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La 105e édition de la course cycliste Paris-Roubaix, longue de 259,5 km, a eu lieu le 15 avril 2007 et a été remportée pour la première fois par un Australien, Stuart O'Grady.
Tom Boonen dans le secteur pavé de Wallers-Arenberg
Le soleil a fait perdre la boule aux coureurs de Paris-Roubaix. Dans la fournaise du Nord, la course est partie dans tous les sens. Impossible à suivre, encore moins à raconter. Au bout de cette folle chevauchée à travers les pavés, un Australien est sorti comme un diable de sa boîte pour griller tous les favoris. Stuart O’Grady est le kangourou en question. Et comme beaucoup d’autres avant lui, il est allé au bout de son rêve et a vécu son heure de gloire sur le vélodrome de Roubaix.
En franchissant en larmes la ligne du mythique, le coureur de chez CSC s’est souvenu de ce jour où il avait visionné une cassette de cette épreuve. "J’avais 13 ans quand j’ai vu ces images chez moi à Adelaïde", raconte cet homme de 34 ans aux 19 victoires professionnelles. "J’ai alors décidé de devenir coureur cycliste. Rien que pour participer une fois à Paris-Roubaix et si possible gagner la "reine des classiques". J’y suis parvenu et je ne peux pas décrire mon émotion." Impossible de comparer avec son titre olympique conquis sur piste (dans l’américaine) en 2004 à Athènes. "Un succès comme celui-là remplace bien d’autres victoires" livre-t-il. "Il marque une nouvelle étape de ma vie. Maintenant, je cours après les classiques. Plus après le maillot vert du Tour de France."
Pour soulever le fameux trophée sous forme de pavé (15 kg), Stuart O’Grady n’a pas ménagé sa peine et n’a pas été épargné par les incidents de course. Parti avec l’échappée matinale, l’Australien a crevé dans la terrible tranchée d’Arenberg. "J’ai alors été rejoint par le peloton des favoris" narre-t-il. "Ensuite, j’ai demandé à Fabian Cancellera ce qu’il avait l’intention de faire. A ce moment je suis tombé, puis je suis revenu à sa hauteur un peu plus loin et je lui ai reposé la même question. Il m’a dit qu’il ne se sentait pas à 100% de ses moyens. Il a à peine eu le temps de terminer sa phrase que j’étais parti. J’avais remarqué que Wesemann était en forme. Je l’ai vu bouger et je l’ai suivi. Puis, je n’ai pas arrêté de tout donner."
Après en avoir remis une bonne couche dans les tronçons de pavés finaux, Stuart O’Grady a pris une belle revanche sur le destin. "L’année passée, lorsque je me suis cassé six côtes et la clavicule lors de Tirreno-Adriatico, j’étais pendant 18 mois au fond du trou" se remémore-t-il. "Heureusement, les gars de mon équipe m’ont très bien soutenu et je suis bien revenu. Je dois d’ailleurs remercier tous mes coéquipiers pour le formidable travail accompli aujourd’hui. Ce fut vraiment fabuleux." Incontestable, car la démonstration de force du team de Bjarne Riis fut totale. Mais pour gagner, il fallait pouvoir compter sur un coureur capable d’achever ce chef-d’œuvre. Stuart O’Grady, qui avait déclaré la veille être "dans la forme de sa vie", l’a fait et de façon magistrale. Le tout au terme d’un rodéo endiablé et échevelé.
Avec une météo digne du Tour de France, Paris-Roubaix avait perdu ses repères. "Ce fut une vraie surprise de voir s’imposer un coureur échappé le matin", analyse Walter Goodefroot. Ce succès a le mérite de récompenser un coureur "perfectionniste et travailleur" selon les dires d’un de ses directeurs techniques Alain Gallopin. Les pavés livrent rarement des verdicts hasardeux...
JULIAN CERVIÑO (avril 2007)
Chaleur et poussière sur les pavés secs !
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