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Eros et saint Valentin: notre époque a tout compris aux mécanismes de l'amour, et continue pourtant à croire aux miracles. Dans la ronde des jours consacrés au souci, la rose reprend un jour par an tous ses droits : le 14février, c'est la Saint-Valentin, patron des amoureux, protecteur des gens follement épris qui n'ont pas encore couronné leur printemps des liens du mariage.
C'est un vieux saint, ce Valentin. Un moine évêque de Ternes qui vivait vers les années 230. Réputé pour sa clairvoyance et son amitié pour la nature, il attirait les amoureux en quête de sagesse et de bénédiction. Il leur donnait comme viatique, comme sceptre, une fleur, marguerite des champs ou clématite de cloître. Mais ils vinrent si nombreux que bientôt tout son temps y passa. Il décida de ne plus les recevoir qu'un seul jour par année, ce fut le 14 février. Le saint homme fut mal récompensé de sa bienveillance : la légende raconte qu'il fut décapité et son corps livré aux lions du cirque. Navrant. Mais assez dramatique pour que l'histoire se raconte, et que le Moyen- âge adopte la coutume de lui rendre honneur. La coutume s'est répandue, perdue, puis retrouvée. Depuis les années 50, elle reprend du poil de la bête, et on revoit des "valentions", ces petits billets d'amitié ou d'amour expédiés à l'occasion de cette fête. Certains le disent avec des fleurs, d'autres avec une image poétique, d'autres encore n'osent pas le dire. Sur eux tous, Valentin veille. Du moins cela fait-il du bien de le penser.
publication dans un quotidien suisse (1985)
Tous les amoureux du monde savent, ou devraient savoir, que le 14 février, c'est leur fête. Saint Valentin, prêtre romain du III ème siècle, fut un martyr, nous enseigne la chronique. Il eut une fin tragique puisqu'il fut décapité en 270. On ne sait pas très bien le fil qui relie l’existence douloureuse de ce serviteur de l 'Eglise catholique romaine et la joie des amoureux de s'embrasser un peu plus ce jour-là qu'ordinairement et de s'offrir une attention particulière, fleurs, friandises...
Il y a une légende, italienne bien sûr, qui veut qu'un certain prêtre aimant voir passer des amoureux sous sa fenêtre ne manquait aucune occasion de les bénir discrètement à leur passage. Un jour, apprenant cela, un certain nombre de fiancés rendirent visite à ce curé et lui demandèrent de les bénir. La coutume s'est maintenue.
Les Français ont une autre version : Saint Valentin aurait été exécuté dans un village qui fut baptisé plus tard Saint-Valentin, dans l'Indre, près de Bourges. On dit que, sur le lieu de l'exécution ou dans les environs, des roses sauvages fleurissent depuis dix-sept siècles. C'est une coutume française d’aller se fiancer à Saint-Valentin et d 'y retourner pour se marier.
Légende ou pas légende, aujourd’hui, messieurs les fiancés, messieurs les maris - on est amoureux à tout âge - à vos fleurs et à vos friandises, si vous croyez à la Saint-Valentin ! Nous avons questionné une dizaine de personnes : si elles savaient que le 14 février c'est la Saint-Valentin, en revanche la plupart estiment qu'il n'est pas besoin de se témoigner son amitié, son amour, son affection à jour fixe. Il vaut mieux le faire, naturellement, tout au long de l'année, quitte à oublier le 14 février !
De toute manière, les fleuristes, les confiseurs ne l'ont pas oublié !
publication dans un quotidien suisse (1970)
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Saint-Valentin : la rose rouge cartonne toujours (photo de Christian Galley - publication de 2014)
Il y a une vingtaine d'années, un Français, M. Vaury, secrétaire général de la Chambre syndicale des Fleuristes parisiens, s'en allait visiter le Nouveau-Monde. Il y éprouva, entre autres surprises, celle de constater que la vente la plus spectaculaire de fleurs y avait lieu le 14 février.
14 février ? Il consulta son calendrier et lut à cette date : Saint Valentin. Y avaient-ils donc tant d'Américains qui se prénommaient Valentin ? Car il n'était même pas question des Valentines, celles-ci ayant une sainte patronne et une fête particulière au 23 juillet.
- Comment ? lui dit alors un de ses collègues américains, alors qu'il s'étonnait. Les jeune gens ne fêtent donc pas la Saint-Valentin chez vous, en Europe ? Saint-Valentin, fête du coeur, fête des amoureux, fête des fiancés, fête de l'affection et de la tendresse !
Et il s'entendit conter une fort jolie histoire. Cela se passait, paraît-il , il y a fort longtemps, au IIIe siècle. Un évêque d'Occident, Valentin, exilé avec quelques compagnons, avait échoué, après d'extraordinaires aventures, en Amérique du Sud. C'était un homme très bon, très affable et très compréhensif; il se plaisait particulièrement en la compagnie des jeunes, dont il gagnait spontanément la confiance et qu'il aidait de toutes les manières à leurs débuts dans la vie. Or, parmi eux, se trouvait un sympathique garçon et une charmante autant que belle jeune fille, qui s'aimaient tendrement, sans oser se le dire ! Valentin eut vite fait de deviner le secret de ces deux amoureux ; il leur mit la main dans la main, leur donna sa bénédiction et leur déclara : "Allez, et soyez heureux mes enfants !"
