ACCUEIL | LES FETES ET LES TRADITIONS | NOEL : UNE VIEILLE TRADITION

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Noël, la fête populaire par excellence, ne date pas, comme on le croit souvent, de la Nuit célèbre où un petit enfant s’éveilla entre le bœuf et l’âne, dans une misérable crèche de Judée. Elle existait déjà sous une autre forme depuis bien des siècles : elle est aussi vieille que l’humanité.

 

Noël, fête païenne.

 

Nous ne pouvons nous représenter qu’imparfaitement aujourd’hui ce qu’a été pour l’homme primitif ce solstice d’Hiver : les jours décroissent, la lumière baisse, le soleil n’est plus qu’une brève et pâle apparition. Il fait sombre, il fait froid. On sent avec frayeur que toute vie va s’éteindre. Et voilà qu’un jour, l'astre se montre un peu longtemps, sa victoire s’affirme : bientôt la douce lumière chaude caressera à nouveau l’homme, les moissons lèveront, les oiseaux chanteront : la lumière et la vie ont vaincu.

Fête du Soleil vainqueur, fête du feu et de la fécondité, tel est l'aspect païen de Noël. On sait l’importance de ce culte solaire dans toute l’antiquité : Assyriens, Chaldéens, Egyptiens, Celtes. (On aurait même réussi à le mettre en évidence chez les peuplades de l’âge du bronze). En certains pays orientaux, le petit soleil, qui était censé naître au solstice, était représenté par un enfant couché dans un berceau. Curieuse préfiguration de notre Noël chrétien.. De grandes cérémonies avec feux et danses rituelles marquaient cette époque du renouveau.

Notre tradition populaire conserve encore, sous forme de coutume et de superstitions locales, bien ces traces de cette religion ancestrale : dans plusieurs régions, on ne doit, pas filer de laine à cette époque ; le fil lierait, entraverait le développement de la nouvelle année. Dans les Alpes, on cache les rouets la veille de Noël. En Savoie, la quenouille doit être finie ce jour-là.

 

Ce qui subsiste du Noël païen.

 

L’ancien culte du feu a laissé des témoins dans toutes nos provinces. La coutume d’allumer des brasiers aux équinoxes et aux solstices est très répandue. (Cette survivance est d’ailleurs plus nette au printemps). Dans certaines régions, en Bourgogne par exemple, elle a gardé jusqu’à une époque récente, sa signification primitive de rite dë fécondité : rondes avec flambeaux autour des pommiers pour s’assurer une bonne récolte de fruits, rondes autour des feux de joie pour procurer de beaux enfants aux jeunes femmes qu’on place près de la flamme, un bétail opulent aux fermiers qui sautent par dessus les tisons. Dans plusieurs villages de Bretagne, à Noël, les paysans du siècle dernier faisaient tournoyer autour de leur tête des bouchons de paille enflammée. La bûche de Noël, si classique, n’est pas le moindre vestige de ce culte du feu, fécondant et vainqueur. De toutes les provinces françaises, c’est probablement la Provence qui a gardé cette tradition à l'état le plus pur, lui conservant le caractère d’un véritable rite : la bûche est solennellement transportée dans le foyer arrosée de vin, puis allumée. Souvent c’est le plus jeune enfant qui bat le briquet. A chacune de ses tentatives un vieillard éteint la flamme ; à la troisième fois le feu s’allume. Les cendres de la bûche jetée dans les champs, les étables, la maison, amèneront partout la prospérité.

On pouvait encore voir, il y a quelques années, dans plusieurs fermes du nord du Finistère, de curieux systèmes solaires taillés au couteau avec un Enfant-Jésus posé sur le soleil : la famille priait devant cette image. C’est en Bretagne encore, que nous trouverons quelques vestiges de ces danses rituelles, ayant un sens de fécondité, pratiquées surtout à l’époque de Noël, témoin ce passe-pied, de Poullaouën, avec son saut acrobatique d’une jambe sur l’autre plus l’homme saute haut, plus la moisson future sera haute.

Terminons ce bref aperçu de la signification païenne de Noël en disant deux mots dé saint Nicolas, alias Père Noël, dans lequel le grand folkloriste Saintyves voit le dernier représentant des fées qui, au seuil de l’année nouvelle, apportaient aux hommes des présents bons ou mauvais.

 

Noël, fête chrétienne.

 

Le Christianisme est venu sans brusquerie s’inscrire dans ce cycle ancien de croyances, donnant un sens nouveau, plus profond, plus humain à cette fête traditionnelle du Renouveau et de l'Espérance victorieuse. Aucun thème peut-être n'a jamais occupé l’âme populaire comme cette scène toute simple d'un enfant couché dans une pauvre étable, et devant qui se prosternent les bergers et les rois. C'est qu'en cet enfant, s'incarnent tout l’amour de Dieu et toute l'espérance de l’homme.

