PROCESSION DE NOTRE-DAME AUX MALADES ET DE L'EXALTATION DE LA SAINTE CROIX

 

 

Historique :

 

L'an 1090, une peste effroyable ravagea Tournai et les villages du Tournaisis.

 

Les premières victimes se firent transporter en la cathédrale Notre-Dame pour implorer la Mère de Dieu. Quelques guérisons donnèrent à cette église un tel renom, que ceux qui se trouvaient frappés du terrible fléau y affluèrent de plus de vingt lieues à la ronde.

 

"Ils séjournaient en Tournay, dit l'historien Cousin, se prosternaient et gisaient par dévotion et révérence au portail devant l'image de la glorieuse Vierge, qui était là sur un pilier, implorant l'aide de la Bonne Dame; et par son intercession plusieurs furent exaucés, cause pourquoi cette image encore aujourd'hui est appelée Notre-Dame des Malades."

Touché des malheurs de son peuple, l'évêque Radbod ordonna pour la fête de l'Exaltation de la Sainte Croix, une procession générale, à laquelle prendrait part le peuple entier, escortant les reliques des saints et celle de la vraie Croix.

 

Heureusement, le fléau cessa. Radbod décida que dorénavant chaque année une procession solennelle remémorerait, au début du mois de septembre, le souvenir de cet événement.

Cette procession, inaugurée en 1092, eut au Moyen-Age une vogue exceptionnelle. Au dire d'Hériman, abbé-chroniqueur de Saint-Martin au XIIème siècle, c'est par dizaines de mille que les étrangers de toute condition affluaient à Tournai. La foule était si dense que souvent des pèlerins périssaient étouffés.

 

Comme le diocèse de Tournai comprenait la Flandre maritime, les gantois accouraient en foule, souvent conduits par le Comte de Flandre. L'honneur de porter la Châsse de Notre-Dame leur était réservé. Lorsque Gand devint le siège d'un évêché, en 1559, cette pieuse coutume s'éteignit.

 

Les Confréries, les Métiers, les Serments y prenaient part, ainsi que le Magistrat de Tournai en pompeux atours.

 

La procession faisait trois sorties: la première à minuit, à la lueur des torches; la deuxième vers quatre heures du matin avec les bannières et la chasse de Notre-Dame; la troisième dans la matinée, avec la chasse des Damoiseaux et celle de Saint Eleuthère, escortée du Magistrat communal. On lisait le début des quatre Evangiles, en quatre endroits différents, correspondant à quatre anciennes portes de la ville.

 

Texte et photos extraits du programme de la procession de 1963 - La procession à lieu chaque année en septembre.

1953 - PROCESSION DE TOURNAI

 

Dimanche 6 septembre, à partir de 10 h., se déroulera à Tournai, la fameuse Procession Historique dont ce sera la 862e sortie depuis l’époque où l’évêque radbod la créa pour conjurer les méfaits de la peste, dite du"feu sacré" qui ravageait Tournai.

Et un cortège fastueux fera, à nouveau, escorte à la statue de Notre-Dame aux Malades consacrée à, la Madone qui, en 1090, accomplit tant de miracles. Entièrement renouvelée depuis 1928, avant subi, l’année dernière, d'importantes transformations dans sa présentation, dotée, cette fois encore, de nouveaux et importants groupes, la Procession Historique de Tournai constitue un cortège religieux que l'on doit avoir vu pour en apprécier toute la richesse. Richesse du groupe des paroisses de la ville, dont les belles statues ainsi que les reliques sont portées par des chapiers en ornements rouges venant des précieuses collections des églises. Richesse de la partie consacrée à Notre-Dame aux Malades qui voit réunies les magnifiques statues des Vierges de Tournai. Richesse, enfin, du groupe de la cathédrale dont seront sortis les châsses de Notre-Dame et de St Eleuthère, incomparables joyaux en argent doré, ainsi que le reliquaire byzantin de la Sainte Croix, datant de l’époque carolingienne.

Et terminant ce long défilé aux couleurs chatoyantes, le clergé, revêtu d’ornements liturgiques somptueux, entoure le dais fait de tapisseries anciennes tissées d’or et d’argent, sous lesquelles s’abrite Mgr l’évêque de Tournai, portant un ostensoir du XVe siècle.

Cette manifestation religieuse et artistique amènera la grande foule à Tournai.

 

publié en 1953