La 102ème édition de la course cycliste Paris-Roubaix (261 kms) s'est déroulée le 11 avril 2004. Elle a été remportée par le Suédois Magnus Bäckstedt.

102e Paris-Roubaix s'est terminé par un verdict inattendu: Magnus Backstedt (Alessio-Bianchi) a donné à la Suède sa première victoire dans une classique de la Coupe du Monde. Une course dont l'un des meilleurs a été le Suisse Fabian Cancellara , remarquable quatrième. Une fois encore, la traversée de l' "Enfer du Nord" a été marquée par une succession d'événements dramatiques, avec de nombreuses chutes et crevaisons. A l'image du Tour des Flandres dimanche dernier, la course a tardé à démarrer. Le vent défavorable ne favorisait pas les longs raids. La succesion de secteurs pavés, 26 en tout, a certes écrémé le peloton, mais ils étaient encore plus de 30 à pouvoir briguer la victoire à 30 km de l'arrivée.

Finalement quatrième, Cancellara ne s'est pas seulement mis en évidence dans le final en se glissant dans la bonne échappée. Il fut également l'un des meilleurs tout au long de la journée. C'est notamment sur son accélération à la fin de la fameuse traversée de la forêt d'Arenberg, au 166e km, que le peloton a éclaté, une Centaine de coureurs se retrouvant au commandement. Même si les attaques se sont succédé, les principales forces en lice, Lotto et Quick Step, ont réussi à annihiler la plupart des mouvements, notamment en se conuôlant mutuellement. Les Lotto, plus offensifs, eurent pourtant l'avantage à plusieurs reprises, leur leader Van Petegem étant mieux entouré que Museeuw, avec, de nouveau, un formidable Hoste. Celui-ci, cruelle ironie du sort qui s'était vu reprocher au Tour des Flandres de courir contre un autre Flandrien (Bruylandts) sur la fin, fut cette fois stoppé alors qu'il était dans une échappée par un drapeau...flandrien, lâché par un spectateur, et qui se prit dans les rayons de sa roue arrière. Battus le dimanche précédent par Wesemann après avoir trop subi la course, les leaders flandriens étaient donc décidés à frapper fort. Mais cette fois c'est la malchance qui les a terrassés. Van Petegem fut retardé par une crevaison au moment où la course entrait dans sa phase décisive, à quelque 20 km de l'arrivée. Il ne put revenir sur la tête malgré une chasse impressionnante. Museeuw connut le même sort à 7 km de Roubaix lorsque son pneu arrière rendit l'âme. Museeuw pouvait alors viser une quatrième victoire après celles obtenues en 1996, 2000 et 2002. Il n'avait pas manqué le "bon wagon", parti avec le Néerlandais Tristan Hoffmann, le champion d'Angleterre Roger Hammond, le Suédois Backstedt et bien sûr Cancellara. Au sprint conduit par le Suisse, Backstedt réussit à passer ses adversaires dans l'ultime ligne droite du vélodrome de Roubaix.