ACCUEIL | LE TOURISME | MADURODAM – UNE VILLE POUR LILLIPUTIENS

 

 

 

 

 

1952 : Les Hollandais sont occupés à construire, entre La Haye et Scheveninghe, une ville miniature qui sera inaugurée au mois de juin prochain*, Madurodam – ce nom lui a été donné en l’honneur de la famille Maduro, qui a financé la construction de la cité miniature – offrira à une échelle de 1/25°, l’aspect d’une ville moyenne ordinaire. On y trouvera des rues, des squares, des villas, des buildings ; la ville aura sa gare de chemin de fer, son port maritime, son aérodrome. Pour faire réaliste, de petites voitures circuleront   sur ses autostrades et des bateaux navigueront par leurs propres moyens dans les bassins de son port. Toutes les demi-heures, le carillon de l’église fera entendre des airs populaires.
Ne sera-t-il pas charmant de se promener, tel Gulliver au pays de Lilliput, dans les rues ce cette cité naine ? La plus grande partie des recettes réalisées grâce aux visiteurs, sera destinée à un sanatorium d’étudiants.

 

texte extrait de l'édition belge du journal Tintin (avril 1952) - ci-dessus, photos extraites de Meccano Magazine (UK)

 

P.S. : * le parc ouvrit en réalité le 2 juillet 1952

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En Hollande, près de La Haye, se trouve la plus petite ville au monde : Madurodam.  Une ville, mais aussi la campagne, la rivière, le port, le centre industriel. C’est la Hollande en tout petit.

 

Quand vous traversez  la frontière de Madurodam (une caisse où on paie un droit d’entrée), vous achèterez une carte du pays et vous suivrez la piste qui vous conduira aux premières habitations du Vieux Madurodam. C’est la Hollande du temps passé, celle des grands navigateurs, des petites maisons en bois, de canaux enjambés par de ravissants ponts en pierre que traversent des habitants hauts de 10 cm. Plus loin, s’étale la ville moderne : buildings ultra-modernes aux appartements aérés par de larges fenêtres et agrémentés de jolis balcons. Toutes ces habitations ont la hauteur d’une table. De délicieux petits jardins, grands comme des mouchoirs de poche les entourent tandis qu’au milieu de cette agglomération dont vous surplombez facilement les toits, courent de minuscules rues en macadam, larges comme une bordure de trottoir.

 

Les artistes qui ont construit cette lilliputienne cité ne se sont pas contentés de bâtir des maisons en cédant au caprice de leur imagination. Les constructions de Madurodam sont presque toutes la réplique de bâtiments ou de monuments qui existe quelque part aux Pays-Bas. C’est ainsi que sur le plan qui vous guide à travers Madurodam vous apprenez que ce beau château, dont les tours s’élèvent à deux mètres cinquante du sol , est la reproduction exacte du Palais de la Paix, que ces bâtiments-ci représente l’univers de Leyde, celui-là, l’Hôtel des Postes… Plus loin, c’est un moulin à vent, haut comme une boite aux lettres, symbole typique de la Hollande et une kermesse avec ses manèges, grands comme des toupies…

 

Naturellement le commerce ne perd pas ses droits. De grandes firmes ont donné de l’argent construire Madurodam. En échange, leurs immeubles ont été reconstitués. Voici les grands magasins du Bijenkorf, le bâtiment de la Compagnie d’Assurances des Pays-Bas, et le building où est imprimé De Haagsche Courant (le Journal de La Haye). On y voit aussi des restaurants, de charmantes enseignes en fer forgé.

 

Jamais d’accidents à Madurodam. Et pourtant le trafic y est intense. Il faut dire qu’il est canalisé par de magnifiques autoroutes à doubles voies. Sur chaque voie, il y a deux bandes de circulation. L’autoroute est fascinante. Les petites autos joujoux, les camions, roulent réellement et ils se dépassent. On les suit du regard jusqu’à ce qu’ils disparaissent sous un tunnel. Penchez vous et vous verrez que ce tunnel est éclairé par des lampes à vapeur de sodium à la lumière orange, lampes qui sont fort utilisées aux Pays-Bas.

 

Les chemins de fer sont admirablement organisés à Madurodam. Les wagons ne sont guère plus haut qu’une bottine. Ils reproduisent fidèlement les trains hollandais, de longues rames aérodynamiques. Pas question de trains à vapeur. Ces serpents miniatures filent rapidement sur des rails conçus à leurs dimensions, affublés de petits pantographes glissant sur de vrais fils et faisant des étincelles. Le petit convoi pénètre dans une gare, enchevêtrement de petits rails, d’aiguillages, de quais ; de hangars et de wagons de marchandises admirablement imités.

 

L’aviation hollandaise a reconstitué un  aérodrome, tel qu’il existe, avec tout son équipement. Des avions de différentes firmes sont là, prêts à prendre leur envol.
Mais une des plus belles reconstitutions de Madurodam c’est peut-être le port, avec ses grues, ses raffineries de pétrole, ses gazomètres, sa gare de triage et, bien entendu, le long des quais, ses bateaux. Le Princesse Béatrix, le Willem Ruys, un paquebot de 21.000 tonnes dans la réalité,  tout blanc, élégant et… long comme une barquette.
Madurodam


Le soir la ville s’illumine. Les rues et les autoroutes sont éclairées. Les fenêtres des maisons forment de petits carrés clairs sur les murs sombres. Un serpent lumineux passe à toute vitesse, c’est le train. Des points rouges et verts surgissent çà et là. Un signal. Dans la pénombre le radar de l’aérodrome tourne silencieusement, tandis qu’à l’arrière-plan, le Willem Ruys étincelle de lumière. Et cette lumière qui passe et qui repasse ? C’est le phare de Madurodam, réplique exacte de celui de Scheveningen.

 

Peut-être serez-vous curieux de connaitre le nom de la personne qui a eu la bonne idée de construire Madurodam ? Cette ville miniature aide les étudiants hollandais qui n’ont pas les moyens de payer leurs études, grâce aux bénéfices réalisés sur le prix d’entrée. C’est la famille Maduro qui lança l’idée. Un de leurs fils avait été tué pendant la Seconde Guerre Mondiale alors qu’il était étudiant.

 

 

 

texte adapté et photos : journal Tintin (1957)

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extrait d'un reportage publié en 1953

 

 

sous l'œil du chef de gare - publié en 1955

 

 

 

 

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document publié dans le journal Pilote (1961)

 

 

 

 

 

 

 

 

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