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Bien au chaud dans ses pantoufles, Saint Nicolas était resté chez lui, ce soir-là. Lorsque, tout à coup, la porte de sa chambre s’ouvrit et des voix d’enfants lui crièrent : Saint Nicolas, nous voici !


Alors à sa grande surprise, il vit entrer chez lui tout un petit monde qu’il connaissait, certes, mais qui ne lui avait jamais fait la grâce de visiter.


C’étaient, riant, criant, se bousculant : Peter Pan, l’enfant qui ne veut pas grandir ; Cendrillon en robe de bal ; Patachou, le petit neveu de Tristan Derème ; Haensel et Gretel  se tenant par la main ; Mowgli, le petit homme ; Chaperon Rouge, toute rose d’avoir couru ; Tyltyl et Mytyl, toujours à la recherche de quelque chose ; Petit Poucet, chaussé des bottes de l’Ogre ; Mozart enfant, jabot de dentelle et perruque poudrée ; Jean de la Lune, haut comme trois pommes ; Cadet Rousselle avec ses trois cheveux sur le front ; Riquet à la Houpe, pareil à un oiseau de paradis ; le bon roi Dagobert, culotté de frais ; le général de Marlborough, à cheval sur son sabre ; compère Guilleri, tout guilleret ; Alice, échappée pour un soir, au Pays des Merveilles ; Blancheneige, dans sa robe blanche comme neige ; la Belle au Bois Dormant, tout engourdie encore de son long sommeil.


- Bonsoir, mes enfants, leur dit Saint Nicolas. C’est gentil à vous, de venir me surprendre comme çà. Mais que me vaut la joie de votre visite ?
Alors Peter pan, parlant au nom de ses camarades, lui dit :

- Grand Saint Nicolas, nous sommes venus, au nom de tous les enfants de la terre, vous remercier pour tous les cadeaux que vous distribuez si généreusement dans le monde. D’habitude, on vous demande des jouets, des friandises. Eh bien, nous, nous avons pensé qu’il vous serait peut-être agréable de recevoir aussi quelque chose. Et nous venons vous offrir le meilleur de nous-mêmes.


Ayant dit, il déposa aux pieds de l’illustre évêque sa gracieuse ombre à laquelle il tenait tant. Puis ses compagnons s’avancèrent à leur tour. Cendrillon offrit à Saint Nicolas sa pantoufle de vair. Patachou consentit à lui prêter  ses yeux toute une nuit. Haensel et Gretel lui firent goûter un morceau de leur maison en pain d’épices. Mowgli fuma avec lui le calumet de la Paix. Chaperon Rouge régala le grand saint du beurre frais et de la belle galette qui ornaient son panier ; Tyltyl et Mytyl déposèrent sur son épaule l’Oiseau Bleu qu’ils avaient si longtemps cherché. Petit-Poucet lui fit cadeau d’une botte de sept lieues. Le jeune Mozart improvisa pour lui un petit menuet. Jean de la Lune lui confia l’un de ses plus beaux rêves. Cadet Rousselle se priva d’un cheveu. Riquet à la Houppe, d’une mèche entière. Alice, la blonde, d’une boucle d’or. Le roi Dagobert promit de mettre désormais sa culotte à l’endroit. Monsieur de Marlborough remit son grand sabre dont il ne s’était jamais servi. Compère Guilleri  fredonna une chanson. Blancheneige lui fit don d’un sourire et la Belle au Bois Dormant lui conta les plus belles heures de son sommeil.

 

Le bon Saint Nicolas était ravi, vous pensez bien. Jamais, au cours de sa longue carrière, il n’avait été comblé de la sorte. Aussi, lorsque les enfants le quittèrent, ils ne virent pas, à la faveur de la nuit, que sur ses joues, et au milieu de sa barbe, coulait deux larmes de bonheur.


 

 

extrait de l'édition belge du journal Tintin (1951)

 

 

 

 

NOTES : Ce texte permet de retrouver les noms de certains personnages peu connus :

 

Patachou raconte les aventures d'un garçon de six ans, aussi raisonneur que naïf, et terriblement inventif.

Haensel et Gretel sont connus en France sous le nom de Hansel et Gretel.

L’Oiseau bleu est une pièce de théâtre écrite par l'écrivain belge Maurice Maeterlinck avec Tyltyl et Mytyl, un frère et une sœur qui sont de pauvres enfants de bûcheron.

Jean de la Lune est une comptine écrite par Adrien Pagès (XIX° siècle) - texte ci-dessous.

Marlborough (sous le nom de Malbrough en France) - On connait bien la chanson du XIX° siècle : Malbrough s'en va en guerre

Compère Guilleri - La chanson fait référence a un soldat démobilisé et bandit de grand chemin (XVI° siècle) - texte ci-dessous.

 

 

 

 

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Jean de la Lune

 

Par une tiède nuit de printemps
Il y a bien de cela cent ans,
Que sous un brin de persil, sans bruit
Tout menu, naquit
Jean de la Lune (bis)

Il était gros comme un champignon,
Frêle, délicat, petit, mignon,
Et jaune et vert comme un perroquet,
Avait bon caquet
Jean de la Lune (bis)

Quand il se risquait à travers bois,
De loin, de près, de tous les endroits,
Merles, bouvreuils, sur leurs mirlitons
Répétaient en rond
Jean de la Lune (bis)

Quand il mourut chacun le pleura,
Dans son potiron, on l'enterra,
Et sur sa tombe l'on écrivit
Sur la croix : ci-gît
Jean de la Lune (bis)

Compère Guilleri

 

Il était un p´tit homme
Appelé Guilleri,
Carabi,
Il s´en fut à la chasse,
A la chasse aux perdrix,
Carabi

{Refrain:}
Toto carabo, titi carabi,
Compère Guilleri.
Te lairas-tu, te lairas-tu,
Te lairas-tu mouri.

Il s´en fut à la chasse,
A la chasse aux perdrix
Carabi
Il monta sur un arbre
Pour voir ses chiens couri,
Carabi,

 

La branche vient à rompre
Et Guilleri tombit
Carabi.


Il se cassa la jambe
Et le bras se démit,
Carabi

Les dames de l´hôpital
Sont arrivées au bruit,
Carabi

L´une apporte un emplâtre,
L´autre de la charpie,
Carabi

On lui banda la jambe
Et le bras lui remit,
Carabi

Pour remercier ces dames,
Guilleri les embrassit
Carabi

Ça prouve que par les femmes
L´homme est toujours guéri,
Carabi.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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