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Le texte ci-dessous à été publié dans un quotidien le 25 décembre 1940 et écrit par le comédien et chansonnier français Noël-Noël, de son vrai nom Lucien Édouard Noël (1897-1989).

 

 

Il était une fois un petit gosse, le dernier d’une famille nombreuse et pauvre. Il s’appelait Lucien Noël. Dans le tout petit appartement de la rue du temple où il habitait, on ne voyait pas venir sans appréhension l’hiver avec son cortège de brouillard, de vent et de pluie. Dès novembre, la maladie couchait régulièrement le petit Noël pour des semaines. Tantôt c’était une grippe, tantôt une congestion pulmonaire, une fois une broncho-pneumonie…


Si bien, qu’à l’approche des fêtes, époque où tout le monde se réjouit, un docteur déclarait à une pauvre maman éplorée : Ayez du courage, il ne passera peut-être pas la journée… Avec une sensibilité qui caractérise les hommes forts, son père faisait un détour avant de rentrer chez lui, sous prétexte d’aller voir une parente. En vérité, il avait peur d’apprendre trop tôt une mauvaise nouvelle…

 

Cependant, à l’approche de la Nativité, le petit malade renaissait à la vie. Evidemment, les soins du bon docteur y étaient pour quelque chose, mais les catalogues de jouets des grands magasins que, dans son lit, le petit Lucien compulsait inlassablement achevaient de lui rendre des joues roses. Hélas ! bien que de la même famille, le Bonhomme Noël oubliat souvent de descendre dans la cheminée des petits Noël.

 

Aussi, dès sa convalescence, le petit Noël s’amusait… avec rien. Tandis que les autres petits garçons caracolaient sur de chevaux de carton, le petit Noël imaginait qu’il avait une panoplie : il se coiffait d’un képi imaginaire et faisait le geste de boutonner méthodiquement une vareuse à sept ou neuf boutons (comme celle de son cousin lieutenant). Il bouclait soigneusement son ceinturon invisible, puis il y accrochait un beau sabre qui n’existait pas. C’est ainsi qu’il jouait avec son rêve merveilleux. Quelquefois, cependant, sa maman lui achetait un jouet de deux sous (c’était vers 1904), et son bonheur était sans bornes. Maman Noël savait, d’ailleurs, le lui cacher au moment où il commençait à s’en lasser, pour ne le lui rendre que des jours après, doublant sa joie.


Ce petit gosse, vous l’avez deviné, c’était moi !


A présent, il est devenu un "père Noë"l – un "père Noël-Noël"… Il a une petite Anne-Marie, une petite fille de quatre ans, mais si gâtée ! Elle a déjà reçu tous les jouets que le petit Noël avait désirés dans sa jeunesse. Mais, souvent, son papa constate qu’elle semble s’amuser tout autant avec le papier rose ou la ficelle bleue du paquet qu’avec le jouet splendide qu’il contient ! Une ficelle bleue fait un si joli collier pour une petite fille qui a de l’imagination.

 

Ce matin, dans ses petits souliers, Anne-Marie va trouver un chemin de fer… Ce n’est peut-être pas un jeu pour les petites filles, mais c’est elle qui lui a demandé. Je lui ait bien fait remarquer que les femmes ne s’occupent pas des chemins de fer. Elle m’a répondu que, dans le métro, "y a des dames qui sont des chefs de gare". Je vais donc lui apporter – pardon ! – le Père Noël va donc lui apporter un chemin de fer. J’en suis enchanté : vous pensez si je vais m’amuser !...

 

D’ailleurs, c’est déjà convenu avec ma fille : c’est moi qui dois faire marcher les signaux !... Et puis, on sera chef de gare à tour de rôle : Et puis… Cela me rappelle ce couplet d’une de mes premières chansons :


Pour mes petits cousins, j’achète
D’abord un jeu désopilant.
Intitulé la "Grenouillette",
Puis un pantin de satin blanc.

 

Ma femme, la mine engageante,
M’a dit, sortant des magasins :
- La poupée est vraiment charmante !
J’la mettrais bien sur mes coussins…


- Si tu veux, mais faut qu’on achète
S’autres jouets, parce que, ma foi,
Tu sais, le jeu d’la"Grenouillette"
J’ai envie d’le garder pour moi ! …

 

 


Noël-Noël (au centre) dans le film de Gilles Grangier Les Vieux de la Vieille (1960)

 

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AU BEAU PAYS DES JOUETS

 

Cet article de Violette a été publié le 24 décembre 1941, une année encore bien difficile pour le Père Noël...

 

 

Le Bonhomme Noël a bien du souci cette année ! Mais, pour ne pas être pris au dépourvu, il a déjà dévalisé les magasins. J’ai eu la chance, l’autre jour, de le rencontrer au coin d’une rue. Il s’est engouffré dans l’antre du Nain Bleu, où je l’ai suivi ; là, on s’empressa autour de lui. Son choix s’arrêta sur une voiture attelée où tiendra aisément un bébé de trois ans. J’imaginais avec quel sourire ravi son heureux destinataire l’accueillera. Puis ce chemin de fer électrique qui accomplira les plus beaux voyages. Et cette ménagerie . Et cette impressionnante flottille de voiliers attendant d’estivales frégates.

 

Après quelques autres menues commandes, le Père Noël repartit. De la vitrine des magasins, il approcha en hochant la tête. Mais un sourire malicieux éclaira son visage. Il semblait penser : "Après tout, ce n’est pas mal !" car, ici, un carrousel endiablé tournoyait en musique ; là, les vieilles chansons de France étaient illustrées à l’esprit.

