ACCUEIL | LA RELIGION | LISIEUX

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Thérèse Martin, en religion sœur Thérèse de l'Enfant-Jésus et de la Sainte-Face, plus connue sous les noms de sainte Thérèse de Lisieux et sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus, est une religieuse carmélite française née à Alençon, dans l'Orne, le 2 janvier 1873 et morte à l'âge de vingt-quatre ans à Lisieux, dans le Calvados, le 30 septembre 1897.

 

Elle a été béatification le 29 avril 1923 à Rome par Pie XI. Sa canonisation a eu lieu le 17 mai 1925 également par Pie XI. Elle a reçu le titre de "Docteur de l'Église" le 19 octobre 1997 par Jean-Paul II.

 

La basilique Sainte-Thérèse de Lisieux, construite de 1929 à 1954 (yoir en bas de cette page), reçoit près d'un million de visiteurs par an. Depuis leur béatification en 2008, la crypte abrite les reliques des saints Louis et Zélie Martin, parents de sainte Thérèse de Lisieux, canonisés en 2015.

 

 

 

 

La photo de gauche, prise quelques jours avant son entrée au Carmel nous montre Thérèse avec ses cheveux en chignon. Elle se coiffa ainsi le jour où elle se rendit à l'évêché de Bayeux. Elle voulait l'autorisation d'entrer au Carmel à l'âge de 15 ans.

La photo de droite a été prise le 7 juin 1897. Sainte Thérèse écrivit :" en vue de ma mort prochaine, une sœur, Sœur Geneviève de la sainte Face (Céline), m'a photographiée pour la fête de Notre mère, Sœur Agnés de Jésus (Pauline). Les novices se sont écriées en me voyant, que j'avais pris mon grand air : il parait que je suis ordinairement plus souriante."

 

 

_____________________________________________

 

 

Le Cardinal Pacelli*, légat du Pape, fait le tour de la basilique en bénissant les murs de l’édifice (juillet 1937).

_____________________________

* deviendra, en 1939, le Pape Pie XII

LISIEUX 1944 SAINTE THERESE PIE XII

 

A la demande de l’Episcopat Français, le Pape Pie XII vient de déclarer, par un bref en date du 3 mai 1944, Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, patronne secondaire de la France, au même titre que Jeanne d’Arc. Le souverain pontife, qui garde dit-il, un souvenir très vif des cérémonies qu’il a présidées en 1937, comme légat pontifical, accorde de "grand cœur" (libenti animo) à notre pays "le patronage de la jeune carmélite dont la physionomie souriante est si familière et si chère à tous les Français."

 

 

_____________________________________________

 

 

SAINTE THERESE DE L'ENFANT JESUS

titré de l'album d'Agnès Richomme - illustrations de Robert Rigaut (1951)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

_____________________________________________

 

 

"Procès au Vatican" est un film réalisé par André Haguet (1952)

 

_____________________________________________

 

 

LA BASILIQUE DE LISIEUX

 

Mais il pouvait s’appuyer sur l’autorité suprême du Saint-Père. Pie XI venait en effet d’apposer sa signature au projet qui lui avait été soumis, en l’accompagnant d'une très spéciale bénédiction. Il devait préciser, un peu plus tard, sa pensée et ses désirs personnels, en donnant aux constructeurs le mot d’ordre fameux : "Faire très grand, très beau, le plus vite possible".

Mgr Lemonnier. alors évêque de Bayeux avant Mgr Suhard, avait, dès 1925, décidé le principe de la construction et lancé la souscription le 4 janvier 1926 : "La souscription pour l’érection de la basilique de Ste-Thérèse de l'Enfant Jésus, à Lisieux, est ouverte. Tous les catholiques des deux mondes auront à cœur de prendre une part, si modeste soit-elle, à son édification, en l’honneur de la sainte que le Souverain Pontife Pie XI se plaît à nommer : l’enfant chérie du monde entier.

L'étude en fut confiée au maître L.-M. Cordonnier, membre de l'Institut, et à M. L.-S. Cordonnier, architecte à Lille.

