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La 29e édition de la course cycliste Paris-Roubaix a lieu le 8 avril 1928 et est remportée par le Français André Leducq, qui bat au sprint les Belges Georges Ronsse et Charles Meunier.
André Leducq franchit la ligne d'arrivée situé à Roubaix
André Leducq
Au signal, les routiers s'en vont à petite allure vers le Vésinet : une demi-heure de trajet environ. Au Vésinet, on procède à un second appel il faut attendre les hommes qui, entre Suresnes et le lieu de départ définitif, se sont atlardés.
Ce n'est qu'à 6 h. 35 que le départ dénnitif est donné ; le temps est assez bon. Le début de la course est rapide. Partis du Vésinel avec 5 minutes de retard sur l'horaire, les coureurs n'en ont plus que deux à Pontolse, où ils passent à 7 n. 17, en un peloton compact de 70 unités. En téte, on reconnaît les trois frères Pélissier, Orner Huysse, Georges Cuvelier, etc.
La descente de la côte du Bols de Molle est effectuée à une allure vertigineuse. Plus de 50 routiers s'échelonnent sur un ruban multicolore de 250 mètres. Nicolas Frantz ne tarde pas à crever pour la deuxième fols près du pont d'Allonne, à 4 kilomètres de Beauvais. Ronsse, Frantz, Rebry et Meunier ont 150 mètres d'avance à BreteulI, où ils passent, à 9 h. 40, ayant mis 3 h. 5 pour couvrir les 100 premiers kilomètres du parcours. Le second groupe est composé de quinze coureurs, parmi lesquels on reconnaît Verdyck, Hovenaers.
A Amiens, un imposant peloton d'une trentaine d'hommes arrive au contrôle à 10 h. 30, avec 15 minutes d'avance sur l'horaire. On reconnaît dans le groupe : Oharles Pélissier, Verschueren, etc.
Henri Pélissier passe à Amiens avec quatre minutes de retard. La non-neutralisation du contrôle de ravitaillement d'Amiens a disloqué le peloton, que les voitures. dérivées par un autre itinéraire, rejoignent à la sortie de la ville. Il y a de nombreux hommes lâchés: Sutter, Antenen, qui sont assez loin; Cuvelier, Léon Martin, Mertens, M. Bidot et A. Magne; puis nous remontons encore : Van de Casteele et Francis Pélissier, ce dernier paraissant démoralisé; puis Alex Van Bruaeue, Créau, etc. Mais ils sont tout de même encore une, bonne cinquantaine en tête.
Un peu plus loin, Ronsse et Ch. Pélissier démarrent et le peloton se disloque à nouveau, très sérieusement même. En tête, trois hommes : Ch. Pélissier, Ronsse et Delannoy, puis suivent, à 200 mètres: Verschueren; à 500 mètres, un peloton emmené par Leducq; à 600 mètres : Ferdinand Le Drogo, Souchard, etc. Les trois leaders s'en vont avec une telle ardeur qu'ils prennent jusqu'à 2 kilomètres, mais après une chasse ardente et de toute beauté, Leducq réussit à revenir sur les fugitifs, traînant derrière lui Van Hevel, botter, vervaecke, Versrhueren; J. Bidot, Rébry, P. Magne, etc. Mais, dès que Leducq a rejoint, le train se ralentit et une vingtaine d'hommes reviennent, ils sont ainsi une trentaine qui passent à Doullens & 11 h. 25.
La côte est abordée lentement, mats bientôt Verschueren donne le signal de la bagarre et les hommes prennent leurs distances. En haut de la rampe, Ronsse est premier avec plusieurs longueurs devant Verschueren, J. Bidot, Delannoy, Leducq, Notter, puis, plus loin, P. Magne et Depauw; plus loin encore : Hector Martin, Meunier, Vervaecke, Souchard; puis Ch. pélissier, qui a mal monté; puis Delbecque; puis Moineau, Taflleu, Frantz, Vermandel, Dewaele, Dervaes, Mertens, etc. Sur le plat, les cinq hommes qui suivaient immédiatement Ronsse parviennent, en conjuguant leurs efforts, à le rejoindre, et, aussitôt, ie train se ralentit, tant et si bien qu'Ils sont bientôt à nouveau une trentaine dans la plaine. Cela ne dure pas. Ronsse et Delannoy démarrent à nouveau, avec Notter, Rebry, Hector Martln dans leur roue. il y a des lâchés, mais, une fois de plus, Leducq ramène un imposant peloton sur les fuyards, qui assurent pourtant un train soutenu, grâce aux efforts de Delannoy. qui emmène maintenant un peloton de deux douzaines de coureurs à trente-cinq à l'heure environ.
Le ravitaillement' d'Arras est atteint à 12 h. 28 ,et, comme il n'y a pas de neutralisation, le groupe des routiers se disloque, une fois encore, sont lâchés-tout d'abord : Cuvelier et Vervaecke, puis Leblanc, Tallleu, Mertens, puis Hector Martin, Dewaele, Decorte, Mortelmans, Notter et Dervaes. Et il ne reste plus en tête que dix hommes : Bonney, Souchard, Rebry, Van Hevel, Ch. Pélissier, Ronsse, Meunier, Leducq. Delannoy, J. Bidot.
Après Carvin, Ronsse se sauve avec Charles Pélissier et Meunier. Les autres paraissent irrémédiablement lâchés, mais Leducq revient encore, seul cette fois. Et voilà quatre hommes en tête. Mais, catastroiphe, au passage à niveau de Seclin, Leducq crève, les trois autres filent et il semble que Leducq est irrémédiablement perdu. Mais, à ce moment, Charles Pélissier, qui commence à sentir la défaillance, ralentit et cela provoque chez les leaders une hésitation dont profite Leducq que Rebry ramène à toute allure à Lesquln, à 15 kilomètres de l'arrivée. Nous n'en avons pas fini de nos émotions : à la sortie de Hem. Charles Pélissier qui souffre de la soif demande à boire à Meunier ; celui-ci le lui refuse; Charles Pélissier essaie de lutter, mais en vain, et bientôt il s'écrouie dans le fossé, terrassé par la soif C'est fini.
Les quatre hommes restant en tàte ne seront plus rejoints, malgré un bel effort de Souchard. Et le sprint final met le dernier point émouvant à ce drame de la route. A 1.000 mètres. Rebry part & fond, emmenant Leducq dans sa roue ; Ronsse est en troisième position ; Meunier en quatrième. A 600 mètres, Ronsse attaque; Rebry et Leducq faiblissent et Ronsse passe, suivi de Meunier. Mats Leducq ne s'avoue pas battu; il revient une fois de plus à l'attaque et, profitant un peu de ce que Meunier et Ronsse se gênent en luttant, vient les coiffer tous deux dans les cinquante derniers mètres.
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