article publié en 1957

L'évolution du transport aérien a amené un changement profond du caractère même des aérodromes. Ces derniers, cessant d'être de simples champs d'atterrissage, tendent de plus en plus à devenir à la fois de très importants centres industriels, des centres commerciaux et aussi des centres touristiques.

Orly est le premier aéroport français et l'un des principaux aéroports modernes de l'Europe. S'étendant sur 765 ha, doté des plus récents perfectionnements, l'aéroport d'Orly est fréquenté par 24 compagnies de navigation aérienne qui assurent des services, reliant Paris à tous les continents et desservant la plupart des capitales et des grandes villes du monde entier.

et jour, les appareils les plus modernes y atterrissent et en repartent. A certaines heures, un avion atterrit ou s'envole toutes les six minutes. Il est fréquent de voir trois ou quatre avions en attente de l'autorisation de départ en bout de piste.

Véritable carrefour du monde, Orly procure toujours aux visiteurs une impression séduisante de dépaysement et d'évasion. Dès l'entrée dans la zone publique, maintenant très dégagée et transférée à égale distance des aérogares nord et sud, le visiteur jouit d'un vaste coup d'œil sur les aires de stationnement où les grands avions font escale, débarquant leurs cargaisons de passagers, de bagages et de fret ou recevant leurs chargements de départ.

Montant sur les terrasses de la nouvelle aérogare sud, le visiteur apprécie aussitôt le vaste panorama de tout l'aéroport. Sa vue s'étend sur les deux pistes actuellement utilisées (marquées A et C sur le plan), chacune ayant 60 m de large et, respectivement, 2 120 m et 2 400 m de long, où tous les types d'avions actuellement en service (y compris la Caravelle) peuvent atterrir ou décoller ; la troisième (B) est une ancienne piste désormais inutilisée. Les pistes A et C, grâce à leurs équipements lumineux et radio-électriques et au radar qui équipe l'aéroport, permettent les atterrissages par mauvaise visibilité dans les deux directions nord-sud et est-ouest. Le visiteur découvre également tout le réseau des voies de circulation sur lesquelles roulent les avions qui viennent d'atterrir, qui vont prendre le départ ou qui se dirigent vers les hangars.

Vers le Nord, il distingue, à la limite de l'aéroport, les sept hangars récents de la zone industrielle et notamment deux grands hangars neufs, l'un de 216 m d'ouverture, l'autre de 162 m ; un troisième, de 150 m, est en construction à l'Est de la ligne des bâtiments.

Au centre du terrain, vers l'Est, il aperçoit la tour de contrôle qui domine le bloc technique, cerveau de l'aéroport. Sur la tour de contrôle, tourne l'antenne du radar de surveillance. Vers le Sud-Est, à sa droite, il voit se dresser un bâtiment neuf, moderne donjon qui domine un ensemble important de constructions : c'est le nouveau Centre de Contrôle Régional et de Télécommunication, qui sera mis en service en 1958.

Plus près de lui, il aperçoit l'aérogare nord et son aire de stationnement réservée aux appareils des compagnies étrangères avec, à proximité, près de la route nationale n° 7, le grand radar du Centre de Contrôle régional nord

Entre cette aire et celle qui dessert l'aérogare sud réservée aux appareils de la Compagnie Nationale Air-France, il remarque la zone affectée aux compagnies de distribution de carburants avec leurs longs camions-citernes qui, sans cesse, alimentent les avions dès leur arrivée. Du haut de ces terrasses, le visiteur voit se dérouler tout le trafic de l'aéroport et spécialement les atterrissages et les envols des appareils.

Dès la tombée de la nuit, l'aéroport étincelle de tous ses feux : éclairage intense de la zone publique, balises blanches, vertes, jaunes, rouges ou bleues, phare de rappel tournant (ceilomètre), dont le pinceau lumineux vertical sert à mesurer, la nuit, la hauteur des nuages, lumières mouvantes et clignotantes des appareils, panneaux publicitaires, etc...