C'est un grand et vieux bonhomme dont la barbe, toute blanche, flotte au vent glacé de l'hiver. Sur les toits tapissés de neige et que la lune grandit démesurément, il va,

courbant l’échine, sous sa hotte d'osier.

Malgré son grand âge, il fait des enjambées si larges, qu on pourrait le voir, la nuit venue, cette nuit de Noël passer d une maison à l'autre sans aucune peine.

Sous son grand manteau tout constellé d'étoiles qu il a accrochées en tombant du ciel, le Père Noël parcourt le monde pour le plaisir des tout petits.

Silencieux, souriant dans sa barbe, il se penche sur les cheminées noires au fond desquelles attendent les souliers et les sabots.

Alors, puisant dans sa hotte, une hotte très large et très profonde, comme vous n'en avez iamais vu, il laisse tomber des jouets qu'il avait commandés au Paradis.

Il y en a des milliers ; des poupées qui dorment ou qui parlent, des chevaux mécaniques, des trains avec des tunnels, des soldats, des canons; tout ce qu aiment les petits enfants et ce qu ils désirent avoir.

Sur chaque maison, château ou chaumière, le bon Père Noël laisse tomber ses joujoux. C est pourquoi, ô chers petits enfants qui faites des rêves roses, il faut dormir profondément durant toute la nuit.

S'il se fâchait, le grand vieil homme, il pourrait passer sans rien vous donner...

Quand vous entendez le vent gémir sous les portes il ne faut pas avoir peur. C ’est le Père Noël qui souffle pour se réchauffer les mains.

Ah Pere Noël, Pere Noël ! que de joies tu promets. Chacun rêve de toi, le soir en s’endormant. Ne cesse pas de venir parmi nous, escorté de ta légende ; que l'on puisse t'évoquer toujours les soirs d hiver, avant que l’Homme au sable n'ait lui-même accompli son travail quotidien.

Tu es le bon génie de la fête que l'on voit à travers les paupières closes. On t’aime et on te craint. Tu règnes sur tout un monde, le monde des petits.