en cours d'écriture

Le France, chanson composée par Jacques Revaux sur des paroles de Pierre Delanoë et de Michel Sardou, interprétée par Michel Sardou (1975)

Quand je pense à  la vieille anglaise
Qu'on appelait le "Queen Mary",
Echouée si loin de ses falaises
Sur un quai de Californie,

Quand je pense à  la vieille anglaise,
J'envie les épaves englouties,
Longs courriers qui cherchaient un rêve
Et n'ont pas revu leur pays.

Ne m'appelez plus jamais "France".
La France elle m'a laissé tomber.
Ne m'appelez plus jamais "France".
C'est ma dernière volonté.

J'étais un bateau gigantesque
Capable de croiser mille ans.
J'étais un géant, j'étais presque
Presqu'aussi fort que l'océan.

J'étais un bateau gigantesque.
J'emportais des milliers d'amants.

FRANCE : L'HEURE DE LA RETRAITE ?

L'augmentation du prix du fuel va ajouter au déficit chronique du paquebot France qui, avant la crise de l'énergie, selon un rapport confidentiel du ministère français des finances, coûtait déjà deux fois plus qu'il ne rapportait. Le ministère recommandait déjà l'an dernier qu'il soit vendu ou retiré du service. Il semble que la décision de le vendre pourrait intervenir avant la fin de cette année, si toutefois la Compagnie générale transatlantique trouve un acquéreur. Lancé par Mme de Gaulle, France en service depuis 12 ans, coûterait cette année aux contribuables français, selon des estimations concordantes, au moins 100 millions de francs, moitié plus qu'en 1973. Unité de prestige, porte-drapeau de la France sur les océans, France est victime du développement de l'aéronautique et aussi de son gigantisme. Son coût de construction n'est pas encore amorti. Il ne le sera qu'en 1978 et, au cas où il devrait être vendu avant cette date, le contrat prévoit que le gouvernement français doive indemniser la Compagnie générale transatlantique.

article publié en février 1974 (pendant le "premier choc pétrolier" octobre 1973 – mars 1974)

FRANCE DEVIENDRA NORWAY

La vente de France à l'armateur norvégien Knut Ullstein Kloster a finalement été conclue mardi* et il est probable que le géant des mers, qui fut le fleuron de la marine de commerce française, achèvera sa carrière comme paquebot de croisière.
Les négociations entre l'armateur norvégien et l'homme d'affaires saoudien Akram Ojjeh, qui avait acheté le navire en1977, ont duré trois mois. Bien que les conditions de la transaction n'aient pas encore été rendues publiques, on avait laissé entendre que les discussions se poursuivaient sur la base d'un prix de 18 millions de dollars. M. Ojjeh avait eu l'intention de transformer le paquebot de 66.348 tonnes en un hôtel flottant et en un centre d'exposition de la technique et de l'artisanat français. Il n'avait pu cependant trouver un port à sa convenance et le projet était demeuré en suspens.
Le nouvel acquéreur envisagerait de transformer le France (vraisemblablement rebaptisé pour la circonstance S. S. Norway en un paquebot de croisière destiné à assurer des voyages touristiques aux Antilles.

article publié dans un quotidien suisse (juin 1979) - * mardi