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Depuis toujours, le passage à une nouvelle année a fasciné les hommes. Plus qu'un simple changement de nombre, ils y ont vu dès l'Antiquité, le symbole d'une étape, d'un cap franchi. Dans la formule bonne année échangée traditionnellement se cache une certaine peur de l'inconnu et le souhait sincère que l'an qui commence soit différent de celui qui s'achève... en mieux.
La verveine chez les Romains, le gui chez les Gaulois
Il faut attendre la civilisation romaine pour que la fête, telle que nous la connaissons aujourd'hui apparaisse.
Elle nous viendrait du roi Tatius Sabinus qui avait reçu en offrande, à l'occasion du nouvel an, une couronne de verveine cueillie dans le bois sacré de la déesse Strenia. Légende ou réalité, cela n'a que peu d'importance: le principal est que les Romains adoptent l'habitude, au changement d'année, de cueillir à leur tour des plants de verveine dans ce bois consacré pour les donner aux amis et à la famille. A noter, au passage, que ce serait là, sans doute, l'origine du mot étrennes.
Autre plante qui marque le passage d'une année à l'autre: le gui. Les druides gaulois cueillaient celui du chêne sacré, tous les ans, au sixième jour de la lune qui correspondait au début de l'an neuf. Que rêver de mieux comme symbole que cette boule de feuilles vertes et leurie-fruitée qui pousse en hiver sur un arbre apparemment mort? De là à lui prêter des vertus d'immortalité, il n'y avait qu'un pas que nos ancêtres ne tardérent pas à franchir. Et aujourd'hui encore, on s'embrasse sous le gui en gage d'amour et pour se porter chance.
Un jour de l'an nomade
Il faudra attendre des siècles pour que le 1er janvier devienne le jour de l'an.
Les calendriers de l'Antiquité ne sont guère réguliers: ils prennent en général la lune et non le soleil comme point de référence, ou tout simplement la durée de régne d'un souverain. Chez les Romains, c'est Jules César qui mettra un peu d'ordre dans le calendrier en fixant l'année à 365 jours, plus un tous les quatre ans. Un système que perfectionnera Grégoire XIII, en 1582, où le jour de l'an va se promener selon les régions et les croyances, entre le 25 décembre à Soissons, le 25 mars à Reims, le jour de Pâques à Paris ou le 1er mars sous le reigne de Charlemagne.
Deux siècles plus tard, la Révolution Française éclate et voilà le nouvel an et la fête qui l'entoure à nouveau mis à l'index. Les révolutionnaires y voient - un comble - le symbole du règne de l'Eglise, et entreprennent de le rayer du calendrier. Mais les sans-culottes n'auront pas la tête de cette coutume désormais bien ancrée. Tant il est vrai que même en période de crise ou de morosité, la meilleure façon de rêver reste encore la fête!
Sous le signe des réjouissances
Dans toute l'Europe, les douze jours (ou douze nuits) qui s'écoulent entre Noël et l'Epiphanie sont riches en croyances, en superstitions, ou tout simplement en traditions dont les origines ont parfois été oubliées. Ce qui n'empêche pas de s'étourdir en attendant des jours meilleurs pour l'année qui s'annonce.
En Cornouailles, le Nouvel An ressemble à un vrai carnaval. San sdoute pour influencer les esprits dont on ne sait pas encore s'il seront bons ou mauvais.
Outre-Rhin, la nuit de la Saint6sylvestre est prétexte à toutes les folies. Tout est permis dans une ambiance déchaînée. Il pleut des confettis, on accroche des guirlandes partout, les feux d'artifices sont de rigueur, tout comme les pétards qui vous filent dans un vacarme assourdissant, à la plus grande joie des petits et des grands.
En Autriche, il est d'usage de confectionner les pains de Nouvel An, tout comme en Europe Centrale. De formes souvent compliquées (couronnes tressées, bretzels, motifs religieux...), les partager à cette occasion est un gage de fidélité et de bienveillance.
Chez nos voisins belges, on a le sens de la fête, surtout quand elle s'accompagne des délicieuses gaufres du jour de l'an, les bronans, que l'on concocte pour accueillir les visiteurs en cette fin d'année, et qui servent d'enjeu aux parties de cartes entre amis.
