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Sous le titre de "Couleur Café" (également un titre Gainsbourg), j'ai regroupé divers documents trouvés lors de mes recherches pour réaliser ce site. Ces documents anciens ne pourraient pprobablement pas être publiés aujourd'hui car on les considérerait comme "propos ou situations racistes". Mais, il faut savoir que cela a existé de tous temps, inutile de le nier...

On parlait "petit nègre" et on mangeait "l'homme blanc" !

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1930

 

 

1930

 

 

1911

 

 

1914

 

 

1924

 

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mai 1931 - l'Exposition Coloniale Internationale

 

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1937

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1944

 

 

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1948

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1949

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1949

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1951

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1955

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LE NEGRE ET LE MIROIR

 

 

Voici une petite histoire persane adressée par un lecteur iranien, en juin 1953,  au journal Tintin :
Un nègre ayant trouvé sur la route un miroir, s’y regarda et vit l’image de sa face : un nez tout épaté, un visage fort laid, un œil de couleur de feu, une joue de charbon.
Ses défauts n’étaient point cachés par le miroir. Aussi le jeta-t-il à terre à l’instant même et dit :
- Celui qui possédait un objet si affreux, parce qu’il était laid, l’a jeté sur la route. Si ce miroir était aussi charmant que moi, pourquoi l’aurait-on délaissé ici ?

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Dans Le Rayon du Mystère, une aventure de Jo, Zette et Jocko par Hergé, on peut voir nos héros se faire engraisser avant de les cuire dans une marmite... pour les manger ! Mais rassurez-vous, ils seront vite sauvés par une armée de singes.

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Dans cette bande dessinée publicitaire du chocolat belge Victoria, le Grenadier "ne passera pas à la casserole"

(journal Tintin - 1956)

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Dans Coke en Stock, par Hergé, on retrouvait également des noirs parlant petit-nègre.(journal Tintin - 1956)

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DEFENSE DE MANGER DES NEGRESSES

 

William Bridges, un Américain qui dirige une usine au Congo belge vient, figurez-vous, d’être accusé de cannibalisme ! Le drame a commencé au beau matin, par la visite du chef des 25 ouvriers noirs qui travaillent sous les ordres de William Bridges ; Le potentat indigène paraissait fort courroucé.
- On m’a rapporté, dit-il à l’Américain, que vous mangiez mes frères de race ! Je vous avertis que si vous ne cessez pas, j’ordonnerai à mes hommes de vous quitter. Ils ne peuvent pas travailler pour quelqu’un qui mange des Noirs !  

Bridges eut beau déclarer que cette histoire ne tenait pas debout, le chef indigène n’en démordit pas, et il se retira dignement.
Chose plus grave : parlant de cette entrevue avec son cuisinier, l’Américain s’entendit apostropher de véhémente façon.
- Moi aussi, explosa le cuistot,  je suis révolté, et je refuse de faire encore cuire des Noirs !

Décidément, cela tournait au cauchemar. William Bridges n’eut la solution de l’énigme que plusieurs jours plus tard. Il avait commandé en Amérique, toute une série de conserves : des cerises, des carottes, etc… Les étiquettes de ces boites étaient aussi jolies qu’appétissantes et sans savoir lire, le cuisinier nègre en comprenait les images. Mais il y avait dans ce lot de conserves plusieurs boites de Farine de Tante Jemima (Aunt Jemima flour) dont l’étiquette représentait une négresse sympathique. Le cuistot en avait tout naturellement tiré les conclusions qui s’imposaient !!!

 

adapté du journal Tintin (1954)

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Vu dans le Journal de Tintin en 1958 - le terme bwana peut sembler à consonnance "colonialiste".

Il n'en est rien, il s'agit d'un mot swahili signifiant "chef, patron..., blanc, monsieur"

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dans Norbert & Kari (1963)

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publicité de 1965

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jemina

la farine américaine Aunt (Tante) Jemima... en 2021, la "marque"disparait

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publié en 1967

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publicité de 1967

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Article de Jean-Marie Reber publié en 1992 dans un quotidien suisse : Des têtes de nègre aux têtes de moine

 

Lorsque le vocabulaire nouveau fait en quelque sorte office de voile dissimulant une réalité jugée désagréable ou inacceptable, l'opération nous paraît avoir quelque chose de dérisoire et non exempte d'une certaine facilité. C'est un moyen commode de se donner bonne conscience.

 

Mais oui, il faut bien sûr lutter contre le racisme. Est-il nécessaire de le souligner? D'abord, lutter contre toute forme de racisme qui sommeillerait en soi. Ensuite, combattre partout où cela est possible la haine raciale, notamment celle qui est agitée un peu partout en Europe par des groupes ou groupuscules dont elle constitue le fondement de l'idéologie. C'est vrai que l'homme a la mémoire courte ou sélective et que beaucoup de ceux qui aujourd'hui jettent l'anathème contre les immigrants de couleur ou contre les Juifs s'emploient à oublier ou à nier l'aboutissement logique et programmé des théories nazies, à savoir l'holocauste. Etant donné que le virus du racisme est caché dans le cœur de chaque homme, il appartient donc aux autorités responsables de limiter au maximum les situations qui le font sortir de sa tanière. Il leur incombe ensuite de traiter avec dignité les cibles potentielles du racisme, notamment les requérants d'asile, et de leur offrir, le cas échéant, pleine protection contre ceux qui veulent leur nuire, poussés par la haine ou guidés par de sombres idéologies.