Désormais, l'histoire magnifique ne quittera plus le cerveau des hommes. On la raconfera, on la chantera, en la peindra, on la taillera sur les porches d'églises, les pierres de tombeaux, les soubassements de calvaires. Mieux : on voudra la faire revivre, on voudra la voir, être soi-même un de ces privilégiés à qui l'ange annonça la venue de l'Emmanuel : on rejouera la Nativité.

 

Les représentations de Noël.

 

Les premières réprésentations de la Nativité (XII* siècle) eurent peur cadre l’église'elle-même.,. Une chapelle latérale ou l'emplacement situé derrière le maître-autel figurait la grotte. Un personnage juché sur une estrade personnifiait l’ange et annonçait à haute voix la bonne nouvelle au peuple. Alors s’avançaient les bergers sous la forme de quelques prêtres. Ils demandaient à voir le Sauveur, et guidés par les sages-femmes, découvraient l’Enfant, la Vierge et saint Joseph en prières. La messe commençait. Bientôt le caractère de spectacle se modifiait : les bergers prirent le costume de ieur rôle, s’agrémentèrent de cornemuses et flutiôts, dansèrent devant la crèche les danses de leur pays. L’âne lui-méme fut de la fête. Le spectacle quitta le saint lieu, pour gagner d’abord le parvis de l’église, puis les demeures privées.

Dans beaucoup de provinces cependant la coutume se maintint de rappeler pendant la messe de minuit le voyage des pasteurs vers la crèche et leurs offrandes à l’Enfant. Cet usage existait encore en Flandre française, dans le Soissonnais, le Béarn, la Cascogne, la Provence, à la veille de la Révolution. Le cérémonial était toujours à peu près le même : les bergers venus en costume de travail, se rendaient processionnellement à l'offertoire, devant l’étable, figurée en quelque coin de l’église. Un dialogue chanté s’engageait entre eux et l’ange, celui-ci s’exprimant en français, langue noble, les pastoureaux répondant en patois. En plusieurs points cette coutume a été rétablie, témoin la célèbre messe de minuit des Baux, en Provence. A l’Offertoire, après leur dialogue traditionnel avec i’ange, le cortège des pâtres gagne l’autel. En tête viennent les tambourineurs, puis le maître-berger, conduisant un char minuscule, tout illuminé de bougies, où se cache peureusement un agneau. Arrivé devant les degrés, l’homme prend l'agneau sous le bras, s’incline et baise les pieds de l’Enfant Jésus que lui présente un prêtre, remet l’animal à sa voisine qui reproduit les mêmes gestes et ainsi de suite, l’agneau, offrande symbolique, passe de mains en mains, et ne manque jamais de bêler à la communion, stimulé par le maître berger, qui le pince vigoureusement à cet effet.

A côté de ces représentations théâtrales, l’usage se répandit de bonne heure de figurer la crèche, à l’aide do personnages inanimés. On en attribue parfois la première idée à saint François d’Assise, qui en 1223, fit retracer de cette façon, la scène de la Nativité, dans une grotte de la forêt voisine de son couvent. Quoi qu’il en soit, chaque église eût bientôt sa crèche, les particuliers en firent édifier chez eux, certaines sont restées célèbres, comme la délicieuse crèche de Chacurce (XVI e ). Mais toutes ne gardèrent pas leur caractère naïf et dépouillé qu’avait voulu le pauvre d’Assise : On connut bientôt les crèches de verre filé, les personnages habillés de soie, les saint Joseph chamarrés, les anges pailletés. En France, la Provenue est le pays des crèches par excellence ; on connaît ces charmantes figurines que sont les santons ; on sait moins que les Provençaux ont construit des crèches parlantes, des crèches animées, où les rois descendent de carosses, saluent, se prosternent, etc... La crèche est devenue un prétexte à spectacles amusants et à compositions harmonieuses.

 

Les Noëls.

 

Dérivées peut-être des hymnes en prose, dont les prêtres agrémentaient le texte liturgique de la nativité, ces chants sont devenus très vite un genre littéraire assez cultivé. De beaux esprits locaux ne dédaignaient pas d’en composer dans le patois de leur province sur quelque mélodie à la mode. Cependant, par leur justesse d'observation, leur vivacité, leur fraîcheur naïve et spontanée, ces Noëls connurent vite une énorme popularité. Les Noëls poitevins et provençaux étaient célèbres. Beaucoup de leurs auteurs sont passés à la postérité, comme Saboly, deuxième bénéficiaire de la collégiale de St-Pierre d’Avignon vers 1660 dont les chansons sont de petits chefs-d’œuvre de bonhommie ironique, de gaieté malicieuse et de charme. Le sujet religieux n’a parfois qu'une place bien exiguë dans ses compositions. Ce qui frappe, c'est leur construction dramatique, en rapport sans doute avec la forme dialoguée dont nous avons parlé plus haut.