Les cartes sont également au coeur de la nuit du 31 décembre en Grèce.
Ces jeux traditionnels sont censés renseigner les participants sur la chance qu'ils auront durant l'année nouvelle... et surtout leur dire s'ils deviendront riches.
Enfin, en Roumanie, on retrouve sur la table la placinta cu ravace (placinta aux petits mots) le soir du 1er janvier. Entre chaque feuille de pâte, la maîtresse de maison a glissé un petit morceau de papier. Chacun se sert, au hasard, et lit à haute voix le message inscrit: présages? voeux? proverbes humoristiques? A chacun la surprise. L'ambiance en tout cas est garantie.
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AUTRES COUTUMES LOCALES
Dans tous les pays du monde, à la fin du mois de décembre, il est d’usage de présenter à ceux qu’on aime des vœux pour l’année nouvelle. Mais chaque pays a ses coutumes et celles du nouvel-an sont souvent fort curieuses. La plupart du temps, d’ailleurs, elles sont de la superstition à l’état pur.
Savez-vous qu’en Allemagne, on fait, sur le coup de minuit, fondre du plomb dans une cuillère, puis qu’on verse brusquement ce plomb dans l’eau froide ? Suivant la forme que prend alors le fragment de métal, on prédit l’avenir !
En Russie, la même nuit, à la même heure, les jeunes filles de la campagne sortent de chez elles, demandent son prénom au premier homme qu’elles rencontrent, et croient que ce prénom sera celui de leur futur mari.
En Argentine, les paysans prennent trois pommes de terre. Ils pèlent la première complétement, la deuxième à moitié, et à la troisième ils laissent toute sa peau. Puis ils placent les trois tubercules en dessous du lit et font l’obscurité dans la pièce. Lorsque minuit sonne, ils prennent au hasard la première pomme de terre qui leur tombe sous la main : si c’est celle qui a toute sa peau, ils s’enrichiront dans le cours de la prochaine année ; si c’est celle qui est à moitié pelée, leur situation ne se modifiera pas beaucoup; mais, en revanche, s’ils tombent sur la pomme de terre complétement pelée, gare les dangers de ruine !
En Angleterre, lorsque sonne le premier coup de minuit, on griffonne rapidement trois vœux sur un morceau de papier qu’on brûle aussitôt, et dont on jette les cendres dans un verre de champagne. Si l’on a le courage – et le temps – de vider ce verre de champagne avant que ne s’éteigne l’écho du premier coup, l’un des trois vœux sera certainement exaucé.
décembre 1950 |
LES VŒUX PAR... PORTEUR !
Les cartes de visite n’ont pas toujours existé. La mode de ces petits bristols nous est venue d’Extrême-Orient, il y a quelques deux cents ans. Pourtant, l’usage de présenter ses vœux à l’occasion de la nouvelle année remonte beaucoup plus loin que cela. C’est pourquoi jusqu’au XVII° siècle, des agences mettaient à la disposition des gens, moyennant deux sols, un magnifique gentilhomme en tenue noire qui se chargeait de présenter les vœux à domicile !
journal Tintin - 1953
LE NOUVEL AN DANS LE MONDE
Il semble bien que dans tous les pays civilisés l’usage des étrennes soit associé au premier de l’an. Cette coutume remonte à l’antiquité. Tatius, roi des Sabins, reçut le premier des branches de verveine coupées dans le bois consacré à la déesse Strenua, dont on fit "strenae", qui devint "étrennes" en notre langue.
La coutume se répandit à Rome, où l’on offrait le jour de l’an du vin, du miel, des dattes, de l’huile, du pain. Chez les Gaulois, les druides coupaient avec des faucilles d’or le gui sacré qu’ils offraient aux chefs, qui les distribuaient à leur tour au cri de : "Au gui l’an neuf !" Le christianisme tenta d’abolir l’usage des étrennes païennes en frappant d’excommunication ceux qui continuaient à célébrer le nouvel an par des danses et des cadeaux. La révolution française essaya aussi de supprimer cette coutume qui, plus solide que les têtes, devait résister à toutes les interdictions et se perpétuer jusqu’à nous.
L’Orient offre, le jour de l’an, un aspect aussi inattendu que lugubre. Chez tous les peuples islamiques il est d’usage de commencer l’année par des mortifications, et partout vous verrez que vêtements de deuil, visages éplorés et lamentations...