 

30 septembre 1929 : la première pierre

 

La première pierre fut posée très solennellement le 30 septembre 1929, dans le cadre o'une exposition missionnaire, organisée dans le nouvel immeuble de l’Ermitage Sainte- Thérèse. C’est le cardinal Charost, archevêque de Rennes, qui procéda à cette bénédiction. Les travaux préparatoires étaient d’ailleurs commencés depuis quelques mois. Les premiers jalonnements avaient été implantés le 11 février précédent.

 

Des travaux gigantesques

 

Dès lors, commença l’organisation du terrain pour l’assiette des constructions ; elle nécessita des travaux vraiment gigantesques. Sur les pentes de la colline lexovienne. il fallait établir de vastes et solides plates-formes et ancrer les terres qui, du fait des couches glaiseuses et des nappes d’eau qui les traversent, avaient tendance aux plus dangereux glissements.

C’est toute une colline qu’il fallait transformer et pour ainsi dire déplacer. Ce travail exigea 360.000 mètres cubes de terrassement. Au fur et à mesure de leur exécution, un vaste drainage fut établi pour assainir le sol en captant les eaux souterraines que devait recevoir, en même temps que les eaux superficielles, un très important réseau d’aqueducs débouchant sur la rivière au fond de la vallée. Pour permettre ce gros mouvement de terres, des murs de soutènement, véritables remparts, furent construits, d’abord à la limite inférieure des terrains, puis aux différents étages aes constructions : parvis, basilique, chemin de croix. De tous ces travaux le visiteur d'aujourd’hui est loin de soupçonner l’importance. En réalité, ce furent des travaux d’une rare ampleur qui nécessitèrent d'énormes efforts. Mais, à ce prix, une sorte de basilique extérieure était réalisée, avec ses parvis, ses nefs et son sanctuaire étagés, et particulièrement propice aux cérémonies de plein air.

 

Mai 1931 : inauguration du grand parvis

 

Dès le 17 mai 1931, en une cérémonie modeste, du fait de la vacance épiscopale par suite du décès récent de Mgr Lemionnier. on pouvait inaugurer le grand parvis avec son autel en

plein air, et bénir la première cloche.

 

Juillet 1932 : bénédiction de la crypte

 

En même temps, la construction de la crypte avait été entreprise. Il fallut en concevoir et réaliser les fondations de telle sorte qu’elles puissent porter par la suite la formidable pesée des masses de la basilique supérieure. Les murs en furent construits en assises massives de granit. Malgré l’importance et les difficultés de ces travaux, ils ne durèrent pas plus de deux années, et, au cours de l’hiver 1931-1932, cette vaste église inférieure, longue de 50 mètres et large de 28-30 mètres, était prête à recevoir sa décoration et son ameublement.

Ce fut l’affaire de six mois seulement, véritable tour de force accompli par chaque corps de métier : mosaïstes, verriers, marbriers, carreleurs, sculpteurs, orfèvres, ébénistes, et par la coordinationde l'ensemble.

De sorte que la crypte pouvait être bénite le 3 juillet 1932, par Mgr Maglione, nonce apostolique à Paris. Dans le même temps, les soubassements des cloîtres avaient été élevés en soutènement de la troisième plate-forme.

 

S. Em. le cardinal Liénart érige le chemin de Croix

 

Tout aussitôt on entreprenait les soutènements de la quatrième plate-forme (abside de la Basilique) et de la cinquième (chemin de croix) qui devaient permettre de procéder en toute sécurité à l'établissement des fondations de la nef haute de la Basilique.

Un grand jubilé de la Rédemption était annoncé pour l'année 1933. Il fut décidé de construire le chemin de croix sans plus attendre. Et, le lundi de Pâques 2 avril 1934, Son Em. le cardinal Liénart. évêque de Lille, procédait à Lisieux à l'érection du chemin de croix extérieur.

 

En trois ans !

 

Cependant, les travaux de la basilique elle-même n’avaient pas subi le moindre ralentissement. Ils consistèrent tout d’abord dans l'établissement des puits de fondation sur lesquels devaient reposer les assises de la nef supérieure et très spécialement les deux grands puits du dôme dont la crypte n'avait pas exigé la construction. Tous ces travaux, bien qu’ils eussent demandé cinq difficiles années d’efforts, n’étaient pourtant que la préparation de l’œuvre principale, la construction de la grande basilique elle-même.

