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Tous les dispositifs électriques de transmission des images sont basés sur l'analyse appelée aussi exploration. Que les images soient fixes ou animées, qu'elles voyagent avec fil ou sans fil, qu'elles s'appellent : téléphotographie, "fac-similé" ou télévision, toutes sont décomposées en un certain nombre de lignes, dont la quantité détermine la finesse ou la définition. A l'émission, chaque ligne variable en lumière est traduite en courant; à la réception, elle est traduite de courant en lumière, restituée fidèlement dans sa forme si tout a été parfait du début à la fin.


La téléphotographie, comme son nom l'indique, permet la réception de photographie sur papier sensible. Une épreuve 13 x 18, transmise par fil ou par radio, est faite en onze minutes; elle a été explorée par 660 lignes parallèles. Le "fac-similé", dont l'emploi va se généralisant aux U.S.A., s'apparente au système ci-dessus, mais constitue un journal sur papier, que le lecteur trouve à son réveil sorti d'un récepteur spécial : analyse encore. La télévision enfin est un problème analogue, mais tout de même différent en ce sens qu'il s'apparente au cinéma. Comme dans les salles obscures, les images animées défilent sur un écran; là encore, on retrouve l'analyse. La définition fut à la base des progrès de la télévision. En 1884, Paul Nipkow prit son premier brevet pour l'analyse par le disque qui porte son nom. Ce système fut employé en France jusqu'en 1937 pour la prise de vue directe. Successivement, l'analyse mécanique fut remplacée en 1933 par le procédé photo-électrique: l'iconoscope de Zworykin. En 1935, l'administration des P.T.T. commença à assurer un service régulier d'émissions sur la définition 180 lignes.

 

Cependant, à l'étranger, on ne restait pas inactif; on songea donc en France à bénéficier d'un support d'antenne à la situation particulièrement privilégiée: La Tour Eiffel. C'est ainsi que notre pays bénéficia de la plus belle et de la plus puissante installation mondiale. L'analyse fut perfectionnée par l'emploi de supers-iconoscopes et d'iconoscopes-orthicon, et portée à 455 lignes. L'inauguration à laquelle j'ai eu l'avantage d'assister pour A la Page, eut lieu en mars 1938.

 

Bien entendu, sous l'occupation, l'émetteur fut réquisitionné et employé en télécinéma pour la distraction des soldats dans les hôpitaux. On raconte que les Anglais parvinrent à capter les émissions de la Tour; ils eurent ainsi des renseignements intéressants par la transmission des actualités.
1944: la Libération. L'émetteur reprit du service actif à 455 lignes; il fonctionne actuellement et continuera ainsi jusqu'au 1er janvier 1958. Des études sur la haute définition furent entreprises; elles aboutirent en octobre dernier à la mise en service d'une station expérimentale en 819 lignes. Les émetteurs "son" et "vision" sont placés en haut de Tour Eiffel.
Contrairement à ce qui se passe aux Etats-Unis, le téléspectateur français ne dispose que d'une émission régulière; il n'a donc pas le choix de ses programmes. Mais ceci n'est que tout à fait provisoire; l'émetteur à haute définition, qui n'est qu'expérimental, pourra bientôt gagner sa place dans le groupe des quatre émetteurs prévus. Le deuxième émetteur, celui de Lille, sera mis en service cette année. Le troisième, prévu pour fonctionner l'an prochain, est Lyon. On envisage par ailleurs, la création se stations-relais...

 

Jean des Ondes - Le Pèlerin - 1950 - titre original de l'article : HISTORIQUE DE LA TELEVISION EN FRANCE

 

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publié en janvier 1949

 

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M. Mitterand, ministre de l'information, se passionne pour la télévision... - publié en 1949

 

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