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Roy, le frère de Walt Disney avait 6.000 frs et une mauvaise santé… Walt avait 1.000 frs et une bonne santé… C’est ainsi que le problème se posa à l’origine. Ils rassemblèrent leurs ressources, et Roy accepta un partage à 60 % des bénéfices éventuels. Ils s’embarquèrent pour Hollywood. Walt était l’artiste de la troupe, Roy le directeur commercial. Ils empruntèrent la somme nécessaire pour arrondir leur capital de 12.000 frs et commencèrent à découper des cartons pour dessins animés. Cela se passait en 1923.
La première production de Disney échoua. Ils commençaient à mourir de faim. Rien ne voulait leur réussir et la santé de Roy subissait l’influence du marasme général. C’est alors au moment où il exécutait un carton intitulé Oswald, le joyeux lapin, Disney eut l’idée d’un film de souris. Il en élabora l’idée et le plan, puis lui et son frère se mirent à économiser sou par sou sur leur dernier revenu.
1928 marque la date du premier film "souricier" . Immédiatement un nouvel associé fut engagé pour la production, Ub Iwerks. Il reçut environ un cinquième et les deux frères le reste à égalité.
Walt arriva à New-York au printemps 1928, il était nanti de 75.000 frs et de deux films muets, ses premiers Mickey. Il parcourut Broadway en frappant à la porte de chaque impresario pour offrir ses deux œuvres. Mais comprenant que la difficulté de la vente résidait en partie dans le fait de la popularité grandissante du sonore, il s’en retourna à la maison et se remit au travail sur Steamboat Willie qui devait être un film musical. A son retour à New-York avec sur Steamboat Willie, il fit la rencontre de Patrick Powers, producteur indépendant. Ils contractèrent un engagement de dix ans. Powers acceptait de distribuer les films, d’en faire la publicité et de prêter à Disney de l’argent pour financer la fabrication des films. Powers se mit immédiatement à l’ouvrage et proposa partout les dessins animés. L’addition de la musique rendit la vente facile.
Steamboat Willie , le premier Mickey fut présenté en septembre 1928. Ce fut le premier pas dans le chemin de la gloire. Dans le courant de 1929, la demande pour les films Disney était considérable. Les cartons se présentaient e alors monocolores, mais ils étaient habilement synchronisés avec de la bonne musique et des rythmes.
En janvier 1930, Disney avait fourni à Powers 21 bandes. Chacun de ces films revenait en moyenne à 125.000 frs. C’était infiniment plus que ce qu’il avait dépensé antérieurement. Et pourtant ces sommes ne s’élevaient guère qu’au tiers du chiffre d’affaire de Powers, pour qui chaque œuvre lui rapportait environ 425.000 frs, soit un total de près de 9 millions de francs. Il semble que cette affaire eût dû rapporter beaucoup au créateur de la série. Mais l'industrie des dessins animés n’est pas une affaire ordinaire.
Mais Powers , en qualité d’administrateur, s’adjugeait une grosse partie des revenus. Avec toutes les charges et les frais de toutes sortes, il ne restait plus que quelques 10% du chiffre d’affaires. Disney entra en négociations avec la Columbia qui luis assurait 175.000 frs par film, soit trois fois plus qu ce que lui accordait Powers. A la fin de 1930, Walt reforma son association avec Roy. A la fin de son contrat, la Columbia refusa de doubler sa rémunération, jusque-là de 175.000 frs. Tout Hollywood apprit alors que l’homme à la souris était en train de "prendre du poids".

Wat Disney entra chez les Artistes Associés et il ne fut pas au bout de ses peines. Des bénéfices ? Théoriquement, il n’y avait pas de bénéfices tant qu’un ensemble, généralement de 18 films n’était pas terminé. Lors de l’achèvement d’une série, une certaine somme est versée et le bénéfice, s’il y en a un, est réparti entre les artistes de la compagnie. Disney devait attendre cette échéance pour toucher le moindre argent, et, entre temps, il s’endettait de plus en plus pour terminer la série sensationnelle des Silly Symphonies.
Et les frais étaient considérables. Pour le découpage de ses films, Disney a sous ses ordres au moins une dizaine une douzaine de scénaristes, gagmen, et metteurs en scène. Il y a quarante animateurs qui dirigent les mouvements des figures et quarante-cinq aide-animateurs. Il y a trente jeunes filles qui dessinent et enluminent les décors. Il y a un orchestre de vingt-quatre exécutants… Qui pourrait faire fortune avec de pareils frais ?
Maintenant, Disney s’est arraché à ses créanciers et se trouve désormais hors de danger, mais il a juste assez d’argent liquide pour maintenir son affaire à flot. Rien de plus…
Dans le présent, sans être riche, il est peut-être heureux… Mais plus tard ?
Article publié dans un quotidien du Nord en janvier 1935. La photo en haut à gauche est extraite de l'article de presse. A droite Walt et Roy Disney en compagnie de Mickey.
Mais plus tard ? L'article parle des débuts jusqu'en fin 1934... On connait la suite.
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P.S. : J'ai laissé les "francs" et les "sous" du texte d'origine, mais, bien sûr, la monnaie en vigueur aux Etats-Unis est le dollar.
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Mickey fit une grande carrière dans la bande dessinée, ici dans un journal de 1935.
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