A son importance s’ajoutait son urgence : Lisieux, en effet, avait été choisi comme lieu du Congrès national eucharistique de 1937, à condition que l'on puisse disposer de l’ensemble des éaifices pour recevoir les rassemblements que ces manifestations ont coutume de provoquer.

Dans les trois années auxquelles on se trouvait limité, c'était l’œuvre d’une décade qu’il fallait réaliser. Ces résultats vraiment prodigieux furent obtenus grâce à une collaboration enthousiaste de tous les organismes intéressés et des équipes d’ouvriers dont le nombre dépassa quatre cents dans les derniers mois. A vrai dire, le but fut atteint de justesse. Huit jours avant l’ouverture du congrès, d'immenses échafaudages recouvraient encore toutes les surfaces de la basilique, mais au jour dit. ils avaient disparu et l’immense édifice pouvait accueillir toutes les foules attendues. Avec la même extraordinaire célérité, la nouvelle avenue reliant la basilique à la ville avait été ouverte au flac de la colline.

 

1937 : S. Em. le cardinal Pacelli à Lisieux

 

Les grandes fêtes d'inauguration, dans le cadre desquelles prirent place les cérémonies du Congrès eucharistique, virent affluer à Lisieux, du 7 au 11 juillet 1937, des foules sans cesse renouvelées. Elles se terminèrent en apothéose le dimanche 11. sous l’illustre présiaence du cardinal Pacelli, délégué en qualité delégat par le Pape Pie XI, lequel, n'eussent été des difficultés de santé, aurait réalisé son audacieux dessein de venir en personne procéder à cette bénédiction de la basilique élevée à la gloire de sa sainte de prédilection, l' Etoile de son Pontificat".

 

Juillet 1939 : la croix sur le dôme.

 

Cette étape triomphale laissait pourtant la basilique inachevée. Si la coupole intérieure couvrait, à 60 mètres de hauteur, la basilique et la rendait disponible aux cérémonies du culte, le dôme lui-même restait à faire. C'était une nouvelle tranche très importante pour laquelle les difficultés se multipliaient : travaux très compliqués à exécuter à très grande hauteur. D’autre part, l’effort gigantesque accompli en vue du congrès laissait les possibilités financières très amoindries.

Pourtant, le travail fut repris sans aucune interruption et poussé assez rapidement pour que, dans le cadre d'un grand triduum de prières pour la paix, les 9, 10 et 11 juillet 1939, le cardinal Piazza, patriarche de Venise, pût procéder à la bénédiction et à la pose de la croix qui surmonte la construction à 95 mètres de hauteur Malgré les difficultés de tous ordres, matériaux devenant introuvables, main-d'œuvre mobilisée, puis réquisitionnée, on peut dire que les travaux ne furent jamais totalement interrompus pendant la guerre. Peu à peu. les galeries des cloîtres s’élevèrent, tandis qu'on achevait les fondations du campanile.

Dès la libération de Lisieux, on se préoccupa de redonner une nouvelle activité au chantier. L’on s’orienta vers ia décoration et l’ameublement de la basilique. Les terribles bombardements qui avaient presque anéanti la ville, s’ils avaient miraculeusement laissé debout la basilique elle-même, lui avaient fait maintes blessures. Plus de cent bombes, tombées dans ses environs immédiats et jusqu’au pied de ses murs, avaient déchiré, ici et là, sa belle robe de pierre et brisé entièrement toutes ses verrières.

De nouveau. les grands échafaudages se dressèrent sur les murs, à l’intérieur et à l'extérieur pour le ravalement et la sculpture de la pierre, la mise en place de nouveaux vitraux et la pose des premières mosaïques. Ainsi furent posés tous le revêtements de marbre du rez-de-chaussée et du sanctuaire avec le beau dallage de celui-ci et le massif maître-autel. Ainsi furent mises en place peu à peu toutes les verrières des nefs et des transepts, réalisées les grandes mosaïques du chœur et commencées celles du transept, programme qui donnait à la basilique tout à a fois un aspect plein d’art et de vie, et un symbolisme pénétrant.

Si extraordinaire que soit cette réalisation, l’œuvre n'est pas terminée. Il reste à poursuivre la décoration et à construire de toutes pièces les sacristies et la tour-campanile. C’est une étape importante qu’il reste à parcourir, mais fallût-il y mettre dix années, conclut Mgr Germain, il n'est pas douteux qu'elle sera franchie victorieusement comme les autres.

