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article publié en 1952
Y a-t-il encore un chrétien au monde, que sa peau soit blanche, jaune ou noire, qui ne connaisse ce nom et qui ne sache que c'est l’endroit béni où la Sainte Vierge, un jour, apparut à une humble fillette. C'était en février 1858. La petite Bernadette Soubirous se trouvait au bord de la rivière, le Gave, avec deux camarades. Ils cherchaient du bois mort pour alimenter, en cet hiver, le feu de l’humble chaumière qu'habitaient leurs parents. Car Bernadette était une petite paysanne fort pauvre. On avait faim chez elle. N’était-elle pas l’aînée de six enfants et son papa, pauvre meunier, avait dû quitter son moulin, faute d’argent. C’est cette petite fille bien malheureuse qui ne mangeait pas souvent à sa faim que la Sainte Vierge choisit pour lui apparaître, lui donner les consignes qui allaient faire de ce coin de France un des plus grands centres de prières du monde.
Bernadette ramassait donc du bois mort quand, expliqua-t-elle plus tard, "une belle dame vêtue d’une robe toute blanche serrée à la taille par une ceinture bleue, avec, sur les pieds, des roses d’or", lui apparut dans une crevasse en forme d’ogive, en haut de la grotte. La belle Dame apparaîtra à Bernadette dix-sept fois encore jusqu’au 16 juillet. Les deux petits camarades de Bernadette, qui se tiennent non loin d'elle, n’ont pas le privilège de l'apparition. Seule, Bernadette voit et entend la Sainte Vierge qui sourit et s'adresse en patois à la petite paysanne qui ne connaît que ce langage. La Sainte Vierge ordonne beaucoup de choses à Bernadette. Elle lui demande, en particulier, d’aller dire aux prêtres de bâtir une chapelle et lui commande de creuser le sol d’où jaillit une source, la source miraculeuse, et de boire de cette eau. C'est la naissance du "Lourdes Marial", du "Lourdes de Marie", la grotte, la source miraculeuse, la chapelle devenue basilique.
Le train de l’espérance
Depuis quatre-vingt-quatorze ans des milliers de pèlerins du monde entier se sont rendus à Lourdes. Chaque année, il en vient près de deux millions. Mais le pèlerinage le plus poignant, c’est le pèlerinage national, le plus important, qui se déroule en août. Dix-huit trains de pèlerins partent pour Lourdes, en vingt-quatre heures de tous les coins de France. Le Train-Blanc part de Paris avec 250 grands malades dont la plupart risquent la mort à chaque tour de roue. Peu leur importe puisqu’ils ont la Foi et qu'ils espèrent fermement que la Sainte Vierge les guérira ou les soulagera. Les plus grands malades portent au cou une étiquette rouge ; il y a un docteur par wagon. Plus de deux cents religieuses et infirmières veillent sur eux pendant le voyage qui est une longue prière. On récite sans arrêt des Ave Maria, entrecoupés de méditations en commun et d’invocations sous la direction d'un prêtre.
Arrivés à Lourdes, les grands malades sont transportés en civières et en poussettes, grâce aux admirables brancardiers de Notre-Dame du Salut, dont l'association groupe plus de trois mille membres qui offrent leurs services bénévoles et assurent tous les frais de déplacement et de séjour. Parmi eux, toutes les classes de la société sont représentées. Ils sont "les domestiques des pauvres et des malades".
Seigneur, faites que je guérisse !
Tous ces malades vont à Lourdes parce qu'ils ont une extraordinaire confiance en la Sainte Vierge. Ils espèrent tous, fermement, qu’Elle les guérira. Le matin a lieu à la grotte la messe de communion des malades ; les grands malades sont allongés sur leurs brancards ou assis dans leurs petites voitures. En fin de matinée ou en début d’après-midi, les malades sont conduits aux piscines qui touchent à la grotte. C’est là que jaillit l'eau du miracle, l’eau de l'espérance. En réalité, ce qu'on appelle "piscine", ce sont des sortes de baignoires de pierre, séparées les unes des autres pour les femmes, les enfants et les hommes. Les malades sont plongés dans l'eau froide à 10° par des brancardiers ou des dames hospitalières. Chaque bain ne dure que quelques secondes. Sur le mur des panneaux indiquent les invocations que doivent dire les malades pendant leur immersion. Les prêtres disent sans arrêt les invocations qui sont reprises avec une ferveur extraordinaire par la foule des malades : "Seigneur, si vous le voulez, vous pouvez me guérir " ; "Seigneur, faites que je voie" ; "Seigneur, faites que j’entende" ; "Seigneur, faites que je marche" ; "Notre-Dame de Lourdes, guérissez-nous". Quand les malades sortent du bain, ils n'ont pas le droit de s’essuyer. Ils prient toujours.
L’eau des baignoires n'est changée que deux fois par jour à cause du débit très lent de la source miraculeuse. Une centaine et parfois plus de deux cents malades se baignent dans la même eau. Beaucoup boivent de cette eau qui contient pourtant des microbes puisque toutes sortes de malades s’y baignent. Jamais on n’a relevé un cas de contagion malgré cette eau polluée qui reste merveilleusement pure. C’est souvent au cours de l'immersion, dans cette eau, qu’on assiste à des guérisons miraculeuses.
L’après-midi, à 16 h. 30, c'est la procession solennelle du Saint Sacrement qui se déroule sur l’esplanade du Rosaire. Le clergé passe dans les rangs et l’ostensoir bénit chaque malade en particulier pendant que les acclamations et les invocations sont lancées vers la Divine Hostie. C’est également pendant cette cérémonie que des miracles se produisent. Le soir, c’est l’émouvante et indescriptible procession aux flambeaux devant la basilique.
La cité miraculeuse
Il y a des miracles à Lourdes, des miracles qui font marcher les paralysés, voir les aveugles, entendre les sourds et des guérisons plus extraordinaires encore. Mais les miracles sont tout de même rares. La rareté est d'ailleurs une condition du miracle, car Dieu n’a pas créé le monde pour déroger continuellement à ses lois. Pour qu'un miracle soit officiellement reconnu comme tel, il faut que la guérison ne puisse recevoir une explication médicale. Quand une commission de médecins, comprenant d'éminents professeurs, s’est prononcée favorablement, une commission ecclésiastique diocésaine proclame que l’Eglise reconnaît le miracle.
R. MARLY.
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A la recherche du miracle - août 1911
Hier sont partis, par la gare d'Austerlitz, les trains du grand pèlerinage de Lourdes. Les deux trains blancs - trains de malades - s'en sont allés à deux heures quarante-cinq et à trois heures vingt. Le premier comprenait 265 malades et le second 88.
Plus de mille malades sont partis aujourd'hui pour Lourdes, de tous les coins de la France, dans l'espoir d'une guérison.
Le grand pèlerinage de Lourdes — Le départ des trains blancs
1. UNE MALADE — 2. UN GROUPE DE PÈLERINS — 3. SCÈNES DANS LA GARE — 4. LA PRIÈRE AVANT LE DÉPART — 5. INTÉRIEUR D'UN WAGON-CUISINE — 6. ON FAIT ENTRER UNE MALADE EN WAGON
Instantanés pris après le débarquement des pèlerins, au moment où, dans la ville du miracle, ils vont demander aux eaux de Lourdes leur guérison inespérée.
1. VUE DES PÈLERINS DEVANT LA GROTTE — L'EAU MIRACULEUSE — 3. LA SORTIE DE LA BASILIQUE
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publié en 1952
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