 

Les contes.

 

Pendant cette longue veillée du 24 décemitre où l’on attendait l’heure de l’office, les contes alternaient avec les chansons. Quelle nuit s’y serait mieux prêtée que cette mût miraculeuse où les bêtes parlent, où les menhirs quittent leur lande pour aller boire, cette nuit où le mauvais esprit n’ose se risquer sur les routes ? If fallait prendre bien garde cependant de ne pas enfreindre les commandements, et surtout de ne pas travailler pendant cette nuit sacrée. A. Lebraz nous a transmis l’histoire de ces six pêcheurs mécréants partis jeter leurs filets la nuit de Noël, et qui sentirent soudain leur bateau s’enfoncer, sous le poids d’un septième passager impossible à identifier.

Signalons, pour terminer, deux coutumes, qui marquent plus que toutes autres, le sens profondément chrétien de Noël : la première est l’usage des réconciliations générales, fort répandu autrefois dans plusieurs provinces et particulièrement en Provence : Chacun rendait visite à son pire ennemi, escorté de sa parenté, les deux adversaires se réconciliaient publiquement, se promettaient d'être amis à l’avenir et fêtaient ce joyeux événement par de multiples libations (parfois un peu trop copieuses paraît-il). La seconde, universellement répandue, consiste à faire participer les animaux à l’allégresse générale : double ration d'avoine ou de foin au bétail, distribution de grain aux oiseaux, etc...

Fête cle l’Espérance, fête de la Joie et do l’Amour, tel est le sens chrétien de. Noël. Comme le dit un Noël du XVI* siècle :

 

Et qui bon Français si sera

Foint de changer ne se tiendra

Noël ! à grand haleinée :

Et son bien lui croîtra

Moult le long de l’année.

Amen !

Noël ! Noël !

 

 

article publié en 1940

 

 

 

 

 

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publié en décembre 1940

 

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publié en décembre 1947

 

— Vous regrettez le passé, Mathilde, les Noëls sans retour? Souvenez-vous que le vers Mois où sont les neiges d'autan ? date de François Villon et du XV° siècle; rien, n’est si éternel que le regret du temps passé.

— Oh! les neiges, bien sûr, elles vont et viennent, répond Mathilde, qui a trente-cinq ans, quatre enfants, et habite une maison plutôt laide prés de la porte d’Ivry, rue des Terres-au-Curé. Les neiges, c’est comme les vingt ans et l’amour, elles reviennent toujours... pour d’autres. Je ne regrette pas ce que la nature m’a ôté. Je regrette ce que des gens comme nous, qui travaillent tout le jour sans plaindre leur peine devraient avoir : des jouets dans les souliers bien cirés des gosses, des fleurs sur la table, la famille réunie autour, avec devant chacun, une assiette abondante et bien préparée. Pour Noël, tout de même, c’est le moins. Seulement, avant guerre, trois heures de travail d'usine donnaient la valeur d'un beau jouet; il y faudrait maintenant deux jours. Un complet d'homme valait une semaine de salaire; il vaut un mois à présent. Pour la dinde et l'oie, il n'y faut plus compter.

 

Noël parisien

— Vous allez me trouver grincheuse, moi que vous surnommiez "Mathilde-bon-temps"; pour moi, me voilà dévaluée. Mais ne soyez pas trop inquiète : Noël, pour les petits et pour nous, sera encore Noël. Gérard a demandé une auto, on suivra la mode du Salon, on lui donnera un modèle extra-réduit. Catherine veut une poupée, pas moyen de refuser, le métier de mère s’apprend jeune. Et je trouve qu’il ne faut pas lui en donner une trop grossière, il y a bien assez de choses laides autour de nous, pas la peine de gâter le goût de nos enfants. Alors, j’ai découvert un patron et je lui en ai fabriqué... une de poupée, dans un vieux tapis de table de feutre chamois : peinte, habillée, elle fait bien... évidemment, elle ne fait pas dodo. Les deux jumeaux auront leur phono, mon mari en a acheté un aux puces : bon moteur, bonne sonorité, mais un coffret en morceaux. Il a fabriqué un coffret, on le jurerait sorti de chez l’ébéniste. Les Noëls d’à présent, il faut les préparer dès octobre. Pour mon mari, j’ai tricoté un pull-over clair pour les dimanches froids; il pourra se croire jeune zazou.

Dites, Noël, avant la naissance du Christ, ça n’existait pas?

