Ronny est né le 2 juillet 1951 à Wervicq (Belgique), il passa ensuite son enfance à Tourcoing.

De 1963 à 1970, je l'ai connu au lycée de Tourcoing où il était souvent le premier en français et en récitation. Je me rappelle ses interprétations des tragédies classiques qui dégageaient tant d'émotion qu'on se sentait parfois obligé d'applaudir...

Je le retrouvai en 1972 dans le métro parisien. A cette époque il suivait des cours de théâtre et travaillait dans un cinéma parisien afin de financer ses études.

En 1963, nous rentrions tous deux en sixième au Lycée de Graçons de Tourcoing (Nord). La photo de classe correspond à l'année scolaire 1964-1965 classe de 5e A3. Je me trouve assis à gauche au premier rang.

En juin 1967, nous avons obtenu notre B.E.P.C. (Brevet d'Etudes du Premier Cycle), et nous avons continué ainsi jusqu'au Baccalaurét en 1970. A partir de la seconde nous n'étions plus dans les mêmes classes car Ronny continua en littéraire alors que j'avais choisi une voie scientifique, mais on se voyait régulièrement.

(La photo de droite date du début des années 1970)

On pouvait lire dans la presse :

Le comédien franco-belge Ronny Coutteure, décédé mercredi à son domicile à Fretin, près de Lille , à l’ âge de 48 ans, s’ est suicidé, a annoncé Dianne, sa veuve, hier après-midi. « Il s ’ est donné pleinement dans la montée de sa carrière, avec toute sa force, tout son amour, mais il avait très peur de la descente. Il a choisi de rester avec vous dans sa grandeur », a-t-elle déclaré dans l ’ estaminet-théâtre aux briques rouges qu’ elle animait avec son mari.

Ils ont fait le choix de partir tous les deux au même âge, de la même façon et en pleine gloire. C'étaient deux géants.Il leur était difficile de porter le poids d'une image et de cet amour que les gens leur témoigne.

Arnaud DELBARRE, directeur du Zénith de Lille (actuellement directeur de l’Olympia à Paris), fils de Raoul de Godewaersvelde, qui décida de mourir le 14 avril 1977.

C'était l'âme du Nord, de not'coin; c'est une grosse perte et j'ai bien du chagrin. J'aime beaucoup ses contes, ses histoires. Il raconte les choses simplement, avec beaucoup de lucidité et de tendresse.
Jenny CLEVE, qui joua souvent sa mère à l'écran.

Je me souviens de lui à ses débuts chez Rozner, puis chez Gildas Bourdet et quand il avait monté "De belges histoires" à l'ancien Ritz. Je garde surtout le souvenir du conteur. Il était une sorte de force tranquille de la nature, tellement enraciné dans le terroir, dans sa culture que sa disparition est inimaginable.
Didier THIBAUT, directeur du Théâtre de La Rose des Vents à Villeneuved'Ascq.

Quand je l'ai rencontré pour la première fois, j'étais machiniste au Théatre de la salamandre, et il jouait dans "La Station Champaudet", avec Stéphane Deleurence et Jacky Lautem, nous avions alors envisagé l'adaptation des "Contes du buveur de bière" de Charles Deulin. On avait pas mal déliré : on voyait même une intervention de géants processionnels dans le spectacle.
François Boucq, dessinateur

Témoignages recueillis par Marcel Bluteau - La Voix du Nord - 23 juin 2000