De l'activité professionnelle de mon père, en tant qu'artisan électricien à Bachy (Nord), il me reste un document assez intéressant, qui souligne l'avancée du progrès des années 60 en matière de confort à la maison : son registre (que l'on appelle aujourd'hui, livre de police) de la R. T. F. (Radiodiffusion Télévision Française). C'est en fait un registre des sorties que tout commerçant doit tenir à jour afin de permettre le paiement de la redevance sur les postes récepteurs de radio (la T. S. F., comme il était de coutume de l'appeler) et de télévisions. Doivent figurer sur ce registre, la date de vente, la marque du poste, sa nature (radio, télévision, poste combiné - télévision et radio -, poste mobile - auto ou portatif -), le nom, prénom et adresse du client et une dernière colonne qui stipule si le poste est déclaré ou non. Du premier enregistrement de vente d'un appareil (20 avril 1960 - mon père est officiellement artisan depuis 1959) à la dernière (14 août 1969), on peut se rendre compte, qu'en 9 ans et 4 mois, l'électricien du village a vendu aux habitants de Bachy et des environs, 24 postes de ce genre, dont 15 télévisions, 5 radios et 4 postes mobiles. Les marques sont, Téléavia : 8, Schneider : 5, Desmet : 4, Grammont : 2, Océanic Tropic : 1, Pavia : 1, Radiola : 1, Sonolor : 1 et Tevox : 1. Nous sommes loin de l'ère de la consommation que nous connaissons aujourd'hui. Que regardait-on sur cette télévision, noir et blanc, de l'époque ? Des feuilletons et des émissions, devenu des cultes en la matière : Poly (1961), Thierry la fronde, la piste aux étoiles et Janique Aimée (1963) (série qui retrace parfaitement cette vie des années 60), Rocambole (1964), Belphégor, Belle et Sébastien, Saturnin et Kiri le clown (1965), Vive la vie (1966), Les chevaliers du ciel et Jacquou le Croquant (1967) (cette série qui a fait pleurer tant de téléspectateurs, sera rediffusée sur T.F. 1 en 1981, en couleur cette fois), Thibaud ou les Croisades (1968), Pépin la bulle, Colargol et Les aventures de Tom Sawyer (1969). Certaines de ces séries sont encore dans toutes les mémoires, comme Histoires sans paroles, Bonne nuit les petits (que nos enfants connaissent encore aujourd'hui), Cinq colonnes à la Une et La séquence du spectateur (qui a débuté en 1953 et qui continua encore dans les années 70).
Parmi ses clients, il se trouve ton père Arthur. Avec l'achat d'un poste de télévision de marque Téléavia, le 4 janvier 1961*, la famille MASQUELIER se trouve être le troisième acheteur après M. CATIEAU Robert, demeurant rue Calmette à Bachy (achat d'une télévision Téléavia le 20 avril 1960) et M. MENET Alfred, demeurant route nationale à Bachy (achat d'une radio Desmet le 7 octobre 1960).
Ce métier d'artisan électricien que faisait mon père, l'amenait, en général, à procéder à des installations électriques ou à en réparer d'autres, défaillantes ; il lui arrivait également de réceptionner de temps à autre, un téléviseur (noir et blanc), afin de le réparer. C'était pour mes frères et moi, une aubaine car nous n'avions pas la télévision. En pensant à cette époque je me dits " Enfant, les rares instants de télé furent vécus comme des heures magiques ".

Jacky Masselot (fils de Daniel Masselot)

 

 

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note du webmaster : * si la date du 4 janvier 1961 apparaît sur le bon de garantie, le poste de télévision était arrivé chez nous la veille du mariage du Roi des Belges, Baudouin 1er, avec Doña Fabiola de Mora y de Aragon, qui fut célébré le 15 décembre 1960.

Le téléviseur et la table assortie, choisis au Salon du Confort Ménager à Lille début novembre, avaient été livrés directement par le grossiste, les Ets Déan, rue de Valmy à Lille, afin d'en bénéficier pour la fin de l'année. Le certificat de garantie avait été établi sur 1961, probablement pour gagner un an de redevance. Notre achat comprenait également une table "Téléavia" et un régulateur de tension "Sabirmatic".