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JENNER DECOUVRE LA VACCINATION CONTRE LA VARIOLE
Au commencement du XVIII° siècle, la variole sévissait en grandes épidémies redoutables qui entraînaient un décès sur dix.
Les premières observations intéressantes avaient été faites dans les régions d'élevages de vaches laitières; ces vaches étaient parfois atteintes sur leurs pis de boutons, puis de pustules*, marques d'une maladie contagieuse appelée vaccine. En même temps, les constatations étaient faites que toute personne ayant eu la maladie des vaches ou vaccine était, pour l'avenir, assurée contre la variole.
LES TRAVAUX DE JENNER
Ce médecin anglais commença ses observations et ses expériences vers 1775; il les continua une vingtaine d'années. En 1798, il publia un petit ouvrage qui résumait ses travaux et les succès indiscutables : il avait pris la vaccine sur le pis des vaches et l'avait inoculée aux personnes à préserver de la variole; l'efficacité de la préservation ne faisait plus de doute. Jenner n'avait pas hésité à vacciner son fils.
- Comment fut acceptée cette découverte ? Les ignorants critiquent sans savoir ! On prétendit que Jenner voulait bestialiser ses semblables en introduisant dans leur corps des matières putrides prises au pis des vaches malades... Quelques-uns assuraient que les enfants vaccinés prenaient, en grandissant, la face bovine...
LA VERITE S'IMPOSE
L'efficacité de la vaccination ne pouvait cependant être longtemps mise en doute : les succès étaient si nets, que l'on ne pouvait les laisser ignorer. Le revirement fut rapide. Le jour vint où les récompenses et les honneurs publics furent réservés à Jenner. La vaccine fut adoptée du vivant même de Jenner et quand il mourut le titre de bienfaiteur de l'humanité lui était reconnu.
D’après Self Help, par Samuel Smiles
* les pustules sont des boutons emplis de pus. L'inoculation ou introduction du vaccin dans l'organisme est couramment pratiquée maintenant (NDLR: texte écrit dans les années 1950)
Louis Pasteur trouve d'autres vaccins et fait comprendre l'intérêt de l'emploi général de la vaccination.
UNE POULE VACCINEE
En étudiant au laboratoire une maladie, le choléra des poules, deux collaborateurs de pasteur, MM. Roux et Chamberland, utilisèrent une culture du microbe du choléra vieille de plusieurs semaines. Grand fut leur étonnement de constater que la poule restait complètement indifférente et rebelle à la maladie.
Quelques jours après, inoculant la même poule avec une culture jeune de 24 heures, ils virent que cette nouvelle injection était supportée, comme la première, sans dommage, alors que d'autres poules inoculées avec cette même culture périssaient toutes. Que se passait-il ? Pasteur est mis au courant. Alors, après une minute de silence lourde de réflexion, il s'écria : "Mais cette poule est vaccinée !" Ce que Pasteur avait entrevu durant cette minute, il lui fallut des semaines, des mois, pour le démontrer. Le vieillissement atténue la virulence du microbe du choléra des poules. Le microbe, agent de mort, devient agent préservateur.
LE PRINCIPE GENERAL DE LA VACCINATION EST TROUVE
Pasteur employa le mot vaccination, par analogie avec la vaccination contre la variole, découverte par Jenner, mais la différence est grande entre la découverte de Pasteur et celle de Jenner. Celle-ci est un fait particulier : une maladie, la vaccine, préserve d'une autre maladie la variole. Au contraire, dans la découverte de Pasteur, le microbe d'une maladie devient préservateur pour cette même maladie; on se trouve en présence d'une méthode d'application générale.
Cette découverte allait avoir des conséquences incalculables. Ne pourrait-on pas trouver le virus atténué, c'est à dire le vaccin de la plupart des maladies infectieuses ?
VALLERY-RADOT - Pasteur (La nature, n° du 15 janvier 1941)
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