La 33e édition de Paris-Roubaix a eu lieu le dimanche 27 mars 1932 et a été remportée par le Belge Romain Gijssels.

Après une course très mouvementée le Belge Romain Gyssels a enlevé le trente-troisième Paris-Roubaix

La course Paris-Roubaix est la plus classique des épreuves cyclistes sur route. Une victoire dans cette célèbre compétition est la plus belle consécration que puisse obtenir un coureur cycliste professionnel. C'est la raison pour laquelle toutes les grandes marques de cycles avaient engagé dans le 33e Paris-Roubaix leurs meilleurs coureurs : Français et Belges. Des Allemands, des Autrichiens, et même un Anglais ce qui ne s'était pas vu depuis longtemps, participaient également à l'épreuve.

La course, partie plus lentement qu'on ne l'escomptait devint très rapide à partir de Beauvais et fut disputée dans la seconde partie avec un tel acharnement que tous les records furent battus. Le temps établi l'an dernier par Rebry est amélioré de plus de 10 minutes par Romain Gyssels et la moyenne atteint le chiffre fantastique de 37 à l'heure, ce qui, sur un tel parcours, est merveilleux. Le vainqueur, Romain Gyssels, était notre favori, pour avoir déjà surclassé les Belges dans le Critérium des Flandres, couru il y a quinze jours. Son principal adversaire fut l'ancien champion du monde : Gsorges Ronsse. Le meilleur Français, Marcel Bidot, ne vit la victoire lui échapper que par suite d'une crevaison à quelques kilomètres de l'arrivée. Enfin, il faut signaler la performance inattendue de l'Allemand Sieronski, qu'aucune course précédente ne désignait pour un tel honneur. Indiquons encore que Le Calvez fit un excellent Paris-Roubaix et qu'il ne fut éliminé que par une crevaison. Par contre Ledueq fut franchement mauvais et Charles Pélissier s'effondra aux 200 kilomètres.

 

Ce que fut la course

 

Les incident de course ont été si nombreux qu'on doit bien se borner à signaler les plus importants. Ce fut tout d'abord l'échappée de Merviel et de Mauclair. Ils furent rejoints tous deux peu après la côte de Doullens. A ce moment, Sieronsk, puis Marcel Bidot, et enfin Péglion s'échappèrent. Péglion fut rattrappé après une longue chasse un peu après Arras. Mais Marcel Bidot et Sieronski conservèrent beaucoup plus longtemps leur avance. A 20 kilomètres de l'arrivée, Marcel Bidot creva et fut dépassé par les poursuivants; puis l'Allemand Sieronski fut rejoint à 10 kilomètres de Roubaix. Mais seuls subsistaient du peloton de 40 coureurs qui livraient la chasse aux fuyards depuis Arras: Gyssels, Ronsse et Aerts. Avec Sieronski, ils disputèrent le sprint final et Romain Gyssels triompha nettement, par plus de deux longueurs, de Georges Ronsse.

La foule était énorme sur tout le parcours, bien que la course fut en avance d'une heure sur l'horaire prévu. Les crevaisons furent nombreuses, mais le classement donne une idée fort précise de la valeur actuelle des coureurs.

 

Le classement : En raison de la confusion qui s'est produite à l'arrivée, un classement primitivement donné et indiquant Ronsse premier. est, au bout de 25 minutes, modifié comme suit :

1. Romain Gyssels, sur bicyclette Dilecta, pneus Wolber, en 6 h. 49 m. 58 s.

2 Ronsse. à 2 long.

3. Sieronsk

4. Jean Aerts

5. Schepers, 6 h 50 m. 40 s

6 Demuysère, 6 h. 51 m. 13 s.

7. Ghysquières

8. Decroix

9. Julien Vervaclte

 

Le Calvez, qui a fait une course très brillante dans la matinée et une partie de l'après-midi, a crevé un peu après Arras et a abandonné.