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Le vainqueur l'italien Franco Ballerini

 

 

Paris-Roubaix: les pavés au cœur du drame

 

Roubaix, capitale de l'oubli. Dans une région, celle du Nord, souvent en marge du progrès où les descendants des Maheu, les célèbres héros de Germinal, ne se rendent plus dans les mines, la grande messe du cyclisme pascal se donne rendez-vous, demain, pour une nouvelle édition de la course des pavés, Paris-Roubaix.

 

Considérée par de nombreux suiveurs comme la classique la plus éprouvante et spectaculaire du calendrier mondial, Paris-Roubaix écrira, demain, une nouvelle page de sa riche histoire. Entre Compiègne (banlieue parisienne) et le vélodrome nordiste, ils seront 200 héros des temps modernes, à relever le défi de cette épreuve mythique créée en 1896.

Longue de 266,5 km, cette troisième manche de la Coupe du monde 1998 ne comportera pas moins de 27 secteurs pavés pour un total de 50,2 km, soit 900 mètres de plus que l'an dernier. Autant de passages dramatiques,fossoyeurs d'illusions, qui ont écrit la légende de cette course remportée à quatre reprises parle Belge Roger De Vlaeminck (1972,1974, 1975, 1977), l'équilibriste du nord.

Paris - Roubaix ne serait pas... "La Reine des Classiques" sans ses zones pavées. Partiellement classés monuments historiques, à l'image de la fameuse tranchée de Wallers-Aremberg, ces morceaux de cailloux taillés par le temps forcent le respect des coureurs. Dans le but de déplacer ses troupes dans les plus brefs délais, c'est Napoléon Bonaparte qui multiplia les routes pavées au début du XIXe siècle, ces dernières se révélant bien plus carrossables que les chemins en terre. "Ces morceaux de pierre venaient des carrières du Nord de la France, de Belgique voisine ou par bateaux depuis Dunkerque" révèle Michel Dewouers, l'un des responsables du Vélo-Club de Roubaix.

 

Madiot fervent défenseur

Symboles d'un lointain passé, les pavés du Nord sont depuis le début de la décennie l'objet de toutes les attentions. Communes, assemblées et conseils régionaux n'hésitent plus à débloquer des crédits pour restaurer diverses zones pavées du parcours. Autrefois systématiquement rasés pour laisser place au progrès, ces vestiges sont désormais bichonnés pour assurer la pérennité de l'un des principaux événements sportifs français. "Le changement de mentalité des politiques découle d'une modification de l 'état d'esprit des Nordistes eux-mêmes, constate Michel Dewouers. Détestés jus qu'au début des années 80, les pavés sont devenus pourles habitants de la région, un élément incontournable de leur patrimoine. Désormais, plus question de les raser".

Préserver "les pavés, un avis que partage Marc Madiot, vainqueur à quatre reprises de l'Enfer du Nord, en 1979 chez les amateurs, en 1985 et 1991 chez les professionnels et l'an dernier comme directeur sportif de la Française des Jeux. "Toutes les recherches qui vont dans le sens de la banalisation des pavés, qui tenteraient de nier les effets qu'ils induisent, me paraissent vaines et imbéciles, lance le Français. Si les pavés ne font plus mal ni aux bras, ni aux f esses, à quoi servent-ils? Autant les recouvrir de goudron! Il faut faire avec les pavés. C'est un élément fondamental de la course, ce sont eux qui doivent faire la différence.» Pas faux on en conviendra...

A force de recouvrir les pavés de macadam dans les années 80, une bande de passionnés a créé une association, "Les Amis de Paris-Roubaix", dont la tâche principale est de veiller à la sauvegarde de l'épreuve. (Actuellement, nous menons une action pour pousser les autorités régionales à classer monument historique l'ensemble des zones pavées entre Valenciennes et Roubaix, admet, rempli d'espoir, Michel Dewouers. Le Conseil régional - déjà en train de recréer une zone payée sur le modèle romain - s'occuperait ainsi de l 'entretien et de la restauration des pavés." De quoi préserver l'avenir sportif et financier de répreuve...

 

article publié la veille de la course 

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L'enfer

 

De dernier à premier

Dernier vainqueur de Paris-Roubaix, Frédéric Guesdon n'a pas connu que les honneurs des projecteurs à l'arrivée de "La Pascale". En 1995, pour sa première participation chez les professionnels, le Français entra parmi les derniers dans le Vélodrome nordiste en compagnie d'Emmanuel Hubert, Rossano Brasi et Cédric Vasseur. Relégués à quarante-cinq minutes du vainqueur, Franco Ballerini, ils furent même déclarés hors délai. Deux ans plus tard, Frédéric Guesdon fixait les délais...

 

A la photo-finish

En 95 éditions, les commissaires ont dû recourir à deux reprises à la photo-finish. En 1990, Eddy Planckaert devança Steve Bauer d'un millimètre. Un écart trop infime pour être décelé à l'œil nu. Trois ans plus tard, rebelote. Certain de s'être imposé, Franco Ballerini leva les bras sitôt la ligne d'arrivée franchie, laissant éclater sa joie. Trente secondes plus tard, le bonheur de l'Italien fit place àune indescriptible détresse. Explicite, le ralenti attribuait la victoire à Gilbert Duclos-Lassalle, déjà vainqueur douze mois plus tôt. Meurtri dans son âme, l'Italien prit une éclatante revanche sur le sort deux ans plus tard. Si elle avait été inventée plus tôt, la photo-finish n'aurait sans doute pas entériné la victoire, au sprint, du Belge Georges Ronsse au détriment du Français Joseph Curtel en 1927...

 

Le record de Post

Malgré les évolutions techniques, le record de Paris-Rou-baix appartient toujours à Peter Post. En 1964, le Hollandais bouclait les 265 km du parcours à la faramineuse moyenne de 45,129 km/h. A l'époque, son exploit lui valut d'établir la moyenne la plus élevée dans une épreuve sur route de plus de deux cents kilomètres.

 

Serse avant Fausto

Si Fausto a rapidementé clipsé son frère Serse, c'est pourtant le cadet des Coppi qui fut le premier à venir à bout de l'Enfer du Nord (1949). Un succès fruit d'un sacré concours de circonstances... Mal aiguillé à l'approche des deux derniers kilomètres, le trio Mahé, Moujica et Leenen se trompa de parcours à l'entrée de Roubaix. Serse Coppi en profita pour l'emporter, réglant au sprint ses compagnons d'échappée. Devant l'insolite situation, les commissaires décidèrent d'attribuer la victoire ex aequo à André Mahé - Moujica et Leenen ayant entre-temps connu des ennuis mécaniques -, et à Serse Coppi. Un an plus tard, Fausto Coppi remettait les pendules à l'heure au sein de sa famille, succédant à son frère au palmarès de Paris-Roubaix...

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