ACCUEIL | LE SPORT | JACQUES ANQUETIL |
Jacques Anquetil, né le 8 janvier1934 à Mont-Saint-Aignan, ne devai tjamais être un champion très populaire, malgré plus de 200 victoires. Il avait débuté dans le cyclisme en 1951. L'année suivante, à 18 ans, il remportait le championnat de France amateurs à Carcassonne. En 1953, il signait une licence d'indépendant, qui lui permettait de participer à des courses professionnelles et c'est ainsi qu'à 19 ans, il remportait le premier de ses neuf Grands Prix des Nations, une épreuve classique française courue contre, la montre.
En 1956, Jacques Anquetil effaçait le nom de l'Italien Fausto Coppi du palmarès du record du monde de l'heure (46,159 km). L'année suivante, celui que l'on surnommait "Maître Jacques" s'adjugeait le premier de ses cinq Tours de France (1957, 1961, 1962, 1963, 1964). Trois ans plus tard, il était le premier coureur français à triompher dans le Tour d'Italie. Au plus fort dé sa rivalité avec Raymond Poulidor, qui coupait la France cycliste en deux, Anquetil réussissait un de ses plus grands exploits, en 1965, en enchaînant victorieusement le Critériumdu Dauphiné et Bordeaux-Paris,
Il est décédé le 18 novembre 1987 à Rouen.
Un super palmarès
1951: débuts en compétition.
1952: champion de France ama-teurs.
1953: Grand Prix des Nations, Grand Prix de Lugano.
1954: Grand Prix des Nations, Grand Prix de Lugano.
1955: Grand Prix des Nations, Grand Prix de Genève, champion de France de poursuite.
1956: record de l'heure (46,159km), Grand Prix des Nations, Grand Prix de Genève, champion de France de poursuite, 2me du championnat du monde de poursuite.
1957: Tour de France, Grand Prix des Nations, Grand Prix de Genève, Paris-Nice, Six Jours de Paris.
1958: Grand Prix des Nations, Grand Prix de Lugano, Grand Prix de Genève, Quatre Jours de Dunkerque.
1959: Grand Prix de Lugano, GrandPrix de Genève, Quatre Jours de Dunkerque, 2me du Tour d'Italie, 3me du Tour de France.
1960: Tour d'Italie, Grand Prix de Lugano, Grand Prix de Forli.
1961: Tour de France (en tête debout en bout), Paris-Nice, Critérium National, Grand Prix des Nations, Grand Prix de Lugano, Grand Prix de Forli, 2me du Tour d'Italie.
1962: Tour de France, Trophée Baracchi.
1963: Tour de France, Tour d'Espagne, Critérium National, Paris-Nice, Critérium du Dauphiné.
1964: Tour de France, Tour d'Italie, Gand-Wevelgem.
1965: Paris-Nice, Critérium National, Critérium du Dauphiné, Bordeaux-Paris, Grand Prix des Nations, Grand Prix de Lugano, Grand Prix de Forli, Trophée Baracchi.
1966: Paris-Nice, Tour de Sardaigne, Liège-Bastogne-Liège, Grand Prix des Nations, 2me du championnat dumonde, 3me du Tour d'Italie.
1967: Critérium National, Tour deCatalogne, 3me du Tour d'Italie, record de l'heure (47,493 km, performance non homologuée).
1968: Tour du Var.
1969: Tour du Pays Basque,
d'après une publication de novembre 1987
__________________________________________________
Jacques Anquetil et André Darrigade
article de Renaud Tschoumy publié en 1997 :
Il y a quarante ans, il gagnait son premier Tour de France. Et il y a dix ans, il s'en allait. Le Normand Jacques Anquetil, premier coureur à avoir remporté cinq Tours de France, a marqué l'histoire du cyclisme. Rouen a tenu à célébrer ce double anniversaire en organisant le prologue et le départ de la première étape du Tour de France 1997. Comment ne pas évoquer la carrière de celui que l'on surnommait "La Caravelle" ?
Jacques Anquetil, c'est le souvenir d'un coude à coude pathétique avec Raymond Poulidor sur les pentes du Puy-de-Dôme en 1964. Celui d'un fabuleux doublé Dauphiné Libéré - Bordeaux-Paris en 1965. De deux records du monde de l'heure (dont un non homologué). De cinq succès dans le Tour de France. De neuf victoires dans le Grand Prix des Nations. D'une présence régulière du début à la fin de la saison, de Paris-Nice au Grand Prix des Nations. De l'esthétisme et de la beauté sur un vélo. D'un géant de la route, tout simplement.
Le 27 septembre 1953, alors amateur, il se révèle au grand public en remportant le premier de ses neuf Grands Prix des Nations (dont six consécutivement), succédant à Louison Bobet. Commentaire de ce dernier lorsqu'on les présente l'un à l'autre quelques jours plus tard: "Félicitations, je suis content de faire ta connaissance". Réponse d'Anquetil: "Nous nous connaissons. Nous vous avons battu dimanche..." A 18 ans et huit mois, Anquetil faisait son entrée dans le monde des grands.
