ACCUEIL | L'AGRICULTURE | LA MOISSON

 

 

 

 

 

 

La moisson tire à sa fin. Il ne reste plus guère que quelques champs de blé de printemps ou de blé d’hiver semé en terres froides, où la maturité s’effectue plus tardivement, à couper.

 

Toutes nos campagnes présentent en ce moment l’aspect d’une activité fiévreuse. Ici, ce sont les moissonneuses d’autrefois qui coupent les blés au moyen de la sape cependant que du pic ils rassemblent les tiges et les épis lourds et en les roulant avec une dextérité toute professionnelle en confectionnent des javelles que, dans un instant, les lieuses qui les suivent, assembleront, deux à deux dans un lien de paille nouée.


Là, où le champ est plus important, c’est la machine qui fonctionne. Tirée par deux ou trois chevaux – car ce travail est pénible et lourd – la moissonneuse-lieuse que conduit un spécialiste avisé et prudent, opère avec une rapidité merveilleuse dans les blés restés droits, et elle exécute un beau travail. Si, au contraire, la récolte a été plaquée au sol par une tempête et les orages, il y a lieu de n’opérer que lentement et de relever au besoin les épis que les couteaux de la machine trancheraient trop court.


Tandis que ce travail s’achève, dans les terres voisines, on ne voit que moyettes ou dizaux abondamment garnis de beaux grains dorés. Déjà, les chariots emmènent leurs lourdes charges de gerbes qui passeront sous peu à la batteuse.

 

Presse régionale (1932)

 

___________________________________________

 

 

publicité de 1922

 

___________________________________________

 

 

LA MOISSONNEUSE

 

La moissonneuse existait déjà au début de l'ère chrétienne. Couramment utilisée en gaule et dans le monde latin, on en trouve une description très précise chez Pline l'Ancien. Curieusement, la moissonneuse tomba ensuite dans l'oubli et ne réapparut, mécanisée, qu'à l'ère industrielle A partir de 1800, les variétés de moissonneuses vont se multiplier, parmi lesquelles nous citerons plus particulièrement la moissonneuse-batteuse, inventée par l'Américain Lane en 1818 et rendue opérationnelle en 1836 grâce aux perfectionnements de Moore et Hascall; la moissoneuse tractée de Cyrus McCormick en 1831; la moissonneuse-lieuse des Américains John F. Appleby (1858) et Walter Wood (1871); la moissoneuse-batteuse automotrice, dont le prototype fut proposé en 1888 par l'Américain Best et qui ne fut effectivement opérationnelle qu'en 1944, lors de son véritable lancement par la firme américaine Massey-Harris.

Actuellement (cet article a été publié à la fin des années 1980), quelque 3 000 moissonneuses-batteuses sont vendues en france par an. Le leader mondial dans le domaine est la société américaine New Holland avec 27,8 % du marché.

Les sociétés américaines International Harvester et New Holland commencèrent à étudier la moisson euse-batteuse à battage axial en 1962, mais le premier prototype ne fut construit

qu'en 1975. Grâce à son rotor central et à son système de séparation, cette machine représente le plus grand changement depuis la motorisation.

 

 

 

 

___________________________________________

 

 

 

en 1947

 

 

en 1951

 

 

en 1940

 

 

en 1947

 

 

en 1951

 

___________________________________________

 

 

LA MOISSONNEUSE-BATTEUSE

 

Le temps est révolu où l'utilisation des machines agricoles représentant le sommet de la technique demeurait l'apanage des grosses exploitations américaines. La motoculture fait en France des progrès rapides envahissant par ses magnifiques et étonnantes réalisations le camp de ses détracteurs dont elle dissipe les idées préconçues ou les objectons mal fondées.

Cependant le problème du moirsonnage-battage est de ceux qui soulèvent actuellement le plus de discussions. On le comprend aisément quand on considère qu’il met en jeu, non pas la préparation d’un champ ou des façons culturales toujours susceptibles de correction en cas d'insuccès mais l’aboutiisement d'une culture, son résultat définitif, toute une récolte sur laquelle le cultivateur a fondé ses espoirs. Dès lors, il devient de la plus grande importance que la machine réponde à des conditions idéales d'utilisation et de rendement.

 

Un examen sommaire et objectif des avantages et inconvénients du moissonnage-battage ne peut qu’élargir les vues des utilisateurs et les instruire des possibilités ou des difficultés d’emploi d’une machine qui tend à se généraliser.

Il convient de porter, en tout premier lieu, à l'actif du moissonnage-battage une économie appréciable de main-d’œuvre. Alors qu’une butteuse munie de sa presse requiert un effectif de 18 à 25 ouvriers, la moissonneuse-batteuse peut être desservie par 3 à 5 personnes préposées à la conduite du tracteur, à la surveillance de l’ensachage, au transport du grain et au ramassage de la paille.

L’économie d'énergie est incontestable puisque pour une grande coupe de moissonneuse- batteuse automotrice, la puissance nécessaire au seul battage est encore loin d’atteindre celle qu’utilise une batteuse d’entreprise, munie de sa presse.

Quant au grain, si la coupe est faite au moment propice et si les batteurs sont bien réglés, il sera récupéré en totalité. Plus de pertes subies par la mise en moyettes, le chargement, et le déchargement des gerbes. Il n'est pas inutile de souligner aussi l’économie importante réalisée en moyens de liage, la sécurité de la récolte qui, rentrée dès que fauchée, n’a plus â craindre les intempéries et les risques d’incendie.