Au Maroc cependant, l’ "Achoura" ou jour de l’an est la fête de la magie. Les porteurs d’eau arrosent le sol du contenu de leurs outres, afin d’apaiser le feu de l’enfer. Les femmes achètent des crapauds desséchés, becs d’aigle, plumes de vautour, qu’elles font brûler dans leur maison afin de composer un talisman. Le verre de thé à la menthe, la pipe à l’eau et les gâteaux secs qui font partie de l’hospitalité musulmane sont généreusement distribués. Et il est encore d’usage de briser une poterie d’eau, symbolisant l’année enterrée, que l’on remplacera par une neuve en l’honneur de l’an nouveau. Ce jour-là, chacun porte des vêtements neufs afin d’entrer dans la nouvelle année avec le corps et l’esprit purs. Les riches en distribuent même à leurs coreligionnaires pauvres en guise d’aumône (avis aux mendiants de chez nous...).
Dans toute l’Inde et le Pakistan, une grande effervescence règne. Les femmes nettoient à qui mieux mieux, car le plus petit grain de poussière risquerait de souiller l’année nouvelle...
Les Chinois, eux, se hâtent de payer tout ce qu’ils doivent, car ils se croiraient déshonorés s’ils avaient encore des dettes le 25 janvier — leur jour de l’an ! A minuit, dans toute la Chine, éclatent des milliers de fusées et de pétards en vue de faire peur aux mauvais esprits...
Au Japon, les amis qui se rencontrent en rue se saluent par trois fois, le dos courbé, les mains sur les genoux, en s’écriant : "Omedeto !" (Bonne année !), et il est d’usage chez tous ceux qui ont conservé les antiques coutumes ancestrales de remettre en mains propres leurs cartes de nouvel an, qu’ils insèrent dans des boites ou des rouleaux, selon l’importance du destinataire.
A Washington, le président donne accès à tous ses compatriotes à la Maison Blanche. Le plus humble d’entre eux a droit à la poignée de main présidentielle. Comme l’Amérique est un rien plus grande que la Belgique, jugez si ce pauvre homme doit avoir mal à la main en fin de journée !
publié en 1951
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Le marchand de gui à Paris
publié en 1901
publié en 1930
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Les Aventures du Professeur Nimbus
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le "Nouvel An", c'est la fête
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JANVIER
La neige comme un blanc linceul est descendue
Sur le sol morne où vont des pas lents assourdis,
Et les clochers muets s'attristent dans la nue
D'où, sinistre, descend un vol d'oiseaux hardis.
Le silence a rempli la campagne éperdue,
Les bois où les oiseaux, tristes, se sont blottis.
Une nappe de glace, âpre, s'est étendue
Sur les ruisseaux où vont les patineurs transis.
Avec la neige tombe une nouvelle année.
Que sera-t-elle donc pour nous, la bien-aimée
Dont l'image déjà fait rayonner l'espoir ?
Que nous apporte donc la souriante almée
Dans sa robe blanche et de souhaits parfumée ?
Pour nous, artistes, c'est d'éclaircir le ciel noir.
GEORGES BOULANGER.
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JANVIER
Il neige sur les champs où dorment les moissons,
Et le givre scintille aux branches esseulées,
Tel qu'un lustre planant sur les blanches vallées :
Dans les trous noirs l'oiseau médite les chansons.
C'est Janvier, c'est l'hiver où, frôlant les buissons,
Lasse des jours vécus, les paupières voilées,
L'aïeule, cheminant dans les neiges foulées,
Sent la fin qui la guette éveiller les frissons.
Mais c'est l'heure où paraît dans le ciel qui s'éclaire,
Portant les espoirs d'or en sa prunelle claire,
L'année encore vierge et pure de remords.
Noël à ta naissance, enfant douce et bénie,
Sourire du berceau qui veillas l'agonie ;
Sois heureuse et sans crainte : il neige sur les morts.
HERVIEU DE SIXTE.
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publicité de décembre 1960 (Suisse)
le "Nouvel An" chasse l'année précédente
la même chose, en automobile
bientôt 1925 !
humour...
publicité de 1952
publicité de 1953
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