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La Bataille de Fontenoy* est dans le souvenir de tous, ne fut-ce que par la phrase célèbre : Messieurs les Anglais, tirez les premiers. Elle fut la conclusion de la Bataille des Flandres, et c’est un an plus tôt que les hostilités commencèrent dans notre région. Le Roi y assista. Il avait quitté Versailles le 3 mai 1744. Il était à Lille le 12. Mal logé et ayant reçu un accueil assez froid des lillois, le 14 mai, il était à Cysoing et établissait son quartier général dans l’Abbaye qui fut un peu bouleversée par la prise de possession assez cavalière du Roi et de sa suite.

 

Trois jours plus tard commençait l’attaque de Menin qui tombait aux mains des Français après six jours de tranchée ouverte ; puis ce fut l’attaque de Courtrai, Ypres, Furnes, qui tombèrent en quelques semaines. L’Alsace venant à être envahie, l’Armée de Flandre y fut dirigée. Après le siège de Fribourg, le Roi rentra à Paris. Le comte Maurice de Saxe était resté en Flandre avec un faible contingent pour garder le pays.  L’hiver fini, les hostilités reprirent, mais cette fois le comte de Saxe disposait de plus d’hommes.

 

Le Roi vint rejoindre l’armée et l’on mit le siège devant Tournay. Les alliés anglais, hollandais et hanovriens partirent de Bruxelles le  30 avril et, avec 60.000 hommes vinrent au secours de Tournay. Le maréchal de Saxe laissa 20.000 hommes devant cette place et prépara le champ de bataille où il allait attendre les alliés.  Il prit position dans une plaine triangulaire, ayant à sa droite l’Escaut, son centre à Fontenoy et sa gauche au bois de Barry. Les deux villages étaient fortifiés et liés par des redoutes et le seul espace qui restait ouvert entre le bois et Fontenoy était balayé par l’artillerie.

 

Deux colonnes hollandaises donnèrent l’assaut aux retranchements d’Antoing et aux courtines voisines, mais elles ne surent les entamer et reculant vers Fontenoy se rapprochèrent des Anglais. Quatre bataillons anglais, qui avaient attaqué notre redoute  du Bois du Barry eurent encore moins de succès. C’est alors que Cumberland, après avoir accolé quatre bataillons hanovriens aux troupes hollandaises commença l’attaque sur Fontenoy. Avant de s’ébranler, l’armée hollandaise fit pendant quelques instants un tir de boulets très vif, mais l’armée hollandaise échoua devant Fontenoy et l’armée française conservait tous les points d’appui. Maurice de Saxe, averti que les Anglais se formaient en deux grosses colonnes et prévoyant qu’elle allait tenter la rupture de notre centre, fit avancer le Régiment des Vaisseaux et la Brigade  de Normandie.

 

Ce n’est pas sans souffrir beaucoup de notre artillerie que l’infanterie anglaise parvint entre Fontenoy et la redoute de Barry. Mais ces soldats disciplinés continuaient pourtant de marcher sans faire usage de leurs armes, quand un peu plus loin, en franchissant une ondulation de terrain, le Comte d’Albermarle, Robert Churchill, Lord Charles Hay, qui étaient à leur tête, se trouvèrent brusquement en face des gardes françaises. Ces messieurs s’avancèrent seuls de quelques pas, voyant que les soldats français paraissaient ne pas vouloir se servir de leurs armes et ôtant leurs chapeaux, ils saluèrent. De leur côté, l le Duc de Biron, le Comte de Chavannes s’étaient avancés et rendaient aux Anglais leur politesse.
- Tirez donc, Messieurs leur dit Lord Charles Hay.
- Non, Messieurs les Anglais, répondit le Comte d’Anterroche, tirez les premiers.