 

article publié en juin 1954

 

 

 

_____________________________________________

 

 

La châsse de Sainte Thérèse dans la chapelle du Carmel de Lisieux

 

 

juillet 1954 - Les grandes solennités de la consécration de la Basilique ont commencé à Lisieux.

 

Dans Lisieux, aux rues pavoisées de bannières et d’oriflammes aux couleurs des provinces françaises, ont débuté, jeudi soir (le 8), les journées préparatoires de la consécration de la Basilique, par une procession ds reliques destinées aux autels. Du Carmel, où avaient été déposées ces reliques, la procession, que présidait Mgr Rudderham, évêque d’Efton (Angleterre), et que suivait une foule considérable, se rendit par l’avenue de la Basilique jusque l’Esplanade où les reliques furent déposées sous une tente appelée "l’Arche d’alliance ". Ces reliques y demeureront jusqu'à samedi soir où elles prendront place ensuite dans les pierres de dix-sept autels.

Pour l'autel de la France, ont été choisies les reliques de Saint Irénée, Sainte Blandine, Saint Louis roi de France, Saint Martin, Sainte Catherine. Pour l'autel de l’Italie, les reliques de Sainte Maria Goretti. Pour le Canada, les reliques des Pères Erebeuf, Lallemand, Garnier.

Une veillée fut dirigée par le R. P. Roguet, du Centre liturgique.

La première journée du triduum des fêtes préparatoires de la consécration a été la journée des enfants. Ils étaient venus plusieurs milliers de Paris, de Rouen et de tout l’Ouest. Dans la matinée, ils purent assister à un jeu scénique et à une présentation de basiliques miniatures découpés par chacun des groupes.

Pour éviter aux enfants la fatigue et leur permettre de déjeuner avant leur départ de Lisieux, la messe de communion avait été fixée au milieu de l’après-midi. Elle fut célébrée par le chanoine Metton, supérieur du Séminaire de Bayeux. Les communiants étaient si nombreux que plusieurs dizaines de prêtres durent descendre parmi la foule pour donner la communion.

Les enfants ont quitté Lisieux après la cérémonie, mais déjà, dans la ville décorée, d'innombrables pèlerins sont arrivés. Le Cardinal légat est attendu samedi après-midi. On estime à plus de 100.000 personnes la foule qgi assistera, dimanche, aux cérémonies de la consécration de la Basilique!

 

Par radio, Sa Sainteté le pape Pie XII a rappelé au monde entier le message de Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus

 

Lisieux n’est pas seulement terre normande, ni même terre française. Par la sainteté d’une toute jeune religieuse, Thérèse Martin, dont l'Eglise a fait la patronne des missions, Lisieux appartient désormais au monde entier et la Basilique Sainte-Thérèse de l'Enfant-Jésus, qui a été solennellement consacrée, est un ex-voto de la ferveur des catholiques de tout le globe. Faut-il s’étonner dès lors que plus de 100.000 fidèles ont envahi Lisieux samedi et dimanche (10 et 11) pour les cérémonies de consécration de la Basilique ? Sûrement pas, comme ne surprit pas la clameur qui monta du parvis quand Sa Sainteté le Pape Pie XII, par la voix des ondes, s'adressa au peuple chrétien rassemblé au pied de cette Basilique qu’il inaugura, lorsqu’il était encore le Cardinal Pacelli, et légat du Pape Pie XI.

 

La consécration de la basilique votive, que les fidèles du monde entier ont contribué à ériger en l'honneur de Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus, évoque en notre cœur d'émouvants souvenirs. C’était hier, semble-t-il, et pourtant dix-sept ans déjà se sont écoulés depuis le 11 juillet 1937 où, Légat "a latere" de notre vénéré prédécesseur dans la douce terre de France, au Congrès Eucharistique National de Lisieux, nous avions le bonheur de procéder à l’inauguration et à la bénédiction de cette meme basilique, à peine construite, et d'exalter, dans notre discours, une triple présence de Dieu ; Dans le nouveau temple qui s'ouvrait au culte, dans la Très Sainte Eucharistie que l’on vénérait solennellement, et dans l’âme embrasée d’amour de la généreuse Carmélite.

