ACCUEIL | LES FETES ET LES TRADITIONS | SAINT-NICOLAS N’EST PAS CONTENT

 

 

 

 

 

 

Adapté du journal Tintin (1952)

 

 

Toc toc toc… Qui pouvait frapper à ma porte à cette heure de la nuit ? Est-ce que je rêvais ou bien étais-je éveillé ? J’ouvris.
C’était Saint-Nicolas en personne ! Oui, mes amis, Saint-Nicolas qui consentait à me rendre visite !
- Entrez, mais entrez-donc, mon bon Saint-Nicolas !
- Oh ! je ne fais que passer, vous savez…
Il déposa sa mitre sur la table, accrocha sa crosse au porte-manteau  et dégrafa le col de son manteau.
- Asseyez-vous, Saint-Nicolas ! Vous devez être très fatigué ?
- Oh ! la fatigue, ce ne serait rien. Mais ce qui est plus grave : c’est que je ne suis pas content du tout aujourd’hui.
- Pas content, Saint-Nicolas ? Et pourquoi donc ?
- Vous me le demandez ! Mais parce que, dans toutes les maisons où je fais en ce moment ma petite enquête, afin de savoir si mes amis méritent que je m’intéresse à eux, je n’entends que plaintes et récriminations !
- Oh ! Est-ce vrai, Saint-Nicolas ?

- Hélas ! oui. Notez que je reçois de fort belles lettres : Saint-Nicolas, je vous promets d’être bien sage… - Saint-Nicolas, je serai gentil à la maison, appliqué en classe…. - Saint-Nicolas, je ne désobéirai plus à mes parents… Et patati et patata ! … Bien entendu, toutes ces lettres se terminent par : Saint-Nicolas, n’oubliez pas d’apporter un train électrique, ou un meccano, ou un régiment de soldats de plomb, que sais-je !
- C’est bien naturel, Saint-Nicolas, puisque le jour de votre fête, les enfants…
- Sans doute. Mais encore faut-il que ces promesses soient tenues, que ces bonnes intentions partent d’un cœur sincère.
- C’est le cas je suppose ?
- Hélas ! non, pas toujours. Le plus souvent, on bâcle ses devoirs pour aller jouer. On se bat avec ses petits camarades. On dit du mal de ses amis. On n’obéit pas toute de suite. On réplique même à sa maman…
- Oh ! Saint-Nicolas, ils ne sont pas tous ainsi ! J’en connais, moi, qui s’efforcent d’être de chics garçons et de gentilles petites filles.

- Ah ! Je voudrais bien que vous me citiez quelques noms !
- Eh bien, Saint-Nicolas, il y a Bernard, Olivier, Renaud et Dominique… Il y a Jean-Pierre, Michèle et Alexis… Il y a Jean-Marie… Il y a….
- Je ne dis pas. Mais même ceux-là pourraient se conduire mieux, s’ils le voulaient.
- Ils le veulent, Saint-Nicolas, ils le veulent ! Et tous les autres aussi ! Faites leur confiance.
Déjà, Saint-Nicolas se coiffait de sa mitre et s’enveloppait de son grand manteau. Puis, ayant repris sa crosse, il ouvrit la porte.
Au revoir, mon ami, me dit-il en me quittant. Au fond, vous savez, je ne suis pas si fâché que ça. Je les aime bien tous, car, quand ils le veulent, ils savent être gentils…
- Bien sûr, Saint-Nicolas, bien sûr !...
Bientôt j’entendis le vrombissement d’un moteur. Je me penchai à la fenêtre : c’était Saint-Nicolas qui dans son hélicoptère, s’envolait vers le ciel.

 

Mes amis, faites un effort pour être de chics garçons et des petites filels modèles. Montrez votre bonne volonté. Afin que Saint-Nicolas soit très content.


Tintin.

 

 

 

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Et finalement, petits et grands sont contents...

(couverture du journal Tintin de 1950 par Bob de Moor)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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