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Sur la route de Paris-Luxembourg, Jean Bobet n’aura pas le temps, comme sur la photo en bas, de confesser Poulidor. Juge suprême de la course, il ne quittera pas des yeux son chronomètre. S’aligner au départ d’une course cycliste n’est rien. Le plus difficile, c’est de l’organiser. Dans la bouche de Jean Bobet une telle phrase surprend un peu. On se l’explique quand on sait que le directeur des sports de Radio-Luxembourg a sué sang et eau pendant plus d’un mois pour mettre sur pied une nouvelle grande classique : Paris – Luxembourg.

 

Il manquait au calendrier cycliste une épreuve de ce genre, précise Jean Bobet. En outre, la suppression du Tour de l’Ouest laisse un vide au mois d’août. Au lendemain du Tour de France, à la veille des championnats du monde, j’ai voulu faire revivre une grande course, injustement oubliée depuis 1947 : Paris – Reims. Le millénaire du Grand-Duché m’a fourni l’occasion que j’espérais.
Quatre-vingt coureurs  répartis en dix équipes de huit hommes     sont engagés. Tous les cracks sont au rendez-vous. Aucun ne s’est fait tirer l’oreille. Ils savent trop la nécessité d’un ultime galop d’entrainement avant les championnats.
Drôle d’histoire que d’organiser une cour e au mois d’août, poursuit Jean Bobet. Vous demandez des routes nationales, on vous les refuse, en prétextant le rush des départs en vacances et des retours. Vous vous rabattez alors sur les départementales et c’est juste si on ne vous propose pas des chemins de traverse et des voies de garage. Les préfectures vous suggèrent des itinéraires impossibles et vous restez seul devant la carte au 1/200.000 jalonnée de punaises multicolores à échafauder parcours sur parcours. Après un échange de bonne centaine de lettres, j’ai réussi à obtenir à peu près ce que je voulais.
Dans l’ensemble, le parcours n’est pas trop sévère. Dans la première étape Paris – Reims (240 km), la partie stratégique se situe dans la forêt de la montagne de Reims qui offre une zone accidentée sur environ 35 km. La seconde étape, sensiblement plus longue (255 km), comporte sept côtes assez raides, toutes en fin de course, entre Briey et Luxembourg. L’arrivé risque d’être mouvementée. Je n’ai pas cherché à faire du bassin lorrain en enfer de l’Est comparable à l’enfer du Nord. Les coureurs ne doivent pas prendre des risques qu pourraient compromettre leurs chances aux championnats du monde. D’autre part, je ne tiens pas à me faire lyncher par mes vieux amis qui viennent de passer trois semaines en selle, à raison de trois cents kilomètres par jour.

 

 

 

Les cinq grands de l'épreuve : Anquetil, Darrigade, Poulidor, Anglade, Van Looy.

 

 

 

 

 

ci-dessus : Jean Bobet interviewe Raymond Poulidor; à droite : Armand Desmet

 

journal Pilote n° 197 du 1er août 1963

 

 

en savoir +

la course eut lieu de 1963 à 1970. En 1963, le vainqueur fut Rudi ALTIG (Allemagne) suivi de Armand DESMET (Belgique) et Raymond POULIDOR (France)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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