Le 25e Paris-Roubaix, qui s’est disputé dimanche 6 avril 1924, a donné lieu à une course très dure, et qui fut rendue telle, par un vent debout, très fort et très froid. C’est sans doute à ce vent seul que l’on dut d’avoir retrouvé trente hommes ensemble à l’arrivée, alors qu’on a pu croire très longtemps qu’on allait enregistrer des arrivées très espacées. Le belge Van Hevel fut l’objet d’une ovation d’autant plus compréhensible que la colonie belge s’était retrouvée très nombreuse à Roubaix pour la course.

Disputé hier par un temps superbe, mais par un vent debout assez violent qui gêna fortement les coureurs, le 25° Paris-Roubaix, la classique épreuve qui ouvre chaque année la saison des grandes courses sur route, a été gagné par le Belge Van Hevel.

Transfuge de la piste, celui-ci s'affirme donc comme un grand routier et il confirme ainsi la brillante victoire qu'il avait remportée l'an dernier dans le criterium des as, disputé autour de Longchamp. Derrière lui se classe immédiatement Ville, qui s'était déjà fait remarquer la saison dernière et qui, dimanche dernier, enlevait le tour de Vaucluse. Le voici, iui aussi, consacré as de la route. Sellier, troisième, et H. Pelissier, cinquième, se sont montrés toujours aussi réguliers, mais les places respectives de Frantz, quatrième, et de Gerbaud, sixième, constituent pour ces jeunes des performances qui méritent d'être retenues.

La course fut dans l'ensemble assez monotone et le temps mis par le vainqueur un des plus mauvais enregistrés depuis, la création de l'épreuve. Cela tient sans aucun doute au vent debout qui epuisa les coureurs, leur fatigua même la vue et les incita en conséquence au moindre effort. C est à cela qu'on doit l'arrivée d'un peloton de tête a Roubaix d'une trentaine d'unités et aussi la présence dans ce peloton de coureurs quasi inconnus.

Les Italiens n'ont guère brillé. Il convient de dire que leurs deux chefs de file, Girardengo et Linari, furent particulièrement malheureux. L'un et l'autre abandonnèrent, le premier écœuré par de multiples crevaisons et le second après avoir brisé une pédale. Quoi qu'il en soit, un seul Italien, Gay, figure dans le peloton de tète à l'arrivée,. Tiberghien, Alavoine et Francis Pélissier furent également parmi les malchanceux de l'épreuve.

Le dépaut fut donné du Vésinet à 145 coureurs. tous les as sont parmi les partants. Train vif au début, mais après que s'est constitué un premier peloton de tète assez compact, l'allure, le vent aidant, se ralentit. Deman et Wyndsau sont les premières victimes de crevaisons. Van Hevel et Verschaeren déclanchent la première bagarre, un peu avant Breteuil. Mais la chasse s'organise et au bout de 8 kilomètres l'ordre est rétabli. Après Breteuil, c'est au tour des Pélissier à s'échapper, mats ils sont, rejoints et le calme renaît. Un peu avant Doullens, Girardengo crève, mais personne ne l'a vu et il peut rejoindre avec facilité, si bien que la côte de Doullens, théâtre habituel des lâdlages. est abordée et escaladée en peloton compact. C'est entre Doullens et Arras que se produisent accidents et incidents : Girardengo crève plusieurs fois; Linari casse une pédale; Tlberghien en fait autant d'une roue et tous trois abandonnent au contrôle d'Arras, imités d'ailleurs, pour des raisons diverses, par Alavoine,, Francis Pélissler, Barthélémy, Mottiat, Hilarion, Lacquehay, Collé. Wyndsau, Cuvelier et quelques autres.

Jusqu'à Roubaix, rien à signaler et c'est un peloton d'une trentaine de coureurs qui se présente dans la ligne d'arrivée, longue de 1.200 mètres, pour le sprint final dont Van Hevel sort vainqueur.