 

Quand j’étais petite fille, je délaissais volontiers les trop belles poupées pour une fabriquée en chiffons par ma bonne grand ère, qui avait dessiné à l’encre les cheveux et les traits du visage. Je l’appelais Fanoche et je l’adorais. Mais aujourd’hui, ce peuple de bébés jumeaux, une convoitise me saisit. J’en aurais emporté volontiers cinq ou six. Qu’ils étaient donc adorables avec leurs yeux candides, leurs joues rebondies ! J’avais oublié que je n’étais plus une enfant !


Depuis de longues années, j’ai aussi un secret désir. J’avais rêvé, un beau matin de Noël trouver dans ma cheminée un de ces énormes lapins en peluche rose, aux longues oreilles, à la robe soyeuse, que j’aurais jalousement gardé pour moi seule. Je puis bien l’avouer maintenant, car le temps des ours bleus et des lapins roses est passé !


Ce que je regrette pour les petits enfants de ces dernières années, c’est l’absence de la fée Lumière à leur berceau. Ils croiraient que c’est un conte si je leur décrivais Paris durant le mois de décembre : les étalages croulant sous les jouets de toutes sortes, les sapins enguirlandés d’argent, la façade lumineuse de tel magasin qui, chaque soir, donnait à la place du Palais-Royal un air de fête. Et cet autre, où les festons de lumière allaient d’un immeuble à l’autre ! Puis, quand arrivait la veillée sainte, la griserie qui s’emparait de chacun, les voies gaies dans la nuit claire, les églises qui s’ouvraient à minuit et où l’on croyait, porté par des chants liturgiques, ébloui par le brasillement des cierges, apercevoir un coin de paradis !


Lui aussi, le légendaire bonhomme, il songeait à tout cela. Mais il sait qu’il y aura encore ici-bas de la joie pour les petits et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté !

 

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Fin décembre 1949, un hebdomadaire publiait un reprtage sur les "illusions d'optique"faisant référence à Noël-Noël qui avait joué dans le film "Les Casse-pieds" sorti en fin d'année précédente.

 

 

Livrez-vous, sur vous et les autres, au jeu innocent des illusions d’optique. En plus de celles-ci, vous pouvez en inventer à l’infini, dans le même esprit.

 

 

Prenez un centimètre. Tous ces objets, lignes et cubes ont des mesures communes

 

 

La feuille de papier magique.

Vous pouvez vous tenir à deux sur une feuille de papier de 20 cm. x 40 cm. sans vous toucher. Faites le pari. Puis passez la feuille de papier sous une porte entrouverte, de façon qu’elle dépasse d’égale manière de chaque côté du battant. Vous pourrez facilement tenir tous deux sur la feuille de papier... sans vous toucher et vous gagnerez votre pari.

 

 

 

La chemise volante.

Prenez dans la salle un compère qui a sa chemise posée sur les épaules, les manchettes attachées mais sans que les manches soient enfilées, la veste mise pardessus enfilée normalement. Une fois la cravate enlevée. le bouton du col et puis celui des manches détachés, il vous suffira de tirer la chemise par le col.

 

 

 

 

Le cercle enchanté nous garantit toujours au moins vingt sous en poche.

Prenez une pièce de un franc*. Posez-la au centre. Puis enlevez-la et agitez le cercle en tournant. Vous aurez l’illusion d’être toujours riche de vingt sous.

 

* à cette époque, un franc valait "vingt sous"

 

 

 

L'auriez-vous cru, ces trois iolies filles sont bien de la même taille.

 

 

 

Le glaçon au lasso.

Posez un fil sur le glaçon. Saupoudrez de sel. Tirez. Le glaçon viendra gentiment.

 

 

 

La boîte d’allumettes mystérieuse.

Il vous suffit d’enfoncer un peu le fond de la boîte et de garnir le creux ainsi aménagé.

 

 

 

Une épingle de nourrice transperce un bâtonnet. Du doigt, vous le faites tourner, comme une hélice...

 

 

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publicité de 1941

 

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Prenez un centimètre. Tous ces objets, lignes et cubes ont des mesures communes La feuille de ■HRkJoS papier magique. Vous pouvez vous tenir à deux sur une feuille de papier de 20 cm. x 40 cm. sans vous toucher. Faites le pari. Puis passez la feuille de papier sous une porte entrouverte, de façon qu’elle dépasse d’égale manière de chaque côté du battant. Vous pourrez facilement tenir tous deux sur la feuille de papier... sans vous toucher et vous gagnerez votre pari. La chemise volante. Prenez dans la salle un compère qui a sa chemise posée sur les épaules, les manchettes attachées mais sans que les manches soient enfilées, la verte mise pardessus enfilée normalement. Une fois la ® cravate enlevée. le bouton du col et puis celui des manches détachés, il vous suffira de tirer la chemise par le col. Le cercle enchanté nous garantit toujours au moins vingt sous en poche. Prenez une pièce de un franc. Posez-la au centre. Puis enlevez-la et agitez le cercle en tournant. Vous aurez l’illusion d’être toujours riche de vingt sous. Une épingle de nourrice transperce un bâtonnet. Du doigt, vous le faites tourner, comme une hélice... La boîte d’allumettes mystérieuse. Il vous suffit d’enfoncer un peu le fond de la boîte et de garnir le creux ainsi aménagé. Le glaçon au lasso. Posez un fil sur le glaçon. Saupoudrez de sel. Tirez. Le glaçon viendra gentiment. Livrez-^cus, sur vous et les autres ; au jeu innocent des illusions d’optique. En plus de celles-ci, vous pouvez en inventer à l’infini, dans le même esprit. L'auriez^vous crû, ces trois iolies filles sont bien de la même taille.

 

 

 

 

 

 

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