 

Tels sont les principaux arguments que font prévaloir les partisans du moissonnage-battage. Ses détracteurs présentent des objections auxquelles l’expérience acquise en ce domaine permet de répondre.

La nécessité pour moissonner d’attendre que le grain soit complètement mûr et sec peut handicaper le cultivateur qui, en certaines années, voit plusieurs champs atteindre simultanément leur maturité. A noter que les récoltes de blé et d’avoine peuvent, contrairement à celle du colza, traverser une période pluvieuse sans dommages. La pluie peut, compromettre une récolte sur gerbes, soumises rapidement à la germination, elle ne modifie pas pratiquement l’état des grains de blé mûrs.

Le problème de la paille prête aux critiques les plus sérieuses, à tel point que l’on remet parfois en question l’intérêt du moissonnage-battage pour revenir au liage. Il serait chimérique de faire machine arrière et de remonter le courant. Brûler la paille comme cela se fait en Amérique est une solution barbare et un gaspillage impardonnable, étant donné les besoins de nos sols en humus. Dans nos régions d'élevage, la récupération de la paille s’avère nécessaire et devient une opération rentable avec le "pick up baler" préférable à la botteleuse combinée avec la machine, qui lie souvent une paille encore verte et lourde.

La phase finale de la récolte : le stockage et la conservation du grain, est à coup sûr la plus délicate. Ces deux opérations sont en étroite dépendance et il ne nous est pas possible ici d’examiner toutes les solutions proposées par les techniciens.

Ce que l’on conçoit bien c’est que les organismes stockeurs ne sont pas en mesure de conserver les quantités importantes de blé récoltées avec la moissonneuse-batteuse. Il paraît donc indispensable de réaliser le préstockage à la ferme. Nous ne nous étendrons pas sur les précautions à prendre pour assurer la bonne conservation du grain, sur la nécessité de laisser l'air circuler entre les sacs, au besoin de les vider, de séparer les lots de grains secs et de grains humides. Le problème du séchage ne peut être résolu intégralement que dans les silos coopératifs où les moyens de manutention et de ventilation sont économiquement utilisables. Le cultivateur ne peut disposer que de moyens de fortune : séparation des lots, pelletage, cheminées et couloirs d’aération, etc. Dans ce domaine, où les difficultés à surmonter sont, surtout d'ordre économique en raison des frais d’installation et de fonctionnement des séchoirs et greniers de stockage, la formule coopérative semble être la solution de l’avenir.

Il peut rester aux détracteurs de la moissonneuse-batteuse l’argument, économique. La difficulté d’amortissement du matériel est aisément résolue dans les moyennes et grosses exploitations où les sommes consacrées aux travaux de battages sont très élevées. Quant à la petite exploitation, elle peut, sous la forme de coopérative d'utilisation en commun du matériel, tirer le plus grand parti du moissonnage-battage. Pour satisfaire au moment opportun les demandes des utilisateurs et assurer, successivement dans le temps, avec l’amortissement de la machine la distribution du travail, il y aura lieu de procéder à l’échelonnement des semis et à l’emploi des variétés de maturité différente. Les adhérents des coopératives conviennent que c’est là un inconvénient majeur ; une bonne entente peut cependant facilement y obvier.

 

Les difficultés que soulève le problème du moissonnage-battage ne sont pas, à proprement parler, insurmontables. Par des dispositions techniques judicieuses, par une utilisation rationnelle de la machine, par une organisation méthodique du travail, il sera possible de tirer parti au maximum de l’évolution que représente le moissonnage-battage dans les nouvelles méthodes de récolte. La moissonneuse-batteuse a conquis la grande culture ; dans les années qui viendront elle pénétrera progressivement en profondeur, se mettant à la portée des moyennes exploitations par la voie des coopératives. Il est indéniable qu'à l’heure actuelle ce progrès et cette tendance s’affirment avec force.

 

publié en 1949

 

 

moissonneuse-batteuse

 

___________________________________________

 

 

 

batteuse - publicité de 1934

 

 

batteuse ets caille neuville sur escaut nord

batteuse - publicité de 1937

 

 

en 1947

 

 

en 1947

 

___________________________________________

 

 

 

 

gravure de 1860

 

 

 

batteuse - gravure de 1892

 

___________________________________________

 

 

La moisson des Champs-Elysées - dimanche 24 juin 1990

 

 

Les Champs-Elysées, la plus célèbre avenue de Paris, a été transformée en un immense champ de blé, dans le cadre d'une spectaculaire opération de promotion de l'agriculture. Quelque 15.000 palettes de blé de 250 kilos chacune, cultivées dans des serres géantes de la banlieue parisienne, ont été mises en place tôt le matin sous l'œil ébahi des touristes. Et dans la soirée, quatorze machines agricoles, trois moissonneuses-batteuses et une demi-douzaine de tracteurs ont moissonné l'avenue,du rond-point des Champs-Elysées à l'Arc de triomphe.

 

 

 

___________________________________________

 

 

à voir également :

Les foins

 

à lire :

Après-midi d'été en Thiérache (texte de Jean Richepin)

 

___________________________________________

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  ACCUEIL | L'AGRICULTURE | LA MOISSON

 

bachybouzouk.free.fr