La 30e édition de la course cycliste Paris-Roubaix a lieu le 31 mars 1929 et est remportée par le Belge Charles Meunier, qui profite de la chute de Georges Ronsse et Aimé Déolet sur la piste du stade Amédée-Prouvost de Wattrelos, où est jugée l'arrivée.

Notons au passage que les cinq premiers étaient des coureurs belges.

Le 30e Paris-Roubaix a été assez décevant, surtout pour ceux des suiveurs qui étaient partis de Paris avec la très normale espérance d'assister à une suite logique de Parfs-Le Havre et du Tour des Flandres. Or, ni la course ni ses résultats ne concordent avec les deux grandes premières courses sur route de l'année. Nous eûmes bien un début excellent, farci d'incidents divers, qui pouvaient donner prétexte à des fuites et à une batallle acharnée, mais, soit qu'ils n'aient pas eu confiance en leurs forces, soit, au contraire, qu'ils aient été trop certains de vaincre ensuite les routiers ne tirèrent guère parti des crevaisons de Charles Pélissier, Ferdinand et Paul Le Drogo. Dès lors, le peloton se reforma et la course fut sans intérêt jusqu'à Amiens. Dix kilomètres après cette ville, quatre courageux s'enfuirent: Vervaecke. Mauclair, Van Rossen et Faucaux; les trois derniers furent rejoints après la côte de Doullens, ce qui diminua grandement l'intérêt généralement attaché à cette côte. Ma'ls le quatrième, Vervaecke, résista plus longtemps et ne fut rejoint qu'entre Anilene et Arras. Dans cette dernière ville, la fatigue avait commencé à éliminer la moitié du peloton de tête, mais ce n'est qu'à la sortie d'Arras que se joua le drame sportif, ce qui est d'ailleurs assez classique et bien 'souvent c'est à Arras que nous voyons se décider la course, lorsque Doullens n'a pas fait la sélection. Le routier Belge Ronsse, qui était dans une forme éblouissante, s'enfuit à la sortie du contrôle avec ses camarades d'équipe, Deolet et Meunier; derrière eux se forma, un groupe d'une quinzaine d'hommes, parmi lesquels se trouvaient Ferdinand Le Drogo, Fontan et Nicolas Frantz et, également, plusieurs camarades d'équipes des trois tuyards. qui n'avaient aucun intérêt à rejoindre les leaders. C'est ainsi que l'écart alla en augmentant.

Un peu avant Fâches, Ronsse creva, laissant ses deux camarades s'en aller vers le but, mais, à 3 kilomètres de l'arrivée, après une chasse superbe, le champion du monde rejoignait les deux leaders, avec lesquels il faisait une entrée sur le stade roubaisien. Hélas, ce stade était totalement impropre, comme piste, à une arrivée de course; sur le virage, absolument plat, Georges Ronsse, vainqueur certain, dérapa et tomba, entraînant Deolet dans sa chute. Et Charles Meunier n'eut aucune peine à gagner ce sprint faussé.

Pour éviter an nouvel accident, le juge à l'arrivée fit annuler les autres arrivées en groupe. Il est regrettable qu'une aussi belle épreuve que Paris-.Roubaix ait été victime d'un inccident qui fera tache dansi son palmarès.