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La 19e édition de la course cycliste Paris-Roubaix a eu lieu le 12 avril 1914 et a été remportée par le Français régional de l'étape, Charles Crupelandt. En hommage à ce coureur roubaisien, le dernier secteur pavé de Paris-Roubaix situé près du vélodrome de Roubaix, porte le nom de Charles Crupelandt. Ce tronçon a été inauguré en 1996. Il avait déjà gagné la course en 1912.
départ de Suresnes
autre photo du départ de Suresnes
Charles Crupelandt
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Pour la seconde fois, Cruppelandt est vainqueur. Comme nous l'avions prévu hier, c'est encore en peloton que s'est effectuée l'arrivée de la course Paris-Roubaix. Nous ne saurions, une fois de plus, le regretter, car si Crupelandt a triomphé avec une belle aisance, certains champions qui étaient favoris ont dû s'avouer vaincus et se laisser battre sur le poteau par des hommes de valeur, mais qu'on ne s'attendait pas à voir iaux places d'honneur. Souhaitons que cette nouvelle 'expérience convainque enfin les routiers de la folie qu'ils font en attendant le sprint final pour se partager les prix. Lorsque les grands champions se seront vus plusieurs fois lésés par cette tactique fâcheuse, ils se décideront peut-être à fournir plus d'efforts en 'cours de route.
Cette critique faite, reconnaissons que la course d'hier fut très brillante et disputée par une imposante armée de routiers : 151 coureurs prirent le départ à 7 h. 55, près du pont de Suresnes. Parmi les rares forfaits, les plus regrettés furent ceux de Brocco, de l'Austrailien Keefe et de Depauw.
C'est devant une foule considérable que le signal fut donné, et, là ce moment, tandis que les coureurs s'enfuyaient à toutes pédales, les voitures de suiveurs cherchaient à se faufiler pour s'assurer la place la plus propice, soulevant dans leur sillage des tourbillons de poussière.
Marcel Buysse, l'excellent coureur belge, cherchait à s'attribuer d'avantage dès le départ et montait à toute allure lie raidillon de la Tuilerie, mais c'était uniquement pour se dérouiller les jambes, car il se laissait bientôt rejoindre par la meute des concurrents. Et dès lors, roue dans roue, presque tous les coureurs restaient ensemble; les gens peu au courant des choses du cyclisme pouvaient croire plutôt à une promenade de société qu'à une course véritable.
A Pontoise, où les hommes de tête passaient à 8 h. 50, il était difficile de reconnaître qui que ce soit. Et pendant près de deux heures encore, soit jusqu'à Beauvais, où ils passaient à 10 h. 25, les leaders étaient au nombre de 80. Sur 81 km 900, aucun lâchage, pour ainsi dire, ne s'était produit! Seul Defraye, parmi les favoris, ne passait qu'à 10 h. 31 ; quant à Engel, il abandonnait sa machine brisée. La signature au contrôle fut plutôt difficile et nécessita de la part des concurrents une prestesse et une souplesse rares.
A Breteuil, le peloton comprenait encore 70 concurrents. Il passait à 11 h. 15, procédant de 12 minutes le second groupe. C'est à 12 h. 25 que les premiers passaient à Amiens où une foule considérable les attendait au contrôle. Quelques acclamations, quelques applaudissements, mais ils étaient vraiment trop pour que les ovations puisisent être adressées en connaissance de cause; on reconnaissait cependant Crupelandt, Vanhouwaert, Petit-Breton, Lapize, Deruyter, Thys, Emile Georget, Alavoine, Leturgie, etc. Le second peloton suivait à 9 minutes, emmené par François Faber. C'est encore un peloton compact qui passe à 1 h. 33 à Doullens. A 100 kilomètres de l'aprivée,. il est encore impossible de pouvoir établir le moindre pronostic. Les kilomètres de pavés vont-ils écilaircir les rangs des leaders? Tout lie monde l'espère sans cependant pouvoir l'affirmer. Et l'épreuve continue, monotone, déplorablement longue, rappelant les courses de six jours où le classement s'établit sur un sprint de 2.500 mètres.
A Arras, les premiers passent à 2 h. 40 et dès lors les passages se succèdent rapidement. Ceux qui sont victimes de crevaisons préfèrent abandonner plutôt que de s'attribuer un mauvais classement. C'est la fin, le moindre incident et, étant donné le nombre des hommes qui vont disputer le sprint, les victimes ne pourront améliorer leur place.
Plus que quelques kilomètres. Des efforts se produisent enfin et le pavé a raison des moins endurants, mais il facilite la tâche des hommes du. Nord. A 4 h. 50, une voiture entre dans le vélodrome de Roubaix, annonçant l'arrivée des premiers qui sont huit en peloton. Quelques instants après, les leaders débouchent du quartier des coureurs et se précipitent sur la piste pour disputer le sprint. Crupelandt réussit à s'assurer la meilleure place à l'enlevage et à prendre deux longueurs à Luguet, deuxième. Il est 4 h. 56.
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La 20ème édition de la course cycliste Paris-Roubaix a eu lieu en 1919
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