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d'après un article de 1964 (journal Pilote)


Ce jeudi 30 avril sera donné à Benidorm (ville proche de Valence) le départ de La Vuelta, le Tour d’Espagne cycliste. Depuis 1955, neuf vainqueurs se sont succédés : 3 Français : Dotto, Stablinski, Anquetil ; 3 Espagnols : Lorono, Suarez et Soler ; 1 Belge : Demulder ; 1 Italien : Conterno ; 1 Allemand : Altig. Pas très connue, l’histoire de La Vuelta mérite d’être contée.

 

 

 

 

 

photo à droite : une crevaison... une de plus pour Roger Rivière qui, en 1959, perdra le Tour d'Espagne à cause d'une malchance persistante.

 

 

 

Elle avait fière allure l’équipe de France dirigée par Sauveur Ducazeaux qui allait participer , en mai 1955 à ce Tour d’Espagne de la reprise : Geminiani, Apo Lazarides, Dotto entre autres portaient le maillot tricolore. C’était une équipe digne du Tour de France, rien que des vieux briscards connaissant l’odeur de la poudre… Dès le départ, les tricolores prennent la situation en mains. Raphaël Geminiani est leader, porteur du maillot amarillo (maillot jaune). Tout ce qui n’est pas français s’allie contre les hommes de Ducazeaux. Résultat à Barcelone : Geminiani perd la première pace. Qu’à cela ne tienne, déclare le grand Gem, vous voulez la guerre, vous l’aurez.
Grand capitaine de guerre, Geminiani provoque alors une longue échappée au bénéfice de son vieux  complice Dotto. Il bloque le peloton qui ne peut rien tenter sans avantager les Français et à Cuenca le gentil Jean Dotto, le vigneron de Cabasse (Var)  devient à son tour leader. Il le restera jusqu’à la fin.


1958 : Van Looy est leader, le meilleur Français : Stablinski. Mais, coup de théâtre : Van Looy abandonne. Stablinski devient maillot jaune. La garde sacrée se monte autour du leader français. C’est la dernière étape, une simple formalité pense-t-on, mais il faut que dans la descente du col Los Leones  de Castille, à  50 km de Madrid, un chien(un chien castillan évidemment…) se jette sous les roues de Graczyk. Coup de frein,  Stablinskiqui est dans la roue de Graczyk ne peut l’éviter et c’est la cabriole à plus de 60 à l’heure ! Tout le peloton emmené par Fornare (2ème) attaque. Les Français se sont regroupés. Horelbecke passe son vélo à Stablinski, Mahé, Graczyk, Pavard effectuent des relais très secs et après 20 km de poursuite, la jonction est faite. Stablinski l’a échappé belle !

 

Pour son premier grand tour, Roger Rivière a choisi La Vuelta 1959. Avec Van Looy, il contrôle la course. C’est la 2ème étape, une échappée se dessine, six hommes en tête dont Van Looy et Rivière. Au 160ème km, crevaison de Rivière, le recordman du monde de l’heure, répare rapidement et entame le match poursuite. En cinq km il a rejoint ses compagnons. Il est honnête de préciser que Van Looy refusa de rouler : Ce n’était pas, déclarera-t-il plus tard. A peine rentré, seconde crevaison de Rivière. Cette fois c’est la fin. Van Looy tente d’intervenir auprès des voitures suiveuses (y compris la sienne), mais rien à faire et le stéphanois attendra de longues minutes le boyau sauveur. Voilà comment Roger Rivière n’a pas inscrit le Tour d’Espagne à son palmarès.

 

Autre Français malheureux : François Mahé qui, en 1961, se retrouve second à 51 secondes de l’Espagnol Soler au départ de la 16ème et dernière étape à Bilbao. Mahé est optimiste, il pense prendre     plus d’une minute ce qui lui donnera la victoire finale. Confiant, il participe au défilé précédant le départ. Mais, c’est la chute d’un coureur, un coup de frein brutal et Mahé va percuter  dans le véhicule bloqué devant lui. François est K.O. Une profonde blessure au nez répand un flot de sang sur son visage. Il passera un quart d’heure dans l’ambulance où l’on arrêtera l’hémorragie en lui bourrant le nez de tampons d’ouate. Ne pouvant respirer, Mah fera des prodiges pour terminer en sauvant au moins sa place de second… La victoire d’Anquetil  l’an dernier fut sans histoire. Leader du commencement à la fin, Jacques remporta La Vuelta 1963 de façon magistrale.  


Que nous réserve l’édition 1964 (2852 kilomètres) ? Le parcours accidenté (16 cols), l’étape contre la montre à 48 heures de l’arrivée, tout cela ne peut aider que Poulidor. C’est le premier grand Tour étranger auquel participe Raymond, un Tour à sa mesure. Voilà l’occasion pour l’ancien champion de France d’enrichir son palmarès.

 

 

 

en savoir +

Raymond Poulidor remporta l'épreuve cette année-là.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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