Les téléspectateurs qui ont suivi les premiers exploits du Journal Télévisé, restent encore sous le charme de cette speakerine qui savait si bien dire, le soir : Bonne nuit, faites de beaux rêves ! C’était Jacqueline Joubert.

 

Celle qu’on avait baptisée à ses débuts Mademoiselle Sourire avait d’autres qualités : l’esprit d’à-propos et le sang-froid. C’était indispensable pour une époque faite d’imprévus, de pannes, d’incidents techniques cocasses mais embarrassants : On oubliait souvent de me communiquer les programmes, nous dit-elle. Plusieurs fois, un technicien de la régie s’est mis à quatre pattes, au cours d’un passage en direct, pour me donner avec force gestes, en langage de muet, le titre d’un film ou le nom d’un artiste. Je ne disposais pas d’une cabine à part comme nos quatre speakerines actuelles. Je vivais au milieu du studio, attendant mon heure. J’avais la manie de me déchausser. Pendant mes annonces Pierre Tchernia ou d’autres camarades venaient me chatouiller la plante des pieds. Je devais rester impassible devant la caméra. Il arrivait qu’une pendule servant d’accessoire dans une dramatique et oubliée dans un coin par un machiniste, se mit à sonner alors que j’étais en train de parler, ou bien c’était la porte d’un décor qui s’effondrait ou encore un reporter qui imitait le rugissement du lion pour couvrir ma voix.

 

 

Jacqueline Joubert (1921-2005) fit son apparition comme speakerine le 25 mai 1949. Elle fut l'épouse du journaliste Georges de Caunes. Elle est la mère d'Antoine de Caunes