Quand un instituteur de l'un des Quatre Cantons Suisses demande à ses élèves le nom du premier homme, il se trouve toujours un jeune garçon à la tignasse blonde pour répondre avec aplomb : Guillaume Tell ! Voici la vie du héros national suisse, telle que vous la verrez  sur votre écran.  Cet archer hors pair est pour tous les Suisses, le héros de l’indépendance de leur pays.

En l’an 1307, tous les paysans étaient las de la tyrannie des baillis d’Habsbourg. Guillaume Tell est plus qu’un franc-tireur au sang vif qu’un rusé conspirateur.  C’est pourtant son audace stupéfiante qui gagnera la partie. Tout  a commencé à cause d’un chapeau. Le bailli Gessler veut humilier les habitants d’Altdorf en leur imposant de saluer son couvre-chef planté au bout d’une perche sur la grande place du bourg.  Guillaume Tell passe devant, la tête haute. Le bailli le convoque et le condamne à transpercer d’une flèche une pomme placée sur la tête de son fils Walter. La main du héros ne tremble pas. Il sort vainqueur de la terrible épreuve. Ficelé par les argousins du tyran, il est jeté dans une barque. Pour atteindre la prison, il faut traverser le lac. Une tempête se lève. Le prisonnier a aussi la réputation d’être un batelier expérimenté.  Pour éviter le naufrage, on lui confie la barre. Au moment d’accoste, il saute sur la berge, repousse du pied l’embarcation et se sauve. Il se réfugie dans une grotte et mène une existence de hors-la-loi jusqu’au jour où le bailli tombera percé d’une de ses flèches.

Ces exploits vous sont racontés en treize épisodes. La série a été achetée par la RTF à la télévision anglaise. Le metteur en scène du feuilleton, Ralph Smart, est le même que pour Lancelot. Guillaume Tell a les yeux noirs, les cheveux bruns, le visage de pionnier de Conrad Phillips, 1 m 85, 33 ans. Avant d’interpréter  ce rôle, il a été Robin des Bois pour les jeunes téléspectateurs britanniques. Il ne se jugeait pas pour autant digne d’être le héros suisse : Il faut l’entrainement d’un champion pour être à la hauteur, dit-il. Escrime, judo, boxe et naturellement, tir à l’arc et à l’arbalète… Il s’exerça pendant six mois. Conrad Phillips est dans la vie un ancien héros de l’indépendance anglaise pendant la guerre contre les nazis. A 15 ans, il falsifie sa carte d’identité pour avoir l’âge requis pour entrer dans la Royal Navy. La marine de guerre est une bonne école, pour les acteurs de films d’aventures, dit-il. Sur un plateau de tournage, la fièvre dépasse celle d’un branle-bas de combat sur le pont d’un cuirassé !

Son fils, Walter Tell, a le visage d’un comédien qui rêve d’être un jour un cosmonaute.

les deux photos ci-dessous et le texte sont extraits du journal Pilote n° 149 du 30 août 1962