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Plus décontracté que jamais, toujours aussi sympathique, l’œil vif et malin, Robert Chapatte, un papier à la main, s’approche de l’ami Couderc.
- Bonsoir, Roger, quels sont les résultats du Rugby ?
- Ce jeu à XV ? Il n’a pas eu lieu à cause u terrain qui était gelé, répond Monsieur Roger en lui serrant vigoureusement la main, mais dans le sud-est il y a eu une belle descente de 3/4…
Ce disant, Roger Couderc n’arrête pas de prendre la main de son camarade et de la secouer comme un prunier.
- Oh la ! la ! gémit ce dernier, quel est ce nouveau jeu de paume ? Allons-nous en venir aux mains ?
- Un jeu très sérieux : le record du shake-hand a été pulvérisé aujourd’hui par un Anglais…
Ce gag des poignées de main, vous l’avez vu un dimanche soir sur le petit écran.
Une autre semaine, c’était Couderc qui taquinait Zitrone ou Darget qui avait refusé de quitter son imperméable. Ce sont les gaietés en direct de Sport Dimanche, l ’émission des copains du service dynamique de Raymond Marcillac, une des émissions les plus anciennes et les plus rodées de la TV dans un décor qui semble immuable.
Le plateau est délimité par deux panneaux : l’un formant bibliothèque, l’autre tapissé par les agrandissements de photos olympiques. Devant le décor en angle, trois bureaux hérissés d micros sur lesquels sont braquées trois caméras. Le téléspectateur voit ce qui se passe dans ce champ de 6 mètres de large sur 4 mètres de profondeur. Mais ce triangle laisse libre une partie de l’immense studio. Dans cette pénombre, il s’e passe des choses insolites ! Vous avez que dans cette émission, tous les membres de l’équipe Marcillac – sauf ceux qui font des reportages sur le terrain – sont interviewés à tour de rôle par le présentateur Couderc, Chapatte ou Darget. Ceux qui sont assis et parlent en direct peuvent redouter les initiatives de leurs collègues qui attendent dos à la caméra et, derrière les décors, on complote comme dans les coulisses. Cachés dans l’ombre ou juchés au premier étage, à la hauteur des projecteurs, nous avons pu voir ainsi ce qui échappe aux téléspectateurs.
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photos : vue aérienne du plateau de l'émission, la "tournette du générique", l'équipe du sport, la régie
Le pari est tenu et gagné pour la 3 ou 400ème fois. Le style de Sport Dimanche est vraiment sportif. La règle est de faire une émission bien travaillée et bien informée qui apparaisse improvisée. Pour se mettre en forme et garder le sourire, on s’entraine dans la joie en coulisses.
Mais il y a une autre réalité que le spectacle du plateau, au rez-de-chaussée. Toute la troupe obéit à distance à un maître de jeu invisible : Solange Peter, serrant sa cigarette entre ses dents, comme un capitaine à la hune, télécommande Sport Dimanche là-haut au premier étage. Dans la cabine de la régie, ell est penchée sur un clavier de boutons rouges, devant quatre écrans témoins. Elle correspond par micro avec les cameramen qui ont des écouteurs pour recevoir ses ordres : A vous, la 2, cadrez sur le présentateur… Elle coupe le direct du plateau pour passer le relais à la station de Marseille ou de Toulouse qui assure le reportage d’un match se déroulant dans le midi de la France. Elle branche sur la connexion du télécinéma un film ampexé (sur bande magnétique) et commenté en cabine par un de nos compères.
L’aventure de cette émission ne commence pas à 20 heures quand les vedettes arrivent sur le plateau et que Solange Peter et sa script montent se cloîtrer à la régie.
Ces 25 minutes de direct sont le résultat d'une longue préparation.
- Sport Dimanche est un travail d’équipe, nous dit Raymond Marcillac Le point de départ : la conférence de travail du lundi qui désigne le préparateur et le présentateur de la prochaine émission et qui, selon le programme des matches et de leur importance, décide d’envoyer dans la nature des reporters ou de faire appel à une station régionale pour assurer le relais.
Le dimanche à partir de 17 heures, la course contre la montre démarre.
journal Pilote n° 168 du 10 janvier 1963
Avant l'émission, un peu de fond de teint... Robert Chapatte (1922-1997), Léon Zitrone (1914-1995), Thierry Roland (1937-2012) et Claude Darget (1910-1992).
photos ci-dessous : les panneaux affichant les résultats sportifs et la "tournette du générique" - Roger Couderc lit les dépêches sportives arrivées sur les téléscripteurs.
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