Cette année aussi, pour la consécration solennelle, nous avons voulu à notre tour être parmi vous en la présence très chère et très digne de notre légat, le Cardinal-Archevêque de Paris. Mais les promoteurs de ces fêtes ont pensé qu’elles seraient plus belles encore, si notre humble voix pouvait s’y faire entendre. Songeant également aux innombrables fidèles qui, malgré leur désir, ne peuvent y assister, nous voudrions en quelques mots interpréter la ferveur et l’admiration de tous envers Sainte Thérèse de l’Enfant-Jêsus. Si la divine Providence a permis l’extraordinaire diffusion de son culte, n'est- ce pas parce qu’elle a transmis et transmet toujours au monde un message d’une étonnante élévation spirituelle, un témoignage unique d’humanité, de confiance et d’amour.

Message d’humilité d'abord. Quelle étrange apparition au sein d’un monde imbu de lui-même, de ses découvertes scientifiques, que le rayonnement d'une jeune, fille que ne distingue aucune action d'éclat, aucune œuvre temporelle, avec son dépouillement absolu des grandeurs terrestres, le renoncement à sa liberté et aux joies de la vie, le sacrifice combien douloureux des affections les plus tendres, elle se pose en vivante antithèse de tous les idéaux du monde. Quand les peuples et les classes sociales se défient ou s’affrontent pour la prépondérance économique ou politique. Thérèse de l’Enfant-Jêsus apparaît les mains vides : fortune, honneur, influence, efficacité temporelle, rien ne l’attire, rien ne la retient que Dieu seul et son royaume. Mais en revanche le Seigneur l’a introduite dans sa maison, lui a confié ses secrets, il lui a révélé toutes ces choses qu’il cèle aux sages et aux puissants et maintenant, après avoir vécu silencieuse et cachée, voici qu’elle parle, voici qu’elle s'adresse à toute l’humanité, aux riches et aux pauvres, aux grands et, aux humbles. Elle leur dit avec le Christ: "Entrez par la porte étroite car large et spacieux est le chemin qui mène à la vie, et il en est peu qui le trouvent".

La porte, étroite en vérité, mais accessible à tous, est celle de l’humilité. Thérèse de l’Enfant-Jésus, entrée par elle au Paradis, se tient sur le seuil, les bras chargés de roses et montre sa "petite voie d’enfance".

C’est l’Evangile même, le cœur de l’Evangile qu’elle a retrouvé, mais avec combien de charme et de fraicheur. "Si vous ne redevenez comme des enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des cieux". Ne vous appuvez donc pas sur la force, l argent, l’intelligenre et tontes les autres ressources humaines. Cherchez l'unique nécessaire. Acceptez le joug du Seigneur, suave et léger, reconnaissez son souverain domaine sur vos personnes, vos familles, vos associations, vos nations. Accueillez sa loi d’entraide fraternelle et vous connaîtrez la paix et la tranquillité. Renonçant aux attraits illusoires d une civilisation tonte matérielle, vous trouverez la vraie sécurité que Dieu donne à ceux qui n’adorent que lui.

Mais si douce et souriante que soit la messagère, beaucoup trouveront, cette humilité difficile à pratiquer. Les hommes d’aujourd’hui, souillés de tant de fautes, alourdis par leur égoisme, peuvent-ils encore espérer se redresser, secouer leurs entraves morales et se mettre en marche vers, Dieu? Le Seigneur n’a-t-il pas horreur de tant de lâchetés et de divisions de tant d’avarice et de sensualité ? Que Thérèse elle-même donne la réponse, qu’elle avoue avec une merveilleuse franchise combien elle a conscience de sa faiblesse et de son dênument absolu, elle, l’incomparable privilégiée, l’âme choisie pour des faveurs incompréhensibles. Une enfant incapable de se hisser sur une marche d’escalier ni d’avanrer de J quelques pas sans trébucher, ainsi se voit-elle devant Dieu. Mais parce qu’elle est certaine, de son impuissance totale, elle fixe sur Dieu un regard implorant. Fille d’un admirable chrétien elle a compris, sur les genoux de son père, les trésors d’indulgence et de compassion que recèle le cœur du Seigneur. Aussi affirme-t-elle, sûre de traduire les dispositions du Père Céleste : "Ce n'est pas, parce que j’ai été pérservée dun péché mortel que je m'élève a Dieu, par la confiance et l’amour. Ah ! je le sens, quand même j’aurais sur la conscience tous les crimes qui peuvent se commettre, je ne perdrais rien de ma confiance, j’irais le cœur brisé de repentir, me jeter dans les bras de mon Sauveur... Car je sais à quoi m’en tenir sur son amour e sa miséricorde". Formule qui résume admirablement la pensée de Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus : "Dieu est un père dont les bras sont constamment tendus vers ses enfants.Pourquoi ne pas répondre à son geste ? Pourquoi ne pas crier sans vers lui notre immense détresse faut se fier à la parole de Sainte Thérèse quand elle invite le plus misérable aussi bien que le plus parfait, à ne faire valoir devant Dieu que la faiblesse radicale, et la pauvreté spirituelle d’une créature pêcheresse".