— Mais si, ça existait, Mathilde; les grandes fêtes de l’humanité se superposent, elles ne se créent pas. Avec d’autres interprétations elles se retrouvent dans toutes les religions. Noël, depuis deux mille ans, c’est la Nativité; avant, c’était la Renaissance. Car la nature recommence son cycle souterrain à la fin du calendrier, et le printemps est aussi prévoyant que vous pour gâter les siens : ... avant le premier perce-neige, avant le premier bourgeon,, il seprépare sous terre. Vous parlez d'acheter "tout de même un tout petit sapin". Le sapin, Mathilde, c'est larbre éternel qui, pour nos ancêtres païens, symbolisait la permanence de la vie quand tout semble mort. Nos coutumes de Noël, toutes parfumées de froid et d'hiver, ne peuvent pas dater du Christ, puisqu'il est né au pays des palmes qui ne perdent pas leurs feuilles, au pays ou Noël est à peine plus froid que Pâques chez nous...

— C’est vrai... mais, pour moi, Noël sans neige, ce n’est pas pour de vrai... Tenez, je suis sûre que, chez nous, au centre de la France...

 

Pour les villages perdus, Noël est fête de solidarité.

Le village est petit : vingt maisons, soixante-quinze habitants. La montagne l’encercle; il neige dès novembre, et la route, mauvaise aux pneus, prend des airs de tapis. Chacun se sent cloîtré, un peu coupé du monde. Il faut de grands prétextes pour descendre au bourg, parfois même jusqu’à la grand-ville. Le grand prétexte, c’est Noël.

On vient flâner devant les vitrines et constater que tout est cher... et s’avouer que, pour les citadins, ce doit être plus cher encore. On commande les cadeaux : il leur faut du temps pour venir jusqu’ici. Vers le vingt, on descend encore : vêtements et jouets sont arrivés.

Le grand sapin n’est pas dur à trouver. Sa garniture dort d’une année à l’autre, à l’abri des enfants et de la poussière. On l’orne, pendant, qu’à lu cuisine, s’élève le chant du cygne de la volaille et qu’on roule la pâte des pâtés et des gâteaux. Pour Noël, les neveux, instituteurs, vont monter, et le cousin, employé aux contributions. Ici ils oublieront l’après-guerre, bien qu’au dessert, tout de même, on ne puisse pas éviter de parler politique. Ce n’est plus seulement l’affaire des hommes, à présent. Le neveu dira : "C’est un pays de maquis ici, on ne peut pourtant pas laisser une fois encore tuer la République. "Et le père, qui est malheureux les jours où le facteur ne peut pas lui monter son journal, affirme, en versant à boire : "T’inquiète pas, on. n’est pas les valets d’un homme, ici." Et puis, chacun chantera la sienne en patois. Pas du swing, pas de Charles Trenet: les Noëls qui n'ont pas changé depuis de longues générations. Et, à minuit, Il est né le Divin Enfant. L'instituteur déclare : "C'est très bien les crèches, il faut tout de même autre chose à côté." On se met d'accord sur le Chant de l'armée du Rhin : "Liberté, Liberté chèrie, combats avec tes défenseurs". Chacun sent confusément que c'est aussi une manière de fêter Noël, celle-là.

 

Noël au cœur de l’île montagneuse.

En Corse, la tradition de la fête est minutieuse. En montagne, il a neigé, ici aussi. Mais, dans la journée, le soleil reste doux et, sur la côte il y a de jeunes fous qui organisent un pique-nique. Il ne fait pas assez froid pour ne pas accompagner les femmes à la messe de minuit, là-bas, à la chapelle de Notre-Dame de la Miséricorde. Tous ceux qui peuvent vont à dos d’âne, car le sentier est dur. Et les poètes de village (il n’est pas de hameau sans poète, en Corse) songent à Marie arrivant à Bethléem, avec des voiles qui peut-être, après tout, ressemblaient au "mezzaro" noir noué sous le menton. On attache les ânes à la porte de la chapelle. Les femmes et les petits entrent. Les hommes restent dehors, c’est admis.

La messe finie, on descend vers la veillée, présidée par les vieux. Le maigre cochon, à la chair parfumée aux plantes du maquis, a été tué voici une semaine. Avec son foie on a confectionné les "fricatelli", saucissons délicieux qu’on sert, ruisselants d’huile. La "polenta" monotone est laissée de côté; avec huit ans de restriction, la charcuterie triomphe. On finit sur les "embrucciate", galettes de froment fourrées au "bruccio", fromage frais de brebis. Sur la table, le houx brille. Chacun coupe un petit morceau de sa part, à chaque plat, et le pose sur une assiette spéciale. Dans le feu brûlent autant de bûches qu’il y a de personnes à table. Et, soudain, tandis qu’on entonne le Venite Adoremus, le doyen jette le contenu de l’assiette collective dans le feu "pour le petit Jésus", et ceci, ô Marinella, est encore une coutume païenne.

 

Noël, fête de toujours, d’avant et d’après le Christ, fête destinée à couper le dur hiver des hommes d'une promesse de printemps.

 

 

 

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