Heureux ? Ils le furent dès lors si bien, que le bruit s'en répandit vite, et que tous les fiancés affluèrent vers l'évêque Valentin pour en recevoir une si bienfaisante bénédiction. Bientôt les couples de fiancés furent si nombreux, si pressés que le bon prélat n'y pouvait plus suffire. Alors il décida de leur réserver un jour spécial dans l'année. Il le choisit vers la fin de l'hiver, alors que de tous côtés pointent les premières promesses du printemps et de la vie, à la saison des bourgeons et des nids d'oiseaux ... Ce fut le 14 février. Ce jour-là, Saint-Valentin adressait un petit mot d'encouragement à la foule des fiancés réunis autour de lui, et leur donnait en groupe la bénédiction nuptiale.
Ne cherchons pas trop comment le 14 février fut, curieuse coïncidence, la date de la mort de l'indulgent prélat - qui aurait été martyrisé sur ordre de l'empereur Claude II à Rome - et ainsi celle de la célébration liturgique de sa fête. car il faut bien reconnaître qu'il entre dans cette prodigieuse histoire une large part de légende, greffée sur un petit fait authentique, dont on a malheureusement perdu le récit exact.
Quoi qu'il en soit, c'est depuis très longtemps qu'aux Amériques et en Angleterre les amoureux célèbrent la fête de Saint-Valentin. Dans ces pays, cette fête est devenue comme une sorte de second jour de l'an. En Grande-Bretagne, les jeunes gens envoient à cette occasion aux jeunes filles qu'ils aimeraient épouser des cartes postales en couleurs, représentant le plus souvent un grand coeur écarlate, entouré de devises sentimentales. Et les "Sweethearts" les conservent encore plus précieusement que le cartes de Christmas.
Au moyen âge, la Saint-Valentin, qui avait passé la Manche et s'était répandue aussi bien en France qu'en Belgique, était très pieusement célébrée : elle inspirait des "poèmes courtois" et ces cours d'amour dont la littérature a gardé le souvenir. On raconte qu'un chevalier de Picardie escalada, un 14 février, les hautes murailles du château de la "dame de ses pensées " pour lui offrir une rose, qui en cette saison prématurée, n'était peut-être qu'un bouquet de primevères. A la même date, Thibaud de Champagne "emplit de fleurs une nef pour éveiller en sa belle l'amour qui y sommeillait".
Vint un temps où ces naïves et fraîches coutumes s'oublièrent ... Et il fallut le hasard des voyages, comme celui qui amena M. Vaury en Amérique, pour rappeler sur elles l'attention du continent.
Peut-être aussi, après nos deux guerres ce demi-siècle, les cartes envoyées, ai 14 février, en souvenir, par des soldats anglais ou américains à "la charmante petite amie de France" ne furent pas étrangères à ce réveil...
Fleuristes, maroquiniers, confiseurs, marchands de cadeaux et "d'articles de Paris" virent là l'occasion de relancer leurs ventes et contribuèrent à remettre la vieille coutume à l'honneur. Jusqu'à la "Loterie Nationale" qui s'en mêla en créant une "tranche spéciale de la Saint-Valentin.
En 1954, des artistes, des vedettes, des personnalités en vue patronnèrent même un concours réservé aux "fiancés". Une médaille fut gravée à l'effigie de Saint-Valentin, portant dans le creux de sa main un jeune couple symbolique. Enfin, une messe solennelle fut célébrée en l'église Saint-Eustache proche des Halles, à Paris, pur les "jeunes fiancés".
En cette année 1955, la Saint-Valentin sera encore plus joyeusement et plus grandement célébrée. Sans doute, rien ne fera battre davantage le coeur des jeunes filles que de recevoir au matin de ce jour, une carte illustrée, qui ne sera peut-être pas signée...
Mais elles n'auront pas de peine à deviner qui leur aura envoyée... Cependant, si l'amoureux de leurs rêves, indifférent ou trop timide, laisse passer ce matin bleu ou rose sans déranger pour elles le facteur, qu'elles ne désespèrent pas... Il leur suffira, à partir du soir du 14 février et pendant neuf jours de suite, de compter dans le ciel neuf étoiles, en invoquant le bon Saint-Valentin... Une autre légende assure que le bonheur ne tardera pas à luire aussi pour elles...
Régis SAINT-HELIER - Femmes d'Aujourd'hui - février 1955
AVEC LA SAINT-VALENTIN CŒUR RIME AVEC FLEUR
Mignonne allons voir si la rose..., la déiicatesse, la fragilité des émotions s'entretiennent avec des fleurs. Tendres bleuets, baccaras d 'un rouge ardent: dans la nature morte de l'hiver, les fleuristes sont là pour susciter le printemps et ses grâces légères. Avec des fleurs, l'amour, toujours, aucune femme ne résiste à la douceur de leur message.
La charmante coutume de la fête des amoureux vient d'Angleterre. Ce jour là, chaque jeune homme élisait sa valentine et devenait son cavalier servant pour toute l'année. En principe ce choix devait être dû au hasard. Par exemple, il devait désigner la première jeune fille rencontrée le matin du 14 février, mais les amoureux s'entendaient pou rinfluencer le sort. Rien n'empêche d'ailleurs de fairede la Saint-Valentin, la fête du bonheur, en dehors des privilèges de Cupidon. Les fleurs sont là aussi pour se faire plaisir et rappeler une amitié. Les étalages de fleuristes sont plus séduisants que jamais à cette occasion, même si vous êtes persuadée que personne ne vous aime, ou que ce grand dadais n'y a rien compris, achetez quelques corolles pour vous consoler...
publication dans un quotidien suisse (1986)
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Et après quelques années ...
(extrait des Aventures de Subito)
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Willi Fritsch et Herta Feiler s'aiment avec appétit dans "Le resquilleur", film réalisé par Hans Deppe (1943)
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publicité de 1953
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