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Les esprits chagrins ont détruit peu à peu les antiques coutumes de Noël
Noël ! Noël ! Noël !
Le cri de joie de nos pères ne retentit plus aujourd’hui dans les rues ; les basochiens ne courent plus la ville, torche en mains, rossant le guêt et brisant les réverbères ; des bergères élégantes, en habit zinzolin et les Trois Mages, costumés comme des Persans, ne jouent plus la "Pastorale" autour d’une crèche garnie de rubans et de faveurs roses. Les douze jours de scandaleuses fêtes des Innocents, des Fous et de l’Ane ne donnent plus de soucis au clergé. Tout cela a disparu; et, pourtant, beaucoup de coutumes et de légendes ont franchi les siècles pour parvenir jusqu’à nous.
Au jour des Rois comme aux Saturnales romaines, un enfant ou jadis, un esclave, pouvait devenir, par la désignation de la fève du gâteau, le roi de la maison pour un jour ; c’était alors la fête du Roi Saturne, de l’âge d'or... l’ancêtre du Père Noël.
Pour que la nouvelle année s’amorce bien, il faut que le monde soit mis à l’envers. Et nous retrouvons cette exigence dans les légendes de Noël : les animaux parlent ; l’eau des puits et des fontaines se change en vin ; une chandelle s’allume partout où un trésor est caché....
Les menhirs et les cromieche subissant le charme de cette nuit sablée d’étoiles, se livrent à des danses ou descendent de la lande et vont se baigner dans la mer ou l’étang, à minuit, bien entendu.
Jusqu’au milieu du siècle dernier, une naïve coutume faisait revivre, dans les cantons de Normandie, la scène de l’étable. Sur le parvis de l’église, une partie de la population se costumait en personnages traditionnels et, le tout, accompagné de crin-crin et de cornemuse, menait beau tapage dans l’église. Les notables puritains s’indignèrent longtemps de ce spectacle, pourtant naïf et ces représentations scéniques furent bannies de l’église, sous prétexte qu’à la suite des fêtes les paysans buvaient un peu plus que d’ordinaire et qu’un "esprit de dissipation" s’emparait de la paroisse ! ! !
Les branles et les danses, auxquels les paysans se livraient volontiers le jour des solennités religieuses, inspirèrent la même aversion à ces rigides sectaires, nobles ancêtres de nos Marthe Richard et autres Daniel Parker. On vit certains disciples de Jansénius acheter aux Ménétriers des villages leurs violons et les briser sur le parvis des églises.
On était déjà loin du temps où la coutume Jocale voulait que la nouvelle mariée aille présenter ses hommages au prieur et engage avec lui une danse au sortir de l'église.
Les esprits chagrins balayèrent tous ces vestiges des premiers âges de l’ère chrétienne.
Dans de nombreux pays, nous retrouvons, pour la fête de la Nativité, des légendes sur les trépassés. A minuit, dans le Morbihan, on dit que la mort marque en les touchant ceux qui doivent mourir dans l’année. Pour la voir ainsi désigner ses victimes, il faut avoir jeûné la veille et tenir sa main dans l’eau bénite au bas d’une église.
Noël, c’est également la fête des animaux, en Savoie, l’usage veut que l’on apporte une ration supplémentaire aux bœufs et aux ânes à minuit; ailleurs, les animaux ne doivent pas être dérangés, parce qu’ils parlent... Cette nuit-là, aucun animal ne dort, sauf l’homme et le crapaud. En Pologne, les femmes et les enfants jettent du grain sur les toits pour nourrir les petits oiseaux.
Christmas ! C’est en Angleterre la fête des animaux, mais des animaux comestibles si l’on veut... Pour nos amis d’Outre-Manche, Noël est essentiellement gastronomique. La coutume veut que des concours agricoles précèdent les hécatombes de bœuf, de cochons, d’oies et surtout de dindes. Les dindons "bouillis" seront servis avec une sauce aux huîtres, à côté du traditionnel aloyau de bœuf rôti. A ces deux plats, succèdent le pudding national et les "mince pies", le tout arrosé de cherry.
article publié en 1946
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