 

Souvenirs, souvenirs...

Tout cela est tellement évident qu'il serait somme toute superflu de le préciser. Toutefois, il vaut mieux ne laisser subsister aucune équivoque avant de me risquer à un terrible aveu: enfant, j'adorais les "têtes de nègre" Cela fait des décennies que je n'en ai plus mangé, mais je garde le meilleur des souvenirs de ce chocolat légèrement amer entourant une crème vaguement douceâtre. Or, voilà que les principaux fabricants de cette friandise n'ont rien trouvé de plus intelligent que de la débaptiser au nom de la sacro-sainte croisade contre le racisme. Désormais, la "tête de nègre" est devenue la "tête au choco". On me dira, la belle affaire, que son goût ne changera pas, que le chocolat restera foncé et la crème blanche et qu'enl 'occurrence il n'y a pas de quoi fouetter un chat. C'est possible et les chères têtes blondes d'aujourd'hui trouveront peut-être autant de plaisir à croquer les têtes au choco que nos générations les têtes de nègre. On ajoutera avec raison que tous les chocolatiers ne participent pas à ce numéro d'antiracisme et que certaines marques offriront encore - jusqu'à quand ? -les traditionnelles têtes de nègre à leur juvénile clientèle. Cet épisode est intéressant parce que révélateur d'un certain état d'esprit qui consiste, lorsqu'il s'agit de changer une réalité jugée insatisfaisante, à s'attaquer non pas au cœur du problème mais à préférer modifier l'apparence de ce dernier, notamment en jouant avec les mots. Les Français, dont nous partageons la langue et dont la pratique politique est principalement incantatoire, se sont révélés champions dans ce genre d'exercice. Les éboueurs sont-ils mal payés pour un travail pénible ? Manquent-ils de considération sociale ? Leur recrutement est-il difficile ? La solution est vite trouvée. Ce ne sont pas tant leurs conditions salariale sou de travail qui vont changer que leur appellation. Par la magie du vocabulaire, les éboueuers seront transformés du jour au lendemain en "techniciens de surface".

 

Cosmétisme

Dans le même ordre d'esprit, si ce n'est pas forcément très agréable d'être "vieux", est-ce que c'est plus confortable d'être une "personne âgée? Si ce n'est pas rigolo d'être "sourd" ou "aveugle", est-ce plus réjouissant d'être "mal-voyant" ou "malentendant"? Les "économiquement faibles" sont-ils plus heureux que les "pauvres"? Inutile de multiplier les exemples, ils sont bien connus de chacun. On ne dénoncera pourtant pas systématiquement ce cosmétisme du langage qui, sans doute, part de bonnes intentions et a permis toutde même d'envoyer aux oubliettes certaines expressions vieillies ou vexatoires. Ainsi, nul doute que la "mère célibataire" a avantageusement remplacé la "fille-mère" que l'on montrait encore naguère du doigt. La langue ne doit naturellement pas se scléroser. Vivante, elle s'adapte à la société et à l'évolutionde ses usages et mœurs. Il n'en demeure pas moins que lorsque le vocabulaire nouveau fait en quelque sorte office de voile dissimulant une réalité jugée désagréable ou inacceptable, l'opération nous paraît avoir quelque chose de dérisoire et non exempte d'une certaine facilité pour ne pas dire de la lâcheté. C'est un moyen commode de se donner bonne conscience, au besoin de sombrer dans le ridicule, comme dans le cas de notre tête de nègre.

 

Et les "petits-suisses" ?

Sans vouloir faire de nos chocolatiers des têtes de Turc, je ne peux m'empêcher de me poser laquestion suivante: si la "tête de nègre" est une insulte à la race noire, doit-on considérer que la "tête de moine", ce fromage fort apprécié, est un affront à l'Eglise catholique? Cette Eglise n'aurait-elle pas le droit de se déclarer incommodée par les "pets-de-nonne", cette pâtisserie au demeurant succulente? Et puisque nous sommes entre nous, bons Helvètes, allons-nous continuer à tolérer que la moitié de la planète gave ses bambins quotidiennement avec des "petits-suisses"?

 

Mais terminons sur un registreplus sérieux, celui de la cause des femmes qui m'est particulièrement chère. Celle-ci connaît, semble-t-il, également des problèmes de vocabulaire dans la mesure où le féminisme militant s'est donné pour mission de traquer le "sexisme" un peu partout. Les actes législatifs et administratifs sont notamment visés. Et est demandé la féminisation systématique des termes masculins employés traditionnellement. Au besoin, on ferait preuve de "créativité", en inventant des mots, en créant des féminins. Par exemple, le chef deviendrait au féminin la "cheffe"; le sapeur-pompier, la "sapeuse-pompière"; "le pasteur", la "pasteure" *. Je ne sais pas si la femme-curé, lorsque l'Eglise catholique se sera mise au goût du jour, deviendra la "curée". Pourquoi pas, après tout? On n'arrête pas le progrès ! Il est évident que comme dans le cas de la tête de nègre, l'accueil réservé à une telle démarche est souvent narquois ou irrité. Pou rma part, je me contenterai d'émettre un souhait: que ces questions de vocabulaire, qui sont perçues dans l'opinion surtout comme l'expression d'une stérile agitation, ne nuisent pas aux causes qu'elles prétendent défendre et qui méritent, elles, notre plein soutien.

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* ou "la pasteuse" ?

 

 

 

 

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