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Eddy Merckx encore et toujours : pour la deuxième fois, il a gagné Paris-Roubaix, reléguant en l'espace d'un peu plus detrente kilomètres, ses compatriotes Roger de Vlaeminck (2me) à 5'21", Léman et Dierickx à 5'29" et Godefroot à 7’07", ce dernier battant au sprint Verbeek, Janssen et Rosiers.

 

UN SURHOMME
Poulidor, treizième et premier des Français, a concédé 11'12" à Merckx et, considérant qu'il avait lui-même accompli une bonne course, il devait avouer sa surprise lorsqu'on lui communiqua son retard. Merckx s'est joué de la pluie, de la boue, qui rendaient les pavés extrêmement glissants, comme il s'était joué de la neige dans le Tour de Belgique et comme il surmonta la chaleur en 1969, dans le Tour de France. On se demande de quoi est fait ce diable d'homme, dont l'état de fraîcheur et le calme ont une fois encore étonné à l'arrivée. Ses rivaux ne sont pas loin de le considérer comme un surhomme. Et pourtant, il a tout simplement failli abandonner après moins d'une heure de course. Il pleuvait alors, la température était fraîche et Merckx souffrait de l'estomac.
- "J'étais mal à l'aise et je ne me doutais certes pas que je gagnerais quelque cinq heures et demie plus tard", dit-il en se rendant au contrôle médical après avoir pris une douche réparatrice. "Lorsque la course a pris une tournure décisive, je me sentais au mieux et même quand j'ai crevé et que j'ai dû attendre pour être dépanné, je ne me suis pas énervé. Vandenberghe m'a donné une roue et j'ai entrepris de revenir à l'avant. Il restait encore 50 km. Rien n'était alors joué".

Merckx qui, à 25 ans, a remporté ainsi sa 220ème victoire sur route et la treizième de l'actuelle saison, lorsqu'il fut stoppé par la crevaison (en réalité, il dut s'arrêter quatre fois durant la course) se trouvait au commandement avec Léman, Janssen, Karstens, Dierickx, Roger et Eric de Vlaeminck. Dès qu'il leva le bras pour signaler qu'il réclamait de l'aide, Janssen, Léman et Roger de Vlaeminck accélérèrent. Mais le Hollandais n'alla pas loin. Une roue à plat, il dut mettre pied à terre et attendre pour être dépanné. Il récrimina si peu contre la malchance, plus tard, que les membres du jury lui attribuèrent le prix du fairplay. Un autre Hollandais, Karstens, le remplaça en tête où revint également Dierickx, puis Eric de Vlaeminck. Dans ce petit groupe se trouvaient donc réunis quatre coureurs de l'équipe de Brik Schotte. Merckx n'en eut cure. Il revint d'abord dans un groupe formé de Godefroot, Verbeck, Dancelli, Scrcu, Sels, Monsere, Poulidor et Rosiers, puis il engagea la poursuite. Son accélération provoqua la perte de Dancelli et Sercu, puis de Sels (crevaison).


APOTHÉOSE GRANDIOSE
Alors que ce groupe allait rejoindre les premiers, Léman s'éclipsa. Merckx, avec Roger de Vlaeminck accroché à sa roue arrière, alla encore de l'avant et Léman dut s'incliner à 37 km de l'arrivée. Les autres leaders de la course avaient déjà été relégués à 30". Roger de Vlaeminck creva au 232me km puis, ce qui était prévisible survint : Léman dut renoncer à suivre Merckx, littéralement déchaîné et dont rien, ni les affreux pavés disjoints et gluants, ni les mares d'eau noirâtre qui recouvraient souvent la route, ne pouvaient ralentir la marche. Un peu plus de 30 km restaient à parcourir. Cela suffit à Merckx pour creuser des écarts comme on n'en avait plus vus depuis longtemps à Roubaix. Gimondi avait, en terminant avec 4'58" d'avance en 1966, déjà fait sensation. Depuis ce jour, on n'avait jamais attendu davantage pour voir surgir le deuxième.

 

 

article publié dans un quotidien suisse (avril 1970)

 

 

 

 

La parcours de 262 km passait par mon village natal, Bachy, à 20 km de l'arrivée. Les coreurs arrivaient de Nomain et devaient affronter le pavé de "La Posterie" puis tourner à gauche pour rejoindre Bourghelles par la route Nationale n° 155.

à gauche : capture de la retransmission télé de la course.

 

 

 

 

 

 

 

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