 

Les Anglais ne se le firent pas dire deux fois : le combat s’engagea. Mais notre infanterie surprise et bientôt désorganisée se défendait faiblement contre la formidable colonne qu’elle avait devant elle. Maurice de Saxe rassembla sa cavalerie et organisa les charges légendaires qui, pendant plus d’une heure, vinrent se jeter sur le bloc ennemi sans pouvoir l’entamer. Il ne restait plus en réserve que la Maison du Roi et quatre canons. Par le conseil d’un officier, on poussa ces quatre canons sur la tête de la colonne, qui s’était arrêtée d’elle-même, affaiblie et étonnée de son isolement au milieu de l’armée française. Toute la Maison du Roi s’élança sur ses flancs et l’infanterie recommença ses attaques en ordre et de concert. En quelques minutes, la colonne fut ouverte et recula, mais vivement ruinée et écrasée par le feu des redoutes, elle ne se retira qu’en laissant 9.000 morts sur les champs de bataille. Cette victoire fit tomber Tournay, Gand,Bruges, Audenaerde, Ostende, Nieuport. Lille accueillit plus de 600 officiers blessés de Fontenoy. L’Hospice Comtesse en reçut un grand nombre. Après cette victoire le Roi et le Dauphin revinrent à Lille ; ils entrèrent par la Porte de la Madeleine et furent accueillit avec transport.


Les moines de Cysoing, chez lesquels le Roi avait logé, voulurent célébrer cette victoire par l’érection d’un monument durable.  Le 27 septembre 1750, la première pierre était posée en présence du Duc de Boufflers, gouverneur de la Flandre, du Marquis de Dreux-Brézé, de M. Moreau de Léchelles et des notables de la région. Le monument fut inauguré le 23 mai 1751, en grande solennité. Il se dressait au centre d’une grande étoile de verdure et de fleurs formant le milieu du jardin de l’Abbaye.

 

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* Fontenoy se trouve dans le Hainaut, près de Tournai (Belgique)

 

CYSOING PYRAMIDE FONTENOY 1745

en 1923

 

 

 

Article de presse de février 1933 : ON A RESTAURE LA PYRAMIDE DE CYSOING COMMEMORANT LA BATAILLE DE FONTENOY


Dans l’ancien jardin de l’Abbaye de Cysoing, devenu aujourd’hui un enclos particulier, on admire encore une pyramide en pierre bleue d'Eccaussines, haute de dix-sept mètres. La base est formée d’une double plinthe de trois panneaux et d’autant de consoles surmontées d’une corniche. Ce monument historique se termine par une fleur de lys en cuivre doré ciselé à jour. Chaque partie est ancrée à l’intérieur et cimentée au dehors avec tant d’habileté qu’on s’imagine au premier coup d’œil que la pyramide est d’une seule pièce.

 

Le monument porte une inscription en latin à la gloire de Louis XV, vainqueur de la Bataille de Fontenoy. On sait que Louis XV ouvrit en personne la campagne de 1744. Il établit son camp à Cysoing. Le 11 mai de l’année suivante, à la tête de 40.000 recrues à peine habillées,, sous les ordres du Maréchal de Saxe, il écrasa, à Fontenoy, 50.000 hommes aguerris. Il y eut pour fêter ce mémorable événement, une grande réception à Cysoing.


Maintenant, autour de la pyramide commémorative, les viviers, les jardins, les bâtiments, qui furent autrefois la propriété des seigneurs de Cysoing et de l’abbaye, subsistent encore en partie comme domaine privé. L’Administration municipale vient de faire procéder au nettoyage et à la restauration minutieuse de ce magnifique monument.

 

 

Timbre de 1970 & Gravure montrant la Pyramide dans son décor primitif.

 

 

CYSOING PYRAMIDE FONTENOY

gravure d'après le tableau d' H. Vernet, La Bataille de Fontenoy

 

 

Plan de la Bataille de Fontenoy (1745)

 

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à voir en complément, dans la rubrique HISTOIRE:

LA BATAILLE DE FONTENOY

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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