Pasteur, le prince des savant

 

Il y a eu un avant et un après Pasteur: 100 ans après sa mort, Louis Pasteur, l'homme qui a vaincu la rage et vu le rôle immense des infiniments petits, les microbes, continue de susciter l'admirationdans le monde.

 

L'UNESCO a fait de 1995 l'Année Pasteur en hommage au "bienfaiteur de l'humanité" et "prince des savants", entré dans la légende de son vivant. Ouverte le 17 janvier à Paris en présence des représentants de 80 pays, cette année de commérations s'achevait jeudi, jour anniversaire de sa mort, à Villeneuve-l'Etang (région parisienne) avec la remise par l'Institut Pasteur et l'UNESCO d'une distinction récompensant les travaux d'un scientifique éminent.

De la vie de Pasteur, fils de tanneur né le 27 décembre 1822 à Dole, l'épisode du petit Alsacien de neuf ans, Joseph Meister, mordu par un chien enragé, est le plus connu: le 6 juillet 1885 Pasteur tente sa première expérimentation humaine de son vaccin contre la rage sur le petit Joseph. L'enfant sauvé, des centaines de "mordus" affluent et feront sa gloire.

 

Souscription internationale

Fort de son succès, il demande l'année suivante la création d'un "établissèment vaccinal". L'Académie des sciences lance une souscription internationale qui permet la construction de l'Institut, inauguré en 1888, qui porte son nom, où se trouve aujourd'hui sa tombe. Chimiste et non médecin, Pasteur, entré à l'école normale supérieure à l'âge de 20 ans, fut aussi le père de la microbiologie, de la stéréochimie (chimie dans l'espace en trois dimensions) et de l'immunologie.

 

Découvertes révolutionnaires

Durant la seconde moitié du XIXe siècle, ses découvertes vont révolutionner non seulement la médecine mais aussi la chimie, l'agriculture, l'industrie, la chirurgie et l'hygiène collective. Il a montré la nature microbienne des maladies contagieuses et posé les grands principes de la vaccination. Ses travaux, dans son laboratoire parisien, trouvaient une application immédiate. Mythe vivant, admiré des foules, ce redoutable polémiste sut affronter avec son tempérament de "romantique visionnaire" la "caste médicale" et ferrailler contre les idées fausses des sommités de l'époque.

 

Règles de l'asepsie

Il trouve des remèdes contre les maladies de la bière et du vin et la maladie des vers à soie, sauvant ainsi la sériculture. Il met au point des vaccins contre le choléra des poules, le "charbon" des moutons et le rouget du porc, grâce à ses travaux sur l'immunisation avec des germes pathogènes de virulence atténués. Il fut aussi l'un des premiers à établir les règles de base de l'asepsie pour éviter la contagion et les infections par les microbes. Avec lui, les chirurgiens et les obstétriciens apprendront à se laver les mains avant de toucher un malade ou d'opérer.

 

Pasteurisation

Ses premiers travaux sur la dissymétrie moléculaire, où il associe la cristallographie, chimie et optique l'amènent, à 26 ans, à formuler une première loi fondamentale à l'époque: la dissymétrie différencie le monde organique (végétal ou animal) du monde minéral. En étudiant les fermentations, d'abord à la demande d'un distillateur d'alcool du Nord, puis pour améliorer la qualité de la bière française, il ouvre la voie à la microbiologie. Pasteur a tordu le cou au dogme de la "génération spontanée" en élaborant la théorie des germes, omniprésents, et imposé l'idée de prophylaxie. Dans son combat contre les microbes il recourt à un procédé de chauffage, appliqué à la bière et au lait, la "pasteurisation", rapidement utilisée dans le monde entier.

 

 

article publié en 1995

 

 

à voir :  LES ORIGNIES DE LA VACCINATION