L'idée de ce jeu télé diffusé de 1981 à 1984 : un reporter habillé en rouge, Philippe de Dieuleveult, cherche des trésors en hélicoptère. Philippe de Dieuleveult, né le 4 juillet 1951, a disparu "mystérieusement" le 6 août 1985. Plusieurs animateurs dont Philippe Gildas (photo ci-dessous) présentèrent l'émission en studio.

Le 6 août 1985, dans les rapides d'Inga, au Zaïre, l'aventurier aux semelles de vent disparaissait ainsi que six autres membres de l'expédition "Africa Raft". Deux ans après, c'est le silence.

Et l'on ne sait toujours pas exactement ce qu'il s'est réellement passé ce fameux 6 août, à Inga. Philippe de Dieuleveult* est-il mort noyé? A-t-il été victime d'une bavure de l'armée zaïroise, ou a-t-il été enlevé par des mercenaires angolais? Malgré l'infatigable combat de la famille de Dieuleveult et les interventions du sénateur Louis de Catuelan à la tribune du Sénat, le gouvernement français semble bel et bien décidé désormais à ne pas vouloir en dire plus. "La thèse de l'accident reste la plus plausible" a déclaré Roland Dumas, alors ministre des Relations extérieures.

Pourtant, c'est établi aujourd'hui: Philippe de Dieuleveult est mort pour une cause extérieure au fleuve et la noyade est maintenant à exclure. Alors, pourquoi, diable, aurait-on retrouvé intact le raft de Dieuleveult, le "Françoise", échoué au bord du fleuve ? Que penser de cet ingénieur zaïrois qui dit avoir vu trois hommes débarquer, ce petit matin du 6 août. Son témoignage s'est quelque peu modifié par la suite, de même que celui de deux ingénieurs américains, Steve Allan et Ken Silman qui disaient, le jour même du drame, avoir vu Philippe et ses compagnons être... mis en joue par les militaires zaïrois. Que penser de cette décharge, que l'on a fait signer aux deux rescapés, Jean-Louis Amblard et François Laurenceau, certifiant qu'ils n'avaient entendu "aucun coups de feu". A l'en-droit même où Philippe a été vu débarquant, avec deux de ses compagnons, on a retrouvé des objets, ainsi qu'une carte, à une distance suffisamment éloignée pour que ceux-ci n'aient pas été apporté par le courant. Alors...

Alors, les militaires zaïrois, c'est presque entendu aujourd'hui, auraient tué Philippe de Dieuleveult, par erreur. La défense du président Mobutu ? Quelques mots, horribles: "Mes soldats n'ont pas tiré une seule cartouche. Les rapides d'Inga sont infranchissables. Dieu n'a pas voulu que les aventuriers franchissent le fleuve, voilà, c'est tout". Ce sont ses seules déclarations. A la lumière de nouveaux éléments, Mobutu a perpétuellement refusé de s'exprimer à nouveau.

Deux ans après, le silence. L'affaire Dieuleveult a été classée. Pour toujours hélas! sans doute.

Article d'Arnaud Bédat publié en 1987

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* né le 4 juillet 1951