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"Chapeau melon et bottes de cuir" est le titre français de deux séries télévisées : la série britannique "The Avengers" (1961-1969) et sa suite, la série franco-canado-britannique "The New Avengers" (1976-1977).
extrait d'un article de Mireille Monnier publié en janvier 1994 (Suisse):
... on excepte la récidive, "The new avengers", qui réunit Patrick Macnee, Joanna Lumley (Purdey) et Gareth Hunt (Mike Gambit): elle n'a pas le panache des épisodes tournés jusqu'en 1969 sous le titre original de "The avengers". Or, ô joie, c'est dans cet âge d'or que la TSR a puisé les 57 aventures qui vont nous visser devant l'écran tous les dimanches après-midi à partir du 2 janvier. En fait, il s'agit de deux saisons de la série: la cinquième (1967-1968) (qui fut aussi la première en couleur), composéede 25 épisodes, avec Madame Peel (Diana Rigg), et la sixième (1969), soit les 32 épisodes avec Tara King (Linda Thorson).
De l'une à l'autre, John Steed (Patrick Macnee) est resté pareil à lui-même, délicieusement anachronique. Old England jusqu'au bout du parapluie, il a traversé tous les épisodes avec la silhouette de gentleman que lui ont dessinée les costumes typiquement "british" de... Pierre Cardin. C'est du côté de ses partenaires qu'est venu le changement.Sans doute la plus appréciée de toutes les John Steed girls, Diana Rigg, féline et adepte des arts martiaux, a fait scandale avec ses mini-jupes (elle était la première héroïne de télé à en porter et les distributeurs américains de la série ayant exigé qu'elle cesse se sont heurtés à un "Niet popov", tandis que ses très avant-gardistes "Emmapeelers" - combinaisons de crimplène et jersey complétées par des bottillons de même métal -, la posaient en femme d'action, libérée mais désirable. Linda Thorson, engagée en 68 pour remplacer une Diana Rigg qui voulait changer d'air, ne lâche pas la mini-jupe; elle l'assortit de cuissardes et apporte au personnage ses courbes, plus généreuses que celles d'Emma, ses yeux de biche, son sac à main lesté d'une brique et de nouveaux rapports avec Steed. Fini la franche ambiguïté qui présidait aux relations avec Madame Peel, veuve de son état; certaines attitudes et autres dialogues insinuent fortement, sans jamais le dire, qu'ilexiste entre Steed et Tara une relation intime.
Articulées autour de "Ne m'oubliez pas!, épisode charnière où s'opère la passation de pouvoir entre Emma et Tara, les deux saisons ont connu des succès inégaux. La cinquième a amené la consécration mondiale, la sixième a vu s'effriter son audience sur le marché américain: en clair, c'était le début de la fin, l'enterrement. Mais en grande pompe!
Pour n'avoir pas fait l'unanimité, cette saison est en effet bourrée de qualités, à commencer par des scénarios délirants et une photographie hyperléchée. C'est avec elle aussi qu'entre en scène le désopilant Mère-Grand, supérieur de Steed aussi replet que finaud, et excellemment interprété par Patrick Newell. C'est elle encore qui multiplie ces références qui font les délices des cinéphiles: "Le legs" a hérité du "Faucon maltais", "Je vous tuerai à midi" de "Le train sifflera trois fois", "Trop d'indices" est un clin d'oeil à Sherlock Holmes, "Brouillard" à Jack l'éventreur, "Etrange hôtel" à une autre des extraordinaires séries des années soixante, "Le prisonnier". C'est elle toujours qui a produit les délicieux fruits de l'étrange que sont "Le matin d'après" (où Londres, complètement désertée, est aux mains d'un groupe paramilitaire) et "Du bois vermoulu" (ou l'art de désintégrer le bois à des fins criminelles). Avouez qu'on a rarement vu agonisante aussi vigousse! *
De la cinquième saison, qu'on attaque dimanche avec "Bons baisers de Vénus", on se réjouit déjà de retrouver "Qui suis-je?"" où les deux agents sont transformés en parfaits rustauds par une machine à transférer les âmes: Steed va jusqu'à oser une claque retentissante sur les fesses de la belle Emma! Il faut l'avoir vu pour le croire... Mais il y a aussi le sinistre et étrange "Joker", l'effrayant "des cybernautes", le surprenant "Interférences" où Steed et Emma sont confrontés à leurs doubles sous le regard de Christopher Lee, ou "Le dernier des sept" qui réunit Charlotte Rampling et Donald Sutherland, rien que ça!
"Rien n'y était laissé au hasard: les vêtements, les décors, les véhicules, tout faisait l'objet de discussions au sein de l'équipe de création(...). Chaque épisode "était tourné comme s'il s'agissait d'un petit film, avec, pour chacun, une partition différente".
On est pris de nostalgie à la lecture de ces propos de Brian Clemens qui fut l'âme de "Chapeau melon et bottes de cuir", au cœur de la production et de la réalisation des 187 épisodes, pratiquement de A à Z. Et vu la sous-crotte qu'on sert aujourd'hui sous l'appellation non contrôlée de série, on ne peut que persister et signer: Steed tombe Peel.
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* en Suisse : vigoureuse

Patrick Macnee et Honor Blackman (Dr. Cathy Gale)

Diana Rigg ( Emma Peel) et Patrick Macnee

Linda Thorson (Tara King) et Patrick Macnee

Joanna Lumley, Gareth Hunth et Patrick Macnee (Chapeau melon et bottes de cuir - The New Avengers

Linda Thorson (Tara King) et Patrick Newell (Mère-Grand)
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