre par le gouvernement de Vichy. Le slogan apposé dans les écoles en 1941 donne le ton: "Ta maman a tout fait pour toi, le Maréchal te demande de l'en remercier gentiment". Dans son ouvrage "Le XXe siècle des femmes", Florence Montreynaud explique que les animateurs des mouvements familiaux catholiques ont eu l'habileté d'associer les instituteurs à la fête afin que l'amour filial, canalisé, relaie la volonté des autorités. Comme dans l'Italie fasciste, écrit-elle, les femmes n'avaient d'intérêt qu'en tant que mères. Durant la guerre, la Fête des Mères donne lieu à une distribution de médailles et de prix aux mères de famille nombreuse. Un goûter est également offert, très apprécié en cette période de pénurie. S'adressant aux mères françaises par la radio, le maréchal Pétain leur dit: "Vous seules savez donner à tous ce goût du travail, ce sens de la discipline, de la modestie et du respect qui font les hommes sains et les peuples forts. Vous êtes les inspiratrices de notre civilisation chrétienne».

 

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couverture du journal Kuifje / Tintin en 1960

 

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En 1937, on pouvait lire dans un journal agricole :

 

LA FÊTE DES MÈRES

 

Il a fallu la guerre avec ses hécatombes, les statistiques révélant les fléaux de la dépopulation et de la dénalité pour crier dans la France saignée "la mobilisation des berceaux" et pour glorifier le rôle de la Mère de famille dans la Nation. C’est le 7 janvier 1920 que le Gouvernement français par décision du Ministre de l’Intérieur, autorisait la célébration annuelle, au cours du mois de mai, d’une "Journée Nationale des Mères". Depuis lors, les mamans sont officiellement fêtées le dernier dimanche de mai.

 

L’HISTORIQUE DE LA FETE

 

Célébrée pour la première fois en France en 1916, l’idée de la fête des mères nous venait d’Amérique. Là bas, le jour du "Mother’s Day" les boutonnières et les corsages s’ornent d’un œillet blanc en l’honneur de la "meilleure femme du monde"... Tous ceux qui vivent, reportent leur pensée vers celle à qui ils sont redevables du don de la vie et, selon qu’ils sont près ou loin de la maison maternelle, par une visite ou par '\ne lettre, ils adressent à cette mère respectée un témoignage de gratitude. Lorsque pendant la Grande Guerre, les soldats Américains, Canadiens et Australiens fêtèrent le "Mother’s Day" leur geste touchant fit école chez nous...

 

LA FETE AU VILLAGE

 

Aujourd’hui dans toutes les communes de France, les instituteurs et institutrices parleront des mamans aux écoliers. En certaines années, l’Inspecteur Académique a invité les directeurs d’Ecoles, Lycées et Collèges, de donner comme devoir de style une composition se rapportant à l’idée maternelle, au rôle de la mère, au respect qui lui est dû. Nous avons entendu, nous-mêmes, dans une journée familiale, un "Compliment à la Maman" très bien tourné et une "lettre à un ami pour lui expliquer ce qu’est la fête des Mères" qui était d’un charme et d’une délicatesse exquise. Une remise solennelle de la médaille des Familles Nombreuses ne peut certes pas s’organiser chaque année dans nos villages, mais en ne faisant la distribution aux "ayants droit" que tous les 3 ou 4 ans, il semble qu’une fête publique paraît possible. Nous savons d’ailleurs que telle section jaciste a pris l’initiative d’une séance récréative où les mamans seront chantées par les grands et fleuries par les petits. De son côté M. le Curé, suivant les recommandations de son Evêque, célèbre du haut de la chaire "l'éminente dignité de celles à qui la Providence a voulu donner une part si importante dans la continuation de son œuvre de vie et dont le rôle familial a une si grande influence sur la solidité des foyers et l’avenir de la race".

 

A LA MAISON

 

Dans l’intimité familiale, il faut aussi que notre maman soit à l’honneur. Pour la fermière, ce sera ce jour-là comme les autres dimanches la traite des vaches à l’étable et aux prés, la basse-cour, la cuisine, les repas, l’heure qu’on donne à Dieu, puis quelques instants de détente. Quand ils seront en âge de le faire, comme l’indique à ses jacistes le Journal "La Jeunesse Agricole Féminine", ce seront les enfants qui, ce jour-là, se chargeront de tout faire, afin, que, pour une fois, Maman puisse se reposer et qu’elle jouisse en paix de la joie de tous. La Maman en congé, grâce au dévouement des enfants, n’est-ce pas charmant ?...

Et puis, la maman recevra nos souhaits : souhaits bien variés mais tous si émouvants ! Ici, la maman est déjà âgée. Le grand fils dans son bonjour matinal, sait prouver qu’il comprend maintenant tout ce qu’il lui doit : il sera gai et entraînant, animant le repas de famille... La grande fille, après avoir compulsé sa collection du "Foyer Rural", a discrètement confectionné le gâteau de la fête et comme elle sera émue quand elle embrassera celle dont elle entrevoit de plus près les grandeurs et les responsabilités...

Là, une maman plus jeune. Fête plus naïve, plus croyante et plus démonstrative : des bambins apportent des fleurs, balbutient un petit compliment et crient leur joie... Et dans ce foyer récemment créé, une femme qui n’a pu encore confier ses espérances de maternité prochaine qu’à son jeune époux recevra de lui seul et pour la première fois des vœux de fête tout joyeux et tout émus... Dans nos familles rurales, conservons ces belles traditions. Ne plus se soucier des anniversaires, négliger les fêtes intimes c’est la preuve d’un sens familial en baisse. Demain, à l’intérieur de chacun de nos foyers, que l’on exprime très simplement ses sentiments et que l’on traduise sa joie.

 

A NOS MAMANS PAYSANNES

Vous n’avez pas voulu la cage sans oiseaux, la maison sans enfants et les berceaux par vous se sont peuplés... Collaboratrices du Dieu créateur, paysannes au sang généreux et à l’âme vaillante, vos santés et vos cœurs se sont gardés pour vos responsabilités maternelles dans l’air pur de nos campagnes, dans le travail de nos fermes et le calme de nos villages, dans une belle atmosphère morale et spirituelle.

Courageuses en face de la vie, nos mamans paysannes ont façonné les consciences de leurs enfants et à leur image en font de vrais terriens croyants et énergiques. Tout ce que nous sommes et le peu que nous valons, n’est-ce pas à nos mamans que nous le devons ? C’est qu’en effet, la mère n’est pas seulement celle qui donne à un petit être un peu de sa chair et de son sang, c’est elle qui lui infuse aussi tout ce qu’elle a de meilleur en son âme : c’est un être matériel et spirituel qu’elle fait entrer dans le monde ; puis elle continue à développer les deux vies de son enfant. La mère idéale est donc, chez nous, la paysanne robuste et l’éducatrice qui conduit ses enfants dans la vie morale et qui « élève » leur conscience. Gloire à ces paysannes qui sont des mères dans le sens complet du mot.

Quand demain nos grands garçons et nos grandes filles fêteront leur maman, qu’ils lui offrent comme meilleur bouquet, la promesse de lui ressembler.

 

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