Le duel
La suite de sa carrière n'allait être qu'une succession d'exploits, notamment sur les routes du Tour de France. En 1957, pour sa première participation, il précède le Belge Marcel Janssens de 14'56". Et de 1961 à 1964, il règne sans partage sur la Grande Boucle, s'offrant le luxe de porter le maillot jaune du premier au dernier jour en 1961 ! En 1964, il est plus que sérieusement accroché par Raymond Poulidor. Cinquante-six secondes séparent les deux hommes avant le Puy-de-Dôme. Le duel passionne les foules, puisqu'on imprime 100.000 tickets donnant accès aux pentes du volcan d'Auvergne. "Poupou" lâche "La Caravelle" à 900 mètres du sommet, mais Anquetil garde son maillot jaune pour 14 petites secondes. A l'arrivée, à Paris, Anquetil en aura finalement 55 d'avance.
Grande sortie
Mais Anquetil, que certains jugent hautain, prétentieux et calculateur, ne se fait pas que des amis sur les routes ou au milieu des foules qui l'effraient. Lors du Tour 1964, sur la chaussée d'Argentat, on peut lire sur la route "Mort à Anquetil". Et on le hue, par-fois. En face, Poulidor rallie tous les suffrages populaires. Commentaire de l'éternel second: "On ne siffle pas un homme qui gagne". Bel exemple de sportivité. Il fallait une grande sortie à ce grand de la route. Elle survient le 27 décembre 1969, au Sportpaleis d'Anvers. Devant 10.000 spectateurs, il bat Eddy Merckx dans une poursuite olympique et une individuelle de 20 kilomètres. Belle passation de pouvoir à celui qui allait être le deuxième, après lui bien sûr, à remporter cinq Tours de France.
Bon vivant
Un peu moins de 20 ans plus tard, en 1987, le bon vivant Jacques Anquetil, celui qui pouvait boire un verre de blanc au lever le jour d'une course, celui qui avait, en 1967, remporté le Critérium national de la route après s'être nourri la veille de maquereaux au vin blanc et de pintadeaux sur canapé aux champignons, le tout accompagné de Champagne et de whisky, Jacques Anquetil donc apprend qu'il souffre d'un cancer de l'estomac. Il repousse l'opération au mois d'août pour pouvoir suivre le Tour pour Antenne 2, Europe 1 et "L'Equipe". En automne, deuxième hospitalisation, à Colmar. Cancer généralisé. Il est ensuite ramené à la clinique Saint-Hilaire de Rouen, où il meurt le 18 novembre. Avec lui, ce jour-là, disparaît l'un des plus grands noms de l'histoire de cyclisme. Celui à qui Rouen et le Tour de France vont rendre hommage samedi*...
________________
samedi 5 juillet 1977, un prologue contre la montre, de 7,3 km eut lieu entre Rouen et Forges-les-Eaux.
Le célèbre duel dans le Puy de Dome - 12 Juillet 1964
publié en 1971
__________________________________________________
Le champion français Jacques Anquetil, qui possédait avec son compatriote Bernard Hinault le plus riche palmarès du cyclisme national, est décédé à Rouen, à 53 ans. Malgré l'opération d'un cancer de l'estomac, subie le 12 août dernier à Rouen, Jacques Anquetil avait assumé ses responsabilités de directeur sportif de l'équipe de France professionnelle lors des championnats du monde sur route, à Villach, au début du mois de septembre. Mais il était de nouveau hospitalisé le 3 octobre, à 'Colmar, alors qu'il animait un salon de l'habitat à Wintzenheim, avant d'être transféré à la clinique Saint-Hilaire de Rouen, proche de son domicile à Neuville.
Les obsèques solennelles de Jacques Anquetil ont eu lieu hier en début d'après-midi en la cathédrale de Rouen, en présence de nombreuses personnalités du sport et d'une foule estimée, par la police, à 7000 personnes. Sur le cercueil, le maillot jaune du champion cycliste a été placé au début de la cérémonie qui a duré trois quarts d'heure. Parmi les personnalités présentes, on pouvait reconnaître Jean Lecanuet, maire de Rouen, Laurent Fabius, député de la Seine-Maritime, ainsi que Roland Leroy, du Parti communiste français, et le ministre de la jeunesse et des sports, M. Christian Bergelin. Le monde du sport était représenté par d'anciens compagnons de route du coureur tels que Raymond Poulidor, André Darrigade, ou Luis Ocana.
— Il s'agit d'un hommage exceptionnel, digne d'un chef d'Etat. Ce sont des obsèques nationales, a déclaré Xavier Louy, le directeur du Tour de France, à l'issue de la cérémonie. Vers 15h, le cercueil a été emporté à l'église de Quincampoix où devait avoir lieu une autre cérémonie avant l'inhumation dans le cimetière de cette petite localité de la banlieue rouennaise.
publié enovembre 1987
__________________________________________________
le 5 juillet 1997, Le Tour rend hommage à Jacques Anquetil
(Bernard Hinault, Eddy Merckx et Miguel Indurain)
ACCUEIL | LE SPORT | JACQUES ANQUETIL |
bachybouzouk.free.fr