Mais cette créature est destinée à recevoir le plus éblouissant des donsdu Ciel : l’amour divin. Dès sa plus tendre enfance, Thérèse se sent possédée de Lui, livrée à toutes ses exigences, incapable de rien Lui refuser. Petit à petit, se précisent les renoncements qu’il attend d’elle. Aucun sacrifice ne lui sera épargné : Dieu, comme une flamme ardente la consumera tout entière jusqu’à l’ultime agonie, qui s'accomplira dans la foi pure privée de toute consolation. Mais Sainte Thérèse sait, qu’elle présente une offrande expiatoire pour les fautes du monde, qu’elle continue en sa chair et en, son cœur lacérés le mystère de la croix. Ne s’appelle-t-elle pas Thérèse, de l’Enfant Jésus et de la Sainte-Face ? Le manteau royal dont le Christ revêt son élue, c’est le manteau de pourpre de sa passion rédemptrice. Car Thérèse sait qu'elle conquiert ainsi les âmes et qu’un jour ses "immenses désirs" se réa liseront en surabondance. "0 mon! Dieu, Trinité Bienheureuse, s’écrie-t- elle, je désire vous aimer et vous faire aimer, travailler à la glorification de la Sainte Eglise, en sauvant les âmes. A l’égal de François Xavier, elle deviendra patronne des missions catholiques. Et l’hommage que le peuple chrétien unanime lui décerne encore en ce jour, témoigne de la fécondité universelle de son sacrifice.

O Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus, modèle d’humilité, de confiance et d’amour, du haut des cieux , effeuillez sur les hommes ces roses que vous portez dans les bras : La rose de l'humilité, pour qu’ils abaissent leur orgueil et acceptent le joug de l’Evangile, celle de la confiance, pour qu'ils s’abandonnent à la volonté de Dieu et se reposent en sa miséricor de; la rose de l’amour enfin, pour qu’ils réalisent l’unique fin pour laquelle Dieu les a créés à son image : l’aimer et le faire aimer.

Nous ne voudrions pas terminer ee message sans évoquer celle dont le sourire apporta à Thérèse enfant la guérison miraculeuse et qui demeura le soleil de sa vie : La Très Sainte Vierge. Nous sommes heureux de voir se dérouler pendant l’Année Mariale la grandiose manifestation qui vous rassemble à Lisieux aujourd’hui et, confiant nos vœux à la "Petite Fleur de Marie", nous implorons sur vous, vénérables frères et chers fils et sur le monde entier, l’effusion des grâces, que la miséricorde de Dieu a voulu confier aux mains très pures de Sainte Thérèse de l’Enfant-Jêsus.

 

A l’issue de son allocution, le Pape a donné à la foule sa bénédiction. Puis Mgr Jacquemain, avec l’ostensoir, trace le signe de croix, sur les fidèles, dont la masse s’étend à perte de vue.

La nuit venue, l’édifice prend vie sous le feu des projecteurs ; et le micro redit les grandes heures de la basilique, que la ferveur du monde chrétien a édifiée à la gloire d’une jeune sainte du pavs de France.

 

_____________________________________________

 

 

 

 

 

 

SAINTE THERESE DE LISIEUX (suite)

 

 

_____________________________________________

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  ACCUEIL | LA RELIGION | LISIEUX

 

 

bachybouzouk.free.fr