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Le Paris-Dakar est un rallye Paris-Dakar a été créé par Thierry Sabine en 1978.

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Thierry Sabine et son hélicoptère, une semaine avant le drame, près d'Agadez.
Pour parler du Rallye Paris-Dakar, j'ai choisi cet article de F.Pahud publié dans un quotidien suisse après l'accident d'hélicoptère du 14 janvier 1986.
Jean-Jacques Loup admirait Thierry Sabine - "C'était un grand aventurier"
Le drame de Paris-Dakar n'a laissé personne indiffèrent. D'une manière ou d'une autre, chacun a réagi à la nouvelle de la tragique disparition de Thierry Sabine et ses accompagnants.J ean-Jacques Loup, le motard de Montmagny, a été particulièrement touché par ce drame, lui qui, à trois reprises, a participé au fameux rallye Paris-Dakar.
Cette année, le Broyard n'a pas pu prendre part à la course. A la suite du retrait d'un commanditaire, il avait dû déclarer forfait en novembre déjà. Sa pratique du Paris-Dakar (en 83, il a terminé 13ème, rang encore jamais égalé par un autre Suisse, l'autorise toutefois à faire d'intéressantes comparaisons et à nous parler en connaissancee cause de l'épreuve et de son "inventeur", Thierry Sabine.
- Le nombre des éliminés du présent rallye semble impressionner particulièrement les gens, note Jean-Jacques Loup, mais cette élimination était tout aussi importante les années précédentes. En 85, par exemple, il y avait près de 140 motards au départ et seulement 28 à l'arrivée. Par ailleurs,le parcours semble être le même que ces dernières années. Peut-être quelques étapes sont-elles légèrement plus longues.
- D'où provient, alors, la gravité des accidents survenus en course à ce jour?
- Elle provient, à mon sens, dec e que les grandes marques de motos s'intéressent de plus en plus au rallye Paris-Dakar. Elles perfectionnent les moteurs. On a vu apparaître des bicylindres, voire des moteurs à quatre cylindres, ce qui n'était pas le cas jusqu'à l'année dernière. Le gain de puissance de ces machines est énorme. Les motos sont désormais capables de foncer à plus de 150 à l'heure dans le sable, alors qu'auparavant, elles ne dépassaient pas le 120 ou le 130 ! Le fait que ce soit des leaders et non pas des coureurs de second plan qui sont victimes des accidents les plus graves corrobore mon opinion. Poussés par les constructeurs et les sponsors qui transforment le Paris-Dakar en une fructueuse action publicitaire, ils ne courent pas pour satisfaire un esprit d'aventure mais pour gagner à tout prix. Ce faisant, ils prennent de trop grands risques et mettent leur vie en péril.
- Le rallye est, en quelque sorte, victime de son succès...
- A l'origine, il y a huit ans, Paris-Dakar était un rallye dans le sens primitif du mot : l'important était de rallier Dakar en étant parti de Paris et en ayant traversé de merveilleuses régions d'Afrique que Thierry Sabine avait l'envie de faire connaître au plus grand nombre de personnes possible. Il n'était pas question de course. Pour Sabine, le classement ne comptait guère. Personnage fascinant, généreux, passionné par les difficultés à vaincre, Thierry Sabine vivait au milieu de la caravane. Il n'était pas mieux loti que les concurrents. Nuit et jour, il partageait leur vie. Il avait aussi conscience des dangers encourus par tous. Aussi, chaque matin, donnait-il tous les renseignements nécessaires sur les risques que comportait l'étape du jou. rEn tant que concurrent, j'ai eu plusieurs fois l'occasion de côtoyer Thierry Sabine. Il rêvait de grandes aventures et savait faire naître le rêve chez les autres. C'était un homme fort, comme il n'y en a pas assez. Un personnage attachant, chaleureux, d'une grande présence. Il n'a jamais obligé quelqu'un à le suivre et pourtant beaucoup le suivaient, et tant d'autres rêvaient de le suivre... C'était un grand aventurier, l'un des rares de notre temps.
Au fil des années, le rallye Paris-Dakar a donc été dénaturé, victime de son propre succès. Et son initiateur, comme la plupart des inventeurs et des pionniers, a été dépassé par ceux qui s'en sont emparés : les grands média, la pub, les constructeurs. Le fric, quoi. Mais la démesure et les excès engendrés par son épreuve ne semblaient toutefois pas déranger outre mesure Thierry Sabine. Il n'en donnait en tout cas pas l'impression. L'idée de créer Paris-Dakar était une sorte de défi ou de pari de sa part.
- Alors qu'il se trouvait un jour en difficultés dans le désert, il s'était juré que s'il se tirait d'affaire, il mettrait tout en oeuvre pour montrer ces régions et ces pays générateurs de rêves, raconte Jean-Jacques Loup. C'est ainsi qu'est né Paris-Dakar... Et c'est ainsi, peut-être, qu'il est mort.

Daniel Balavoine, une des victimes de l'accident d'hélicoptère du 14 janvier 1986

Débris de l'hélicoptère dans lequel sont morts François-Xavier Bagnoud, le directeur de la course Thierry Sabine, le chanteur Balavoine, une journaliste et un mécanicien.
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