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Quelques textes :
LA FAUCHEUSE
La faucheuse était achetée. Vers la fin mai, on l'avait vue avec ses roues et son siège peints en vermillon, avec ses dents de scie bien aiguisées, son timon* portant la marque de fabrique du vendeur.
L'herbe foisonnait, elle était mûre...
Michel monta sur le siège en fer, au dessus de la barre coupeuse. Les dents de la scie s'engagèrent dans l'herbe, et l'herbe coupée se coucha, glissa sur le plancher de la machine, puis retomba toute luisante sur le sol, humide encore le long de la tige et rose près de la racine. Derrière la machine qui allait sans une pause, avec un cliquetis régulier, elle formait un sillage, un long miroir de sève, que la lumière enfin atteignait et séchait.
RENE BAZIN - Le Blé qui lève
* timon : pièce de bois de laquelle on attelle un cheval
UN FAUCHEUR
Campé d'aplomb sur ses reins solides et les genoux ployés, son buste allait et venait de droite à gauche, d'un mouvement égal et cadencé, tandis que la faux coupante passait dans l'herbe dure. Chaque fois il avançait d'un pas; derrière lui s'amoncelait la jonchée odorante. S'étant arrêté pour respirer un peu, il s'appuya sur le manche de sa faux. La sueur ruisselait à flots de son front hâlé. Alors, s'étant baissé, il prit un baril de chêne dans une touffe d'herbe et il but longuement, goulûment, la tête renversée en arrière, laissant tomber dans sa bouche grande ouverte le filet de vin rouge.
EMILE MOSELLY - Le Livre de la Misère
LA RENTREE DES FOINS
C'est la rentrée générale des foins; les granges se bourrent jusqu'aux tuiles faîtières. Les hommes et les femmes se dépêchent, parce que le temps menace et que, si la pluie tombait sur le foin coupé, il perdrait de sa valeur. Tous les chariots roulent; on charge l'un, tandis que les chevaux ramènent l'autre à la ferme. Il fait déjà nuit que le va-et-vient dure encore. Une jument mère hennit dans les brancards. Elle répond à son poulain qui l'appelait et qui a passé la journée au pré sans boire. Elle sent que c'est la fin, qu'elle va le rejoindre et elle tire du collier comme sui elle était seule attelée.
JULES RENARD - Ragotte
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Quelques extraits de devoirs d'élèves en 1939 :
LA CAMPAGNE EN JUIN
Juin ! C’est le moment des foins. Des vaches ruminent, paresseusement étendues à l'ombre des grandes haies d'aubépine. Papillons et libellules voltigent gracieusement sur l'herbe mûre qui oscille lentement sous la caresse du zéphyr.
LA FAUCHAISON
De tous les côtés, nous arrive le cliquetis des faucheuses mécaniques que les chevaux entraînent à travers les grasses prairies. Partout les machines coupent l'herbe odorante. Seul dans toute la plaine, un paysan fauche, à la main, une petite pâture.
LE FAUCHEUR
D'un mouvement large et régulier, l'homme lance sa faux luisante dans l'herbe épaisse, où elle trace un large andain. De temps à autre le faucheur se redresse, saisit une pierre dans le coffin suspendu à sa ceinture et, à petits coups rapides, aiguise la lame qui semble gémir.
LA FAUCHEUSE MECANIQUE
Nous examinons attentivement la machine que son conducteur a, fort obligeamment, arrêtée. "...Mes chevaux souffleront un peu", dit-il. Il nous montre la terrible lame aux dents triangulaires, le porte-lame, la bielle et le plateau-manivelle. Nous nous écartons quelque peu et le cultivateur monte sur son siège pour faire fonctionner l'embrayage et les deux leviers qui commandent la scie et donnent aux dents du porte-lame l'inclinaison nécessaire. Un léger coup de fouet et voici la faucheuse en marche. Quel contraste avec le travail lent et pénible du faucheur.
LA FENAISON
Armés de fourches ou de râteaux, des hommes et des femmes mettent en tas le foin qui a été retourné plusieurs fois par la faneuse mécanique. Il achèvera de sécher et, dans quelques jours, les lourds chariots le ramèneront à la ferme.
L'ENGRANGEMENT
Sur le chemin du retour, nous croisons des chariots chargés du foin sec qui va être entassé dans les granges. Ils laissent derrière eux un parfum pénétrant qui me donne envie de me coucher dans la prairie voisine.
LE PROGRES
Les cultivateurs de notre bourg n'emploient plus la faux que pour "déborder", c'est à dire frayer le passage de la faucheuse mécanique autour de la prairie. Tous possèdent une faucheuse mécanique, ainsi qu'un râteau-faneur qui fait autant de travail que cinq hommes. Quelques-uns emploient même une déchargeuse mécanique à griffes pour rentrer le foin au fenil; avec cette curieuse machine deux hommes engrangent trois fois plus de foin que quatre hommes se servant d'une fourche.
LE RENDEMENT
L'herbe fauchée met de deux à quatre jours pour sécher, suivant la température. Cette année le rendement a été légèrement déficitaire: 40 quintaux à l'hectare, alors qu'il est ordinairement de 50 quintaux. Aujourd'hui, les paysans se hâtent dans la crainte d'un orage. Ils ont peur que la pluie ne vienne gâcher la récolte. Un bon foin, disent-ils, ne doit pas avoir été mouillé.
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Et un peu de matériel agricole...
LA FAUCHEUSE
L'Américain Jeremiah Bailey fut le véritable inventeur de la faucheuse mécanique. Brevetée en 1822, sa faucheuse rotative utlisait un disque tranchant quitournait horizontalement à quelques centimètres du sol.
On doit le bras de coupe, spécifique au fauchage du foin, à l'Américain William Manning, qui le réalisa en 1831. Mais il ne fut fabriqué industriellement qu'à partir de 1850.
LA FANEUSE
En 1820,Robert Salmon conçut une macchine qui soulevait l'herbe coupée et la retournait pour lui permettre de sécher intégralement grâce à l'action du soleil et du vent.
En une journée, la machine pouvait réaliser l'équivalent du travail de 15 femes, voire plus si le cheval marchait d'un bon pas.
Cependant, les défauts de cet outil trop brutal, qui éparpillait le foin, s'opposèrent à son développement. Vingt ans plu tard, des faneuses à fourches furentinventées. On les employa jusque dans les années 1930, où on les remplaça par des râteaux-faneurs-andaineurs.
PRESSE A BALLES DE FOIN
La presse à balles de foin a été inventée en 1853 par l'Américain H.L. Emery. En effet, quand les Etats-Unis durent livrer de grandes quantités de foin dans les grandes cités, pour nourir les chevaux utilisés dans le transport et l'indutrie, il devint indispensable que le foin se présentât sous une forme compacte.
Une accélération de cadence fut acquise avec la machine à production continue de P. K. Dederick (1872).
Les presses à vapeur "à production perpétuelle" furent introduites en 1884.
TARNSBALLE
Breveté en 1987, le système Transballe est un appareil extrêmement maniable pour la manutention des balles de fourrage. Il permet la prise et la dépose de la balle de foin ou de paille grâce à un levier. Inventé par le Français Jean Sivignon.
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