La chaise électrique a été mise au point à la fin des années 1880 par l'ingénieur électricien Harold P. Brown et le dentiste Alfred P. Southwick à la demande de Thomas Edison alors que les États-Unis cherchaient une alternative moins cruelle et plus efficace à la pendaison.

 

Martha M. Place (18 septembre 1849 - 20 mars 1899) est la première femme à mourir sur la chaise électrique. Elle est exécutée le 20 mars 1899 à la prison de Sing Sing pour le meurtre de sa belle-fille Ida Place.

article publié en 1927 :

 

A l'heure où nous mettons sous presse, on ne sait quel sort est réservé aux deux prisonniers de Charleston, à Sacco et Vanzetti, dont la terrible situation a ému le monde entier. Quel que soit le doute qui plane sur leur ca, nous n'avons pas à savor s'ils furent justement condamnéspour un assassinat véritable ou s'ils furent, au contraire , victimes d'une erreur judiciaire. Le seul fait qui importe est celui-ci : depuis sept ans, ces deux hommes sont condamnés à mourir et, depuis sept ans, de remise en remise, leur exécution est retardée; depuis sept ans, la mort plane sur eux, chaque jour mençante et chaque jour éloignée.

 

Ce supplice moral est le pire de tout. Même s'ils sont coupables, ces sept années de martyre continuel paraissent un châtiment plus effroyable que la mort elle même. C'est ce qui a soulevé l'émotion de toutes les âmes généreuses des etats-Unis et, on a pu le voir, dans le monde entier. Au nom de la simple humanité, tous les partis, toutes les relgions, toutes les philosophies se sont trouvés d'accord pour demander la grâce de Sacco et Vanzetti.

 

Un nouveau délai a été accordé. (Nouvelle peine et nouveau supplice !) Il expire le 22 août prochain*. Espérons que les juges seront enfin sensibles à l'appel de la justice et de l'humanité ! Mais si, contre toute attente, il n'en était pas ainsi... S'il n'en était pas ainsi, la loi inexorable devrait suivre son cours et, d'après l'usage américain, les deux condamnés seraient mis à mort par l'électricité.

 

Autrefois aux Etats-Unis, on pendait les condamnés à mort. Mais il y a une quarantaine d'années, un mouvemntt s eproduisit contre ce mode d'exécution jugé barbare et, par esprit humanitaire, on décida d'employer l'électrocution.

 

La première application de ce procédé eut lieu, le 6 août 1890, dans la prison d'Aubrun. Le premier patient, un assassin nommé Kemmler, s'y prêta avec une bonne hummeur parfaite. "Il paraissait très éveillé, tout au spectacle qui se déroulait autour de lui", racontait un témoin. Sans doute, en bon Américain, fervent de toutes les nouveautés excentriques, Kemmler éprouvait-il de la fierté à la pensée d'être le premier assassin expédié par l'électricité. Avoir son nom attaché à une telle innovation était chose d'un prix considérable. Kemmler, apparament, pensait que ce n'était pas trop cher de payer cela de sa vie.

 

Quand Kemmler fut assis sur la chaise électrique, l'exécuteur pressa le bouton. Pendant dix-sept secondes, le courant passa. L'homme paraissait mort. On allait le détacher, lorsque, soudain, du fond de sa poitrine sortirent des sons étranges qui ressemblaient à des plaintes inarticulées. Les assistant étaient atterés... Que faire ?... On décida de "remettre ça". Mais cette fois, on en remit trop; si bien que le patient, non content d'être électrocuté, fut bel et bien carbonisé.

 

Ce facheux début valut une mauvaise réputation à l'électrocution. En 1893, après huit expériences de ce genre, des perfectionnements furent réalisés. L'électrocution fut en quelque sorte codifiée. depuis lors, on applique les électrodes au pront et au mollet droit, avec des durées de 20 à 30 secondes.

 

Le choix des courants a lui-même été très discuté. C'est ainsi que plusieurs savants, parmi lesquels Edison, ont préconisé l'emploi des courants continues qui électrolisent et brûlent le loque humaine à partir de 1.300 volts. D'autres ont continué d'opter pour les courants alternatifs, plus foudroyants, mais auxquels on ne saurait attribuer qu'une action momentanée, non décisive. On a v, en effet, certains condamnés revenir à eux, si l'on combattait l'asphixie électrique produite par l'alternatif.

 

Pour être moins sanglante que la guillotinie, l'électrocution a, sur celle-ci, cette infériorité de ne pas donner la certitude de la mort absolue, immédiate et sans souffrance.

 

____________________

* Nicola Sacco et Bartolomeo Vanzetti furent exécutés dans la nuit du 22